Alors un « Youngtimer », c’est quoi ? La définition de ce terme automobile récent s’attache avant tout à une question d’âge. Apparu en Allemagne il y a une dizaine d’années, le mot « Youngtimer » ou « young-timer », littéralement « jeunes anciennes », qualifie les voitures d’occasion « un peu vieilles », par analogie aux « old-timer » qui sont devenues par ancienneté des voitures de collection. Pour faire simple, il s’agit donc des véhicules qui s’approchent du monde de la collection mais n’y sont pas encore complètement.
Et puisqu’il faut attendre trente ans avant qu’un véhicule n’entre dans la case « collection », nous nous attacherons ici à présenter des modèles uniquement sortis après 1991. En revanche, le critère de rareté qui par nature est le privilège des versions sportives même issues de voitures de très grande série, justifie des écarts de prix importants sur la cote de ces voitures. Comme pour tout objet, la rareté d’un modèle peut donc le faire entrer plus ou moins rapidement dans la catégorie « collection ». C’est alors que la notion de youngtimer devient un peu plus floue…
L’évolution des techniques et de la qualité de fabrication automobile durant les années 80 et 90 font qu’atteindre les 30 ans d’âge tout en restant parfaitement utilisable au quotidien n’a plus rien d’extraordinaire. En témoigne le vieillissement constant du parc automobile. Et c’est bien l’autre particularité du mouvement Youngtimer qui compte essentiellement dans ses rangs des voitures populaires, accessibles financièrement et généralement assez simples à réparer. Des qualités qui leur permettent d’affronter un usage fréquent, voire même quotidien. Ainsi, pour toute une génération de jeunes collectionneurs qui ne peuvent plus s’offrir aujourd’hui les sportives dites « classiques » des années 50 et 60, acheter un youngtimer ce n’est pas s’acheter une voiture de collection qui va finir sa vie sous cloche. C’est aussi le moyen de rouler autrement et de profiter de sa voiture « ancienne » plus régulièrement.
1991
Ah 1991! Le début de la décennie des années 90 était notamment marquée par la guerre du Golfe, la dissolution de l’URSS, et la disparition de stars de la chanson comme Serge Gainsbourg, Yves Montand et Freddie Mercury. Et au rayon automobile vous me direz? Cette année-là, Porsche présente sa nouvelle 968, qui vient remplacer la 944. Une voiture qui connut une gestation difficile, et les querelles furent nombreuses à son sujet à Stuttgart. Dessinée par le Néerlandais Harm Lagay elle offrait un style tout en rondeur qui venait trancher avec la 944. Propulsion équipée d’un 4 cylindres de 3.0 situé à l’avant, la 944 proposait selon ses versions entre 240 et 305ch. Proposée en boîte manuelle à 6 rapports ou Tiptronic à 4, elle affiche 1370kg sur la balance, atteint 252km/h en vitesse de pointe pour un 0 à 100km/h effectué en 6.5s.
La nouvelle décennie voit également la sortie de la nouvelle Golf III, descendante de la Golf II. Un véritable symbole des années 90, qui sera produit à presque 5 millions d’exemplaires jusqu’en 1997. Mais ce sont ses versions GTI et VR6 qui sont évidemment passées à la postérité. En ce qui concerne la VR6, elle fut la première berline compacte à recevoir sous le capot un V6 de 2.8 lui permettant d’atteindre les 225km/h!
1992
Voiture de sport américaine de référence dans les années 90, la Dodge Viper RT/10 est lancée en 1992 après trois ans de gestation du projet. Comme toute « muscle car » qui se respecte, elle accueille sous son capot le fameux V10 emblématique des américaines surpuissantes. Gonflé à 364ch, il permet d’atteindre les 265km/h avec un à à 100 expédié en toute juste 5s. Sa carrière dura trois ans avant l’arrivée de la deuxième génération de Viper.
1992 voit également la sortie de la Mazda 323 GTR, version sportive de la discrète berline compacte japonaise. Une voiture produite en série limitée à 2200 exemplaires et dont la cote commence à grimper. Sous le capot, on retrouve un 1.8 turbo seize soupapes de 185ch, pour un poids à vide de 1210kg. La 323 GTR a en outre connu une belle carrière sportive avec des victoires en championnat d’Italie ou de France.
Et puisque nous sommes au Japon autant y rester. Après Mazda, direction Subaru et sa Legacy. Modèle moins connu que sa soeur la Impreza starifiée grâce à sa carrière en rallye, la Legacy ne manque pourtant pas d’atouts. Rare sous nos latitudes dans sa version Turbo, cette berline familiale était équipé d’un 2 L turbo 16 soupapes à double arbre à cames en tête qui développe 200 ch à 6 000 tr/min avec un couple de 258 N m à 3 600 tr/min.
1993
Parmi les nouveautés de l’année 1993, on retrouve la Peugeot 106 Rallye. Présentée en novembre de la même année, et adaptée de la sage citadine française, cette version Rallye n’affiche que 810kg sur la balance contre 1060 à la version classique! Sous le capot elle reprend le moteur 1.3 des 205 Rallye et AX Sport. A l’origine seulement disponible en blanc, noir ou rouge (bleu pour la phase 2), elle ne s’est écoulée qu’à 11 000 exemplaires.
Mais LA star du côté des « bombinettes » sportives sorties en 1993, c’est bien entendu la Renault Clio Williams. Cette voiture est née afin de servir de base à l’homologation rallye et pour célébrer les succès de Renault, alors motoriste de l’écurie Williams, en Formule 1. Comme le disait le slogan publicitaire : « Vous pouvez rougir de honte, verdir de rage, mais c’est à une Clio que Frank Williams a donné son nom ». Prévue pour une sortie à 4500 exemplaires, la Clio Williams connut un tel succès qu’au final ce sont 12 000 qui sortiront d’usine.
