L’Entente Rosport-USBC a chassé les fantômes du passé

Une année, jour pour jour, après la défaite aux tirs au but en barrage contre le Red Black Egalité 07, l’Entente Rosport-USBC avait l’occasion de prendre sa revanche avec les barrages. Deuxièmes de la ligue 2, derrière une équipe d’Hespérange intouchable, les joueurs de Sebastian Sanfleber rencontraient en effet à Diekirch l’Entente Wincrange-Wiltz, 9^e de la défunte saison de D1. 

« J’ai compté, on s’entraîne depuis 309 jours pour remonter de D1. On n’a pas réussi à atteindre la montée directe, mais on devait le faire lors des barrages. » Dès le début de l’interview, Nathalie Ludwig nous donne un bref aperçu du leitmotiv qui a guidé toute la saison 2022/2023 de l’Entente Rosport-USBC. L’équipe de l’est du pays avait marqué au fer rouge cette date du 30 mai 2023, jour pour jour un an après la séance de tirs au but ratée qui l’avait envoyée en ligue 2. Mais elle tenait à le préciser, ambition ne rime pas nécessairement avec obsession : « La pression n’était pas vraiment de notre côté. On n’avait rien à perdre. Elles devaient, nous pouvions. »

Ce sont justement celles qui devaient, l’Entente Wincrange-Wiltz, qui tentaient timidement d’emballer le match dans les cinq premières minutes. Mais cette domination ne donnait lieu à aucune occasion franche et Rosport-USBC s’installait progressivement dans la rencontre. « Elles ont mis une pression qui nous a désorganisées », concédait Samra Mujanovic, numéro 6 des nordiques. Une fois le quart d’heure passé, Rosport-USBC se procurait ses premières occasions par Nikki Ouchakoff (16^e) et Eileen Willems (20^e). Pia Berscheid répondait pour Wincrange-Wiltz, mais sans succès. 

Dans un match rythmé par des turn-overs incessants, il fallait attendre la 37^e minute de jeu pour voir la prochaine situation dangereuse avec un corner qui passait devant tout le monde au petit rectangle sans que personne ne puisse pousser le cuir au-delà de la ligne. C’est somme toute logiquement qu’à la 40^e minute de jeu, Nathalie Ludwig profitait d’un caviar de Tessy Schilz pour ouvrir le score en faveur de Rosport-USBC. C’est évidemment toujours agréable de marquer », soulignait la buteuse, « surtout le premier but qui permet d’aborder la suite de la rencontre plus sereinement. » Clin d’œil de l’histoire, Ludwig avait raté le premier tir au but des barrages l’année dernière. Aujourd’hui, c’est elle qui ouvrait la voie victorieuse. 

Mais cette voie victorieuse peinait à se confirmer. En début de deuxième mi-temps, aucune des deux équipes ne montre l’envie d’emballer la rencontre. La match se ferme, les duels s’intensifient et avec eux les interruptions de jeu. L’Entente Rosport-USBC restait à portée de fusil de l’Entente Wincrange-Wiltz. Du moins jusqu’à la 72^e minute de jeu. À 30 mètres des buts, Mirima Margraff hérite d’un coup franc direct qu’elle transforme en but en lobant Launa Morn. C’était une belle revanche également pour celle qui avait raté le deuxième tir au but lors du barrage de l’année dernière. 2-0, Rosport-USBC peut souffler mais … pas trop. « On ne pouvait pas dire que le match était joué. Il faut rester réalistes, un avantage de deux buts peut être vite repris », analysait la capitaine Nathalie Ludwig. 

Il ne fallait néanmoins pas attendre très longtemps pour voir l’équipe de la Sûre faire passer l’écart à 3 buts. Jana Wagner se chargeait de convertir un … pénalty (tiens, tiens, un autre signe indien vaincu) consécutif à une faute de main dans le grand rectangle. L’écart passait même à 4 buts à 12 minutes du terme suite à un envoi lointain d’Eileen Willems qui faisait mouche.

En fin de match, l’Entente Wincrange-Wiltz tentait de sauver l’honneur. Julie Marques Abreu était auteure d’une tête qui passait au-dessus de la cage de Janine van Holstein, alors que Pia Berscheid trouvait le poteau de la gardienne. Finalement les nordistes se voyaient récompensées avec un but de Julie Marques Abreu. 4-1 était le score final. Rosport-USBC fêtait comme il se doit alors que Wincrange-Wiltz se vit rétrogradé en ligue 2. Triste dénouement pour Samra Mujanovic, qui disputait là son dernier match. « On espérait évidemment autre chose, mais on quitte le terrain la tête haute. Rosport a bien joué et mérite sa victoire », expliquait-elle en toute franchise. « Je leur souhaite le meilleur du monde en ligue 1 l’année prochaine. Pour ma part, c’était mon dernier match. Je souhaite aux jeunes beaucoup de réussite et j’espère qu’elles reconstruiront une belle équipe et qu’elles reviendront plus fortes que jamais en Ligue 1. »

Andy Foyen