Avec environ 500 licenciés, le hockey sur glace n’est certes pas le sport le plus en vogue au Luxembourg, mais la tendance est à l’augmentation au cours de ces dernières années. Les belles performances du Tornado en troisième division française ne sont sans doute pas étrangères à ce phénomène, mais il manquait une pièce au puzzle, en raison de l’absence d’une véritable ligue nationale.
Et depuis octobre dernier, c’est désormais chose faite avec la création de la LHL (Luxembourg Hockey League), qui regroupe en deux divisions les Beaufort Knights, les Puckers, les Tornado, les Huskies, les Silverbacks, et une équipe féminine du Tornado. Concernant son format, la saison régulière était censée se terminer en mars, avec des rencontres disputées principalement à la patinoire de Kockelscheuer ou à Beaufort. Ensuite, un Final Four était destiné à attribuer le titre dans les deux divisions, et le vainqueur de la deuxième bénéficier d’une accession à la première.
Seulement voilà, tout cela, c’était sur le papier. Car en raison de la crise sanitaire, une seule journée a pu se disputer normalement en octobre dernier, avec une large victoire du Tornado face aux Puckers sur le score de 11-1, avant l’arrêt forcé en raison des restrictions concernant la pratique sportive mises en place par le gouvernement de Xavier Bettel. Une pause forcée qui arrivait au pire des moments pour la toute jeune LHL.
Pas encore d’annulation totale, mais…
Gilles Mangen (31 ans) est l’un des coordinateurs de ce projet de ligue nationale. Ancien joueur des Tornado au poste de gardien de but, il connaît bien ce petit monde du hockey et ses rouages depuis désormais presque une vingtaine d’années. Et concernant cette saison, pas encore tout à fait annulée mais dont l’issue ne fait plus guère de doute, Gilles ne se fait plus tellement d’illusions : «La saison n’est pas encore entièrement annulée pour cette année, mais il est fort probable qu’on arrive à l’annulation. »
Mais revenons tout d’abord aux origines de la création de cette LHL : «Il existait déjà à l’époque un championnat mais très peu organisé et structuré. On a décidé de faire un vrai championnat, afin de faire jouer les équipes qui ne jouent pas du tout. Il y avait un point commun et un certain intérêt de la part de tous les clubs de pouvoir disputer une ligue locale. Clairement, c’est aussi pour promouvoir le hockey sur glace au Luxembourg, afin d’attirer plus de spectateurs. » Le timing était en tout cas compliqué en raison de la crise sanitaire, mais en octobre dernier, on ne se doutait pas encore que la pandémie allait durer encore et encore… « À ce moment, on pensait que la saison allait être difficile, mais pas impossible. À l’époque, personne ne pouvait dire qu’on aurait cette deuxième, voire troisième vague. De toute façon, tôt ou tard, il fallait bien qu’on se lance, et on n’est pas le genre à toujours repousser !», explique Gilles Mangen.
Des clubs avec une vision commune
Que ce soit du côté du Tornado ou des Beaufort Knights, les deux clubs phares du Grand-Duché, c’est d’un bon œil que l’on a vu la création de cette nouvelle ligue 100% nationale. «Ils étaient tous contents et réceptifs, également les Huskies et les Puckers, car tout le monde est un peu dans son coin à essayer de faire le buzz et d’attirer des spectateurs, etc. Mais tout le monde est confronté aux mêmes difficultés, à savoir jouer contre des clubs qui viennent de loin. Et donc c’est difficile de créer de véritables rivalités. Alors tout le monde a été super chaud, pour organiser des matches Beaufort-Tornado par exemple, car c’est vraiment des rivalités qui existent depuis toujours dans le hockey luxembourgeois, mais qui ont rarement eu l’occasion de s’exprimer. »Raviver la flamme auprès des fans de hockey luxembourgeois, c’est aussi un des objectifs de la franchise.
Faire évoluer les équipes qui ne jouent pas dans un championnat étranger, comme les deuxièmes ou troisièmes équipes du Tornado ou de Beaufort, c’est aussi l’occasion de disputer une compétition en bonne et due forme. Car certaines formations ne faisaient jusque-là que s’entraîner, avec aucune perspective de disputer des compétitions le week-end, ce qui, à terme, peut se révéler ennuyant, notamment si l’on souhaite attirer et former une nouvelle génération de jeunes hockeyeurs. « Avec la LHL, on leur donne la perspective d’évoluer, cela aide à pousser ces équipes-là, à attirer les jeunes et aussi les filles pour l’équipe féminine», ajoute Gilles Mangen.
Même si le championnat organisé sous la bannière LHL ne verra sans doute pas sa conclusion, les bases sont déjà jetées pour le futur de la compétition : «Même à Beaufort, la patinoire est fermée, alors le championnat sera clôturé, je pense. Mais on regarde l’évolution de la situation d’un mois sur l’autre, alors s’il y a une possibilité de disputer ne serait-ce que trois matches, on le fera. Mais il y a des choses plus importantes en ce moment avec la pandémie. » Depuis quelques années, le visage du hockey tend de tout de même à rajeunir, les équipes se multiplient, les licenciés également, avec parfois 500 spectateurs lors des rencontres du Tornado ou de Beaufort, avec une moyenne d’une centaine de passionnés venus garnir les gradins des patinoires. La piste est en tout cas tracée, et les clubs de hockey du pays voient malgré la crise actuelle une belle perspective d’avenir devant eux.
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