On imagine qu’aller à l’entraînement après une victoire le week-end, ça change beaucoup…
Oui, c’est clair. C’est toujours plus facile de commencer une nouvelle semaine d’entraînement et de travail après une victoire le week-end. Tout le monde vient avec une meilleure humeur, une plus grande envie de travailler, et les semaines en deviennent forcément plus marrantes, plus agréables.
Est-ce que le Fola a trouvé son rythme de croisière ?
Je dirais que oui. Dès la préparation, on a pu voir des certaines idées de jeu, un bon fond, une équipe intéressante. Face à Pétange on est resté dans la continuité de ce qu’on avait fait durant la trêve. Malheureusement, cela s’est soldé par une défaite. Je ne dirais pas qu’on méritait de gagner, ni même que la défaite était scandaleuse face à une très bonne équipe de Pétange, mais nous avions montré des belles choses. Derrière, contre Ettelbruck on n’a jamais été mis en difficulté. Hier, il y a eu quelques phases un peu plus compliquées qu’on a très bien géré. C’est un point à soulever car un scénario similaire en première partie de saison se serait sûrement achevé par une désillusion. Donc oui, le Fola va mieux et commence à montrer son vrai visage. Il y a beaucoup de qualités dans cette équipe et cela commence enfin à se voir.
Le calendrier vous réserve quatre journées compliquées à venir, avec la réception de Differdange, un déplacement toujours compliqué à Mondorf, avant d’affronter le duo de tête. Se fixe-t-on un objectif de points pour cet enchaînement, et comment l’aborder le mieux possible ?
Entre nous, oui, on s’est fixé un objectif de points, mais on le garde entre nous. Pour ce qui est des matchs, il faut les aborder avec ce même état d’esprit. On sait que Differdange est une grosse équipe. La première partie de saison, on avait pris 6-0 contre eux, donc on est averti. Ensuite, un déplacement à Mondorf n’est jamais facile, et derrière, le Swift et Dudelange sont deux très grosses écuries. Mais pour moi, c’est le bon moment pour affronter toutes ces équipes. Le groupe tourne bien, il y a une bonne ambiance, tout le monde est motivé et la confiance commence à revenir tout doucement. Si on arrive à faire des bons résultats contre Differdange et Mondorf, alors on ne sait jamais ce qui peut se passer dans les grands matchs. Le Fola ne joue certes plus le titre ou l’Europe, mais on a le moyen d’être une bonne équipe de milieu de tableau qui, dans un bon jour, peut faire ch*** n’importe quelle équipe. Je suis convaincu de ça.
Beaucoup de cadres sont encore partis lors de ce mercato hivernal. Comment est-ce que tu gères cela de ton côté ? Y a t-il un sentiment de colère vis-à-vis de ceux qui ne vont pas au bout ? Et as-tu ressenti de l’inquiétude à voir un exode de joueurs talentueux ?
Avant tout, il n’y a absolument aucune colère. À aucun moment j’ai pris cela comme une forme d’abandon. Les cadres qui sont partis sont des joueurs avec qui je suis extrêmement proche, que cela soit Diogo Pimentel, Nenad Dragovic, ou encore Gilson. Ce sont des garçons qui ont ouvertement dit ne plus avoir forcément la tête dans le projet. C’était aussi compliqué pour eux, que cela soit pour des raisons personnelles ou professionnelles. En tant qu’ami, je ne leur souhaite que le meilleur, et s’ils sont d’avis qu’ils peuvent mieux s’exprimer ailleurs, alors bonne chance à eux. Après, c’est certain que sur le plan qualitatif, on a perdu beaucoup, car c’était des titulaires indiscutables, présent depuis plusieurs années. Maintenant, des jeunes sont dorénavant présents avec une nouvelle approche, peut-être plus d’envie. J’ai confiance en ce groupe.
Malgré ton jeune âge, prends tu le rôle de cadre après plusieurs années au sein du club déjà ?
Forcément un peu, oui. C’est ma troisième saison au Fola, j’ai déjà vécu énormément de choses ici. Ironiquement, je fais partie à 20 ans de ceux ayant le plus d’expérience en BGL Ligue. Pour moi, c’est assez simple. J’ai pris la décision de rester en hiver. C’est un club qui m’a beaucoup donné et j’ai envie de rendre. Je ne prétends pas être un leader du tout, mais oui, je pense que si je suis à mon niveau l’équipe a le plus de chance de remporter la victoire, ce qui fait que je veux me donner chaque week-end, de m’améliorer de semaine en semaine et aider l’équipe tant que possible. Leader, cadre, ça ne m’intéresse pas plus que ça.
À titre personnel, tu es revenu dans un club dont l’entraîneur était ton père, qui a vite perdu sa place, et tu te retrouves à jouer le maintien. Il y a-t-il eu des regrets quant à la décision de revenir ?
C’est compliqué… Quand on voit la situation, forcément on peut se demander « Est-ce que j’ai fait le bon choix ? ». Après, j’ai eu une discussion à ce sujet avec mon père. Il m’a dit que dans l’absolu, une décision avait été prise. Bonne ou mauvaise, il fallait simplement regarder vers l’avant et en tirer le maximum. Au final, l’important, c’est qu’après avoir fait un choix, il faut y aller à fond et ne plus regarder en arrière. Forcément, de temps en temps, je me surprends à me demander « Et si ? »… Mais aujourd’hui, je suis au Fola, je suis heureux ici et j’ai un objectif très clair : aider mon club à se maintenir, et je ne pense pas à autre chose.
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