Les 30 qui font le foot luxembourgeois : 11e – 20e

11^e – Manuel Cardoni

Directeur technique national de la Fédération luxembourgeoise de football depuis le début de la saison 2021-2022, Manuel Cardoni est l’un des fers de lance d’une formation luxembourgeoise qui s’est réinventée il y a une dizaine d’années en prenant un virage plus international, l’objectif étant d’envoyer le plus de jeunes joueurs possible dans des clubs professionnels étrangers, là où les structures et la formation sont à la pointe. Et au vu du nombre de joueurs luxembourgeois qui signent des contrats professionnels, c’est une recette qui marche. Chez les entraîneurs aussi, Manuel Cardoni travaille pour améliorer le niveau saison après saison. « On pousse la formation au plus haut pour augmenter le niveau. Il y a un fil rouge qui nous guide, et on veut donner le meilleur contexte possible à tout le monde », avait-il déclaré il y a bientôt un an sur nos antennes, quelques jours après l’exploit des U17 qui s’étaient qualifiés pour l’Euro en Israël. Comme une preuve du travail accompli durant toutes ces années.

12e – Rayan Philippe

Arrivé dans l’anonymat à Hesperange en 2021 en provenance de Dijon, Rayan Philippe est aujourd’hui renommé aux quatre coins de l’Europe. Il faut dire que ses statistiques ahurissantes (27 buts et 23 passes décisives en 26 matchs, au 25 avril) et la série d’invincibilité du Swift (première défaite de la saison début mars) ont fait du bruit dans toute l’Europe. Désormais bien connu des recruteurs étrangers, mais aussi des défenses du championnat, le joueur passé par l’AS Nancy-Lorraine affole toujours autant les compteurs. Positionné le plus souvent sur l’aile gauche dans le 4-3-3 de Pascal Carzaniga, le gaucher permute sur tout le front de l’attaque pour faire parler ses qualités de vitesse et de finition. Buteur, passeur, tireur de coups de pied arrêtés, le numéro 27 du Swift brille dans tous les domaines cette saison. La forme étincelante du natif de Nice cette saison détonne avec l’exercice précédent, où il avait inscrit « seulement » 7 buts et déli- vré 3 passes décisives en 14 apparitions. Un bilan plus que correct pour un jeune attaquant, mais bien loin des standards auxquels il nous a désormais habitués cette saison. L’ancien international U20 (2 sélections, où il a côtoyé un certain Aurélien Tchouaméni) voit enfin sa carrière décoller après des débuts compliqués chez les professionnels. Après quelques apparitions en Ligue 1 avec Dijon et en Ligue 2 avec Nancy, le soldat Rayan a désormais les armes pour retrouver le monde professionnel la saison prochaine.

13e – Claude Kremer

Président pendant 20 ans de la Jeunesse Junglinster, et aujourd’hui président de la commission des jeunes à la Jeunesse Esch, Claude Kremer incarne le renouveau au sein du Grand-Duché. Désireux de bousculer l’ordre établi et d’apporter un vent de fraîcheur au football luxembourgeois, l’ancien pensionnaire de la FLF est passé proche de déboulonner Paul Philipp de son statut de président de la Fédération luxembourgeoise, avec un programme ayant pour but de révolutionner les codes de l’instance.

Depuis son arrivée au sein d’un des clubs les plus mythiques du championnat, Kremer a réussi à offrir une renaissance à une Jeunesse Esch jusque-là en grande difficulté. Une embellie confirmée par les résultats du club, qui retrouve un standing plus conforme à sa riche histoire. Avec une recherche de modernité et une attention portée aux nouveaux codes qui régissent la diaspora du football, Claude Kremer continue à vouloir développer le ballon rond au Luxembourg, tout en lui faisant rattraper son retard conséquent, en particulier en termes de communication.

