Ils sont nombreux à prendre en exemple le match nul historique de la sélection nationale à Toulouse, le 3 septembre 2017. Pourtant – et on espère que le sélectionneur ne nous en tiendra pas rigueur – cette rencontre est un très mauvais exemple de ce qu’a amené Luc Holtz depuis son intronisation sur le banc des Roud Léiwen. Car, au-delà de ce véritable exploit basé sur une solidité défensive à toute épreuve, le technicien n’a eu de cesse de répéter, depuis plus d’une décennie, ce qui lui semble le plus important au sein d’un groupe pour aller chercher des points : la notion de plaisir.
Qu’elle est loin, l’image d’un Luxembourg campé en défense et ne cherchant qu’à dégager le ballon lors de très longues quatre-vingt-dix minutes. Sous la houlette de l’ancien joueur d’Ettelbruck et Beggen, les Roud Léiwen se sont métamorphosés, toujours avec cette notion de plaisir, et ont dorénavant la réputation d’une sélection ambitieuse, adepte d’un beau jeu.
En Europe, il est tout simplement le second sélectionneur en place depuis le plus longtemps, derrière l’inamovible Koldo Àlvarez, en poste depuis quelques mois de plus en Andorre. Une preuve supplémentaire de l’excellent travail effectué par Holtz depuis maintenant 13 ans. Sous son égide, le Luxembourg n’a fait que grimper au classement FIFA. Mais surtout, au-delà de l’amélioration sur le plan comptable, c’est bien dans le contenu que l’évolution est foudroyante. Un virage monstrueux qui s’explique avant tout par le désir de regarder droit dans les yeux son adversaire, quel que soit son standing.
La métamorphose par le jeu
Il y a un peu plus d’un an, le sélectionneur nous offrait un long entretien pour revenir sur sa carrière, son métier et sa vision. Et Luc Holtz, sans même qu’on lui pose la question, avait pris les devants vis-à-vis de ceux qui le considèrent comme arrogant. « Ma mère m’a fait la remarque il y a encore quelques jours que quelqu’un avait dit que j’étais arrogant. Je lui ai répondu “J’aimerais avoir 23 joueurs arrogants.” Parce que si j’ai 23 joueurs gentils, on n’ira nulle part. Il faut avoir de la personnalité, de la confiance en soi, sinon on ne gagne rien. Il ne faut pas se rabaisser parce qu’on est Luxembourgeois. »
Évidemment, Luc Holtz a entre ses mains un contingent de footballeurs infiniment plus talentueux que par le passé pour mener à bien ses ambitions. Et leur présence au sein de différents clubs professionnels à travers le monde leur permet de répondre aux défis physiques liés au niveau international. Mais, et c’est bien là que se fait la différence, le technicien a su fédérer le groupe, qui semble particulièrement heureux sous son règne. On peut ainsi reprendre Gerson Rodrigues qui, au moment de la prolongation de son entraîneur, avait affirmé que c’était la plus belle des nouvelles. Proche des joueurs qui adhèrent à sa vision, capable de développer un football attractif et responsable d’une progression évidente dans les résultats, Luc Holtz est l’un des grands architectes du renouveau du football luxembourgeois. Si le Grand-Duché peut se targuer de dorénavant avoir une image bien plus positive et une visibilité grandissante au fil des résultats, il le doit assurément à son technicien, au four et au moulin depuis maintenant treize ans. Et, puisque cet entretien est resté gravé dans nos mémoires, permettons-nous de le citer, une dernière fois, pour bien rappeler que la passion qui l’a toujours nourri est plus que jamais présente : « Ma motivation est encore plus grande qu’au premier jour. Soit je fais quelque chose à 100 %, soit je ne le fais pas. Si je n’ai plus cette flamme, j’arrête. Mais aujourd’hui, l’envie est présente plus que jamais. »
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