L’US, ce troisième club de Esch en perdition

À l’image de ses deux grands frères, l’US Esch pédale aussi dans la choucroute en ce début de saison. Mais à l’US, le mal semble bien plus profond. Alors qu’ils avaient un effectif de qualité qui est parvenu à faire sombrer Käerjeng (2-0 en championnat) et la Jeunesse Esch (5-4 après les tirs au but) sur le synthétique du Lankhelz, ils n’ont pu éviter la relégation en D1. Cette saison, l’Union Sportive doit vite se reprendre. Avant-dernière après sept journées, elle n’a pas encore goûté à la victoire en championnat.

La BGL Ligue ne réussit pas aux clubs d’Esch en cette saison 2022/2023. Mais on peut aller plus loin en disant que c’est tout le football qui boude la métropole du fer, parce que le petit frère des deux ogres, l’US Esch, est également en délicatesse en D1. Le club du quartier de Lankhelz connaît un net recul depuis la démission de son ancien président au terme de la saison 2020/2021. Il n’était pas certain que celui-ci survive, mais finalement une nouvelle direction s’est mise en place, avec des résultats assez maigres jusqu’à présent : l’année dernière, l’US Esch n’a pu éviter la relégation en D1. Et pourtant, il y avait de la qualité dans ce noyau, avec entre autres la doublette André Ferreira et Miguel Varela. Ce n’est pas pour rien que l’USE a été la première équipe à battre Käerjeng. Et pas pour rien non plus que l’USE a dégoûté son voisin de la Jeunesse en Coupe de Luxembourg.

Mais à côté de ces victoires probantes, il y a eu des défaites cuisantes et une fin de saison tout simplement catastrophique. Le 0/18 pour clôturer le championnat a planté le dernier clou dans le cercueil des espoirs de maintien de l’US Esch. « Techniquement, on avait beaucoup de joueurs, mais ils n’avaient pas la mentalité correcte… », avouait Ângelo Rego, le capitaine pour cette saison.

La mentalité n’était visiblement pas le seul problème. Il existait certaines tensions entre la direction et l’équipe, comme nous le confiait Laurent Da Silva, qui a décidé de ne pas prolonger l’aventure à l’Union Sportive : « En fin de saison, au moment où l’on aurait pu revenir pour assurer le maintien, beaucoup de joueurs ont baissé les bras, parce qu’ils ont vu que le club ne voulait pas la même chose qu’eux. C’est compliqué à gérer, car nous sommes passés en un rien de temps d’une des meilleures équipes du championnat à descendant. » Il regrettait également un certain manque de gratitude de la part de la direction : « Il y a des joueurs qui ne sont pas partis quand le club était dans la misère. Les dirigeants auraient vraiment pu faire un effort pour les garder après la saison. »

Dans un contexte difficile, avec une grosse vague de départs, il a fallu reconstruire une équipe pour la D1. Et logiquement, celle-ci se cherche. Malheureusement, cela prend beaucoup de temps, et la voilà engluée en fond de classement avec trois points. Ces trois unités, elle les a récoltées contre des équipes de première partie de tableau, à l’image de Belvaux et Wormeldange. Est-ce un signe qu’il y a du mieux ou les symptômes de l’année dernière refont-ils surface ? Le capitaine a sa réponse : « Cette saison, dans le club, tout est neuf, et ça prendra du temps avant que tout soit en place. Actuellement, on a les mêmes problèmes que l’année dernière. On a de bons joueurs, mais la mentalité n’est pas bonne. Mais on est en train de changer ça et on est sur le bon chemin. On a maintenant des joueurs qui veulent se battre pour l’équipe et qui n’attendent pas à ce que l’équipe se batte pour eux. Si on commence à accrocher des victoires en championnat, on va passer une saison tranquille. Le tout actuellement, c’est de marquer plus de buts. »

De toute manière, l’US Esch est maintenant à un moment clé de sa saison. La victoire en Coupe FLF à Munsbach 1-2 a fait du bien. Est-ce suffisant pour lancer un cercle vertueux ? L’avenir nous le dira, mais une chose est certaine : l’US Esch a intérêt à vite se reprendre en main.

Andy Foyen