14^e – Christopher Martins

Il est devenu, dans les dernières heures du mercato hivernal de janvier 2021, le joueur le plus cher de l’histoire du football luxembourgeois. Prêté par le club suisse des Young Boys Berne au Spartak Moscou avec une option d’achat obligatoire de sept millions d’euros déclenchée six mois plus tard, Christopher Martins a changé de dimension… mais peut-être pas autant qu’il l’aurait espéré. Car le club russe était exclu quelques semaines plus tard de toute compétition européenne, lui qui aurait dû participer à la phase finale d’Europa League. Qu’importe, le milieu de terrain a pris de plus en plus d’ampleur dans l’entrejeu moscovite, mais aussi au sein de l’équipe nationale, où il est devenu le vice-capitaine de Luc Holtz. Un brassard qu’il récupérera très certainement définitivement au moment où Laurent Jans passera le relais. Son palmarès, lui, s’est étoffé avec une Coupe de Russie, en plus des deux titres de champion et d’une coupe nationale, glanés lors de son passage en Suisse. 

15e – RTL (Live Arena)

Média historique qu’on ne présente plus au Grand-Duché, RTL est passé à l’étape supérieure en 2021 en lançant la plateforme RTL Live Arena, sur laquelle les rencontres de sports (volley, basket, handball et donc football) sont diffusées via des caméras installées dans la plupart des stades et salles du pays. Un énorme pas en avant pour un championnat dont la visibilité était quasi nulle auparavant, si ce n’est pour le plus gros match de la journée. Seul hic, la qualité de l’image très (trop) médiocre, notamment lorsque la luminosité est forte ou lors de perturbations, qui peuvent gâcher les retransmissions. Et un potentiel imbroglio autour de droits télévisés… qui n’existeraient tout simplement pas, et dont les clubs de BGL Ligue aimeraient à juste titre profiter. Alors que les détails du contrat pourraient être revues à la fin de la saison, verra-t-on encore RTL retransmettre le football en août ? Réponse dans les prochaines semaines. Quoi qu’il en soit, Radio Télévision Luxembourg demeure comme l’un des acteurs majeurs du championnat luxembourgeois, en plus d’être le diffuseur historique de la sélection.

16e – Yvandro Borges 

Yvandro Borges incarne la nouvelle génération de jeunes joueurs luxembourgeois partis, pour la plupart, du côté de l’Allemagne, afin de parfaire leur formation. Au pays, cette dernière s’est déroulée au Blo-Wäiss Itzig, puis chez les jeunes du Racing Luxembourg. Il fait son arrivée à 16 ans dans les équipes de jeunes du réputé Borussia Mönchengladbach à l’été 2020. Il gravit rapidement les échelons chez les juniors avant de disputer son premier match amical avec les « Borussens » face au Bayern Munich à l’été 2021. Membre de l’équipe U19 des « Fohlens », Yvandro Borges va vivre sa première apparition en Bundesliga à l’occasion d’un déplacement sur la pelouse du SC Fribourg (0-0).  

Un mois plus tard, c’est face à Cologne (victoire 5-2) qu’il effectue une nouvelle entrée en jeu, puis contre l’Union Berlin (défaite 2-1). Luc Holtz n’a en tout cas pas attendu de voir le jeune Yvandro disputer des bouts de match dans l’élite du football allemand pour le convoquer en sélection. En août 2021, on le retrouve dans la liste des appelés pour disputer deux rencontres comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde. Face à la Serbie le 4 septembre 2021 (défaite 4-1), il fait donc ses débuts internationaux avant d’inscrire déjà un premier but quelques jours plus tard face au Qatar en amical (1-1). À 17 ans et 3 mois, il compte déjà 18 sélections sous le maillot des A.  

17e – Les sponsors

Engagés depuis plusieurs années dans le football luxembourgeois, les sponsors sont comme partout ailleurs d’une importance prépondérante. Pour le premier cité, BGL, l’engagement en tant que partenaire auprès de la FLF (Fédération Luxembourgeoise de Football) date de 2008 : « Depuis 2008, BGL BNP Paribas est un des sponsors principaux de la Fédération Luxembourgeoise de Football et est devenue name-sponsor de la division nationale baptisée BGL Ligue. La Fédération Luxembourgeoise de Football compte aujourd’hui près de 30.000 licenciés. Notre objectif est d’apporter notre soutien au développement et à la pratique du football à tous les niveaux ». Le contrat actuel entre la banque et la fédération se termine en 2023 et devrait selon toute vraisemblance être reconduit. Du côté de la Loterie nationale, parmi les nombreux sports sponsorisés par l’organisme de jeu, on retrouve évidement le football, et notamment la « Loterie nationale Coupe de Luxembourg ». D’autres sociétés comme Lalux Assurances, Orange, Volkswagen, ou encore la marque Bofferding sont également présentes à différents échelons en tant que partenaires du football luxembourgeois, que ce soit aussi chez les plus jeunes et dans le football féminin. 