1994
Après dix ans de carrière, il était temps que Fiat remplace sa vieillissante Uno. Et c’est la Punto a qui revient la lourde charge de relancer un constructeur alors en grande difficulté. La petite compacte italienne va rapidement se révéler être un succès, et va même s’offrir une version GT! Animée par un bouillant 1,4 l turbo de 136 ch, la Fiat Punto GT conciliait gros caractère, belles performances et constitue une vraie rareté désormais.
Pour l’autre voiture également commercialisée en 1994, il faudra prévoir un budget plus conséquent. La Lamborghini Diablo SE 30, qui cote actuellement autour des 150 000€, devrait voir ce prix augmenté durant les prochaines années. Cette série limitée, produite à 150 exemplaires, sortie pour fêter les 30 ans de la marque de Sant’Agata Bolognese voit son V12 être porté à 525ch, tandis qu’elle perd 125kg sur la balance par rapport à la première version.
1995
Au milieu des années 90, la BMW Z3 est un véritable tournant pour le constructeur bavarois. Cette voiture sera en effet le premier roadster à succès de la marque à l’hélice, et également la première à être produite hors d’Allemagne, en l’occurrence à Spartanburg aux Etats-Unis. Pour les plus cinéphiles d’entre vous, c’est elle qui fut « l’acolyte » motorisée de James Bond dans le film GoldenEye. (Cote actuelle autour des 7000€)
Autre allemande de l’année, la Porsche 911 (993) Carrera RS, quatrième génération de la mythique sportive de Stuttgart. La génération 993 est considérée par certains puriste comme la dernière « vraie » 911 (car refroidi par air). La base mécanique de la Porsche 993 Carrera RS est le bien connu 3.6 inauguré par la génération 964, qui s’est vu réalésée pour atteindre 3.8 de cylindrée.
1996
La Lotus Elise est déjà quasiment passée à la postérité en raison de la cote d’amour qu’elle suscite auprès du public depuis sa sortie il y a déjà 25 ans. L’Elise s’inscrit parfaitement dans l’histoire et la philosophie de la marque de Colin Chapman. Le fameux « Light is right » est ici parfaitement respecté avec un poids à vide variant de 673 à 770kg, pour une puissance s’étalant selon les versions de 120 à 160ch. (Cote actuelle 20 000€)
Du côté de la France, cette année là Venturi présentait sa 300 Atlantique, qui sera produit à 44 exemplaires seulement jusque 1998. Dotée d’un V6 de 3.0 et 281ch avec un poids plutôt correct de 1250kg, cette propulsion affichait de sacrées performances avec une vitesse de pointe allant jusque 280km/h! Plutôt séduisant ce coupé n’aura pas connu la carrière qu’il méritait en raison des difficultés financières de la marque à l’époque.
1997
En 1997, la petite marque française Hommell sortait sa Berlinette RS. Une authentique voiture de sport équipée du moteur 2.0 de 16ch de la Peugeot 306 S16, pour un poids sur la balance se situant sous la tonne (950kg). Fabriquée à seulement 63 exemplaires, elle a vu la RS2 lui succéder avant qu’en 2003 la marque Hommell plombée par des difficultés financières ne doivent stopper ses productions.
Mais la voiture qui a fait un véritable carton cette année-ci c’est évidemment la Peugeot 406 Coupé. Grâce à sa ligne superbe dessinée en Italie par Pininfarina, elle a ravivé le mythe du coupé Peugeot. Produite au total à 107 631 exemplaires (au lieu des 70 000 prévus), elle fut disponible en diesel mais c’est vers sa version V6 3.0 de 194 ou 210ch que se tourneront les puristes. La 406 Coupé a également connu plusieurs séries limitées et numérotées jusqu’en 2004.
1998
En janvier 1998 est lancée la version coupé de la Citroën Xsara, et la marque aux chevrons va tenter de bousculer l’image quelque peu fade de la voiture en commercialisant une version VTS de 167ch. Elle va devenir une des sportives les plus en vues de son segment, avec une vitesse de pointe allant à 227km/h. Une version VTS Sport fut également produite à 400 exemplaires en 2001.
En janvier 98, la Volkswagen Golf IV GTI fait son apparition. Et comme chaque GTI produite par la firme de Wolfsburg, elle va susciter l’envie auprès de nombreux conducteurs. Sous le capot, le 1.8 de 150ch était considéré comme un peu faiblard à l’époque, mais ses reprises ainsi que le freinage et sa tenue de route faisait l’unanimité. La présentation d’ensemble et la finition de cette nouvelle GTI étaient également très soignées.
1999
Pour la dernière année avant l’an 2000, Honda faisait l’éloge de la sportivité en révélant au public sa S2000. Ce cabriolet biplace propulsé par le V-TEC maison de 2.0 ou 2.2 de 240 ou 250ch. Plaisir garanti également grâce à sa boîte manuelle à six rapports. Produite à plus de 100 000 exemplaires, elle a proposé plusieurs séries spéciales notamment la « RJ » (pour Rubens Barrichello et Jenson Button), sortie à 50 unités seulement en 2007 en hommage à la présence de Honda en F1.
Une année décidément faste pour les constructeurs japonais puisque c’est également en 1999 qu’apparaît la Nissan Skyline R34, dixième génération du modèle sportif haut de gamme de la marque nippone. Au programme un six-cylindres en ligne s’étalant de 140ch à une version monstrueuse 2.8 Twin Turbo de 500ch! Le tout disponible en propulsion ou transmission intégrale, coupé ou quatre portes.
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG
m : moien@mental.lu