18^e – Danel Sinani

Son départ dans le championnat anglais avait marqué le football luxembourgeois il y a bientôt trois ans. Après deux prêts successifs, d’abord dans le championnat belge, à Waasland-Beveren, puis à Huddersfield City la saison dernière où il s’est imposé pour la première fois en deuxième division anglaise, Danel Sinani est revenu à Norwich l’été dernier, où il a enfin joué ses premiers matchs à Carrow Road, là où il avait signé en 2020 en provenance du F91 Dudelange, après notamment deux campagnes d’Europa League où il avait affiché un niveau impressionnant, attirant ainsi les regards. Il avait par exemple été l’un des protagonistes d’une qualification historique face à Cluj, ou encore l’auteur d’un doublé face au FC Séville, favori du groupe et vainqueur de la même édition. En sélection, il est indéboulonnable dans le trio d’attaque et est devenu en septembre dernier, lors du match nul spectaculaire face à la Turquie (3-3), le seul quatrième meilleur buteur des Roud Léiwen avec neuf réalisations, à six longueurs d’Aurélien Joachim et de Gerson Rodrigues, et à sept de Léon Mart.

19e – Thomas Gilgemann

Il est le premier Français à la tête d’un club de BGL Ligue. À 39 ans, il est également le plus jeune président de l’élite. Motivé, dynamique, ambitieux, novateur, Thomas Gilgemann fait bouger les choses depuis qu’il a pris les rênes du FC Progrès Niederkorn, officiellement au printemps dernier (dans les faits quelques mois plus tôt), à la suite de la présidence de Fabio Marochi. Ancien joueur, directeur sportif, vivant à deux pas du stade Haupert, il connaît le club par cœur.

Depuis qu’il est aux manettes, Thomas Gilgemann est fier de répéter que le Progrès est le club luxembourgeois qui envoie le plus de joueurs chez les professionnels (Olivier et Sébastien Thill, Lamine Ba, Issa Ba, Sofiane Ikene, Marvin Martins, Tobi Alagbe, Florian Bohnert, et d’autres encore) et que c’est dans cette image de tremplin que réside la stratégie payante du club pour rester attractif face à des concurrents qui ont davantage de budget. Et il ne se contente pas de poursuivre sur cette voie… Depuis son arrivée, le Progrès a noué des partenariats privilégiés avec des clubs comme Sochaux, ce qui a déjà permis le prêt de deux joueurs décisifs cette saison : Alex Guett Guett et Elias Filet. Et un nouveau partenariat est dans les cartons avec le SC Sedan.

Volontaire et dépositaire d’une vraie vision, Thomas Gilgemann a bien l’intention de continuer à dépoussiérer l’image du président de club de BGL Ligue et à bousculer les codes. Après deux saisons de disette, le Progrès s’apprête qui plus est, sous sa houlette, à retrouver l’Europe.

20^e – Manou Goergen

Arrivé au sein du club de la Forge du Sud il y a plusieurs années maintenant, Manou Goergen est rapidement devenu essentiel au sein du F91, où il représente en quelque sorte le travail de l’ombre. Après avoir pris en main le club lors de ses campagnes d’Europa League en 2018-2019 puis 2019-2020, il l’a ensuite aidé à se réinventer, à se restructurer et à trouver de nouvelles solutions pour continuer à performer et à briller sur le plan national après le départ de Flavio Becca, mécène depuis près de vingt ans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela a été une réussite. Manou Goergen a alors endossé la casquette de directeur sportif et réalisé plusieurs gros coups, à commencer par la venue de Carlos Fangueiro, l’un des artisans majeurs du F91 ces trois dernières saisons, ou encore celle de tauliers du championnat comme Dejvid Sinani ou Samir Hadji. Avec en point d’orgue un nouveau titre de champion de Luxembourg, le seizième de l’histoire du club, décroché en 2022.