Les fouilles archéologiques prouvent indubitablement que le fer à cheval semblable à celui que l’on
connaît aujourd’hui et fixé à l’aide de clous existe depuis le IXe siècle en Europe. Néanmoins,
Xénophon, historien, philosophe et chef militaire de la Grèce antique, né à Athènes vers 430 avant
Jésus-Christ, fait mention dans ses écrits d’un objet nommé « embatai », sorte de pièce de cuir lacée sur les pieds des chevaux pour protéger ces derniers.
Les Romains, quant à eux, ont inventé au même moment l’hipposandale. Il s’agit d’une plaque
métallique fixée sous le sabot du cheval à l’aide de lanières de cuir.
Ces dispositifs avaient pour but de protéger la corne des pieds des chevaux de l’usure et des pièges de type chausse-trappes, présents sur les champs de bataille.
Au Moyen Âge, le maréchal-ferrant fait souvent office de vétérinaire et a des notions d’hippiatrie,
forme historique de la médecine équine. Ainsi, il est souvent appelé pour soigner des affections
courantes chez les chevaux en plus du parage et du ferrage.
L’art de la maréchalerie a obtenu ses lettres de noblesse au fur et à mesure des siècles. Le premier traité sur les mors et les fers à cheval, La Manière de bien emboucher, manier et ferrer les chevaux, a été écrit en 1556 par Cesare Fiaschi, écuyer italien connu pour être l’un des fondateurs de l’Équitation académique.
Comme n’importe quel sportif, le cheval a besoin de chaussures adaptées à son pied, ses aplombs, ainsi qu’à son activité et son lieu de vie.
De manière générale, le maréchal-ferrant intervient toutes les 6 à 8 semaines afin de renouveler la ferrure du cheval. Il ne s’agit pas simplement de changer les fers usés pour en mettre des neufs, mais bel et bien de « tourner » et travailler le fer de manière à ce qu’il soit parfaitement adapté à la tournure de pied de l’équidé. De fait, de nos jours, l’art de la maréchalerie tient plus de l’orthopédie que de la ferronnerie. Il est d’ailleurs courant que vétérinaires et maréchaux collaborent pour fabriquer des fers orthopédiques dans le but de soigner et soulager certaines pathologies (pieds-bots, fourbure, pieds plats, etc.). Il est à noter que tous les chevaux ne sont pas nécessairement ferrés des quatre pieds. En fonction de leur activité, de la qualité de leur corne et autres critères, certains équidés ne sont ferrés que des antérieurs, voire « pieds nus ». L’utilisation d’hipposandales, désormais fabriquées en polyuréthane, se démocratise également de plus en plus. Même non ferrés, les chevaux ont tout de même besoin d’un suivi régulier par un maréchal-ferrant afin de les parer.
En France, jusqu’en 1997, aucun diplôme n’était nécessaire pour exercer le métier de maréchal-
ferrant. Depuis cette date, il faut au moins le CAP agricole spécialisé en maréchalerie, le BEP agricole activités hippiques option maréchalerie, ou le Certificat technique des métiers (CTM).
Il existe également le Brevet technique des métiers (BTM) diplôme de niveau 4 orienté sur
l’orthopédie équine.
Au Luxembourg, des formations transfrontalières sont possibles afin d’obtenir un Diplôme d’aptitude professionnelle nommé TRF. Il s’agit d’une formation qui se déroule en 3 ans, composée de pratique auprès d’un professionnel du Grand-Duché et de théorie au sein d’un établissement scolaire technique et agricole à l’étranger.
Depuis 2006, les Championnats du monde sont organisés par l’entité américaine World
Championship Blacksmiths (WCB) et se développent sur la base d’une compétition itinérante qui
sillonne l’ensemble du territoire américain.
En France, les championnats sont organisés par l’association Lorraine Maréchalerie. La manifestation est l’occasion de présenter une exposition sur le matériel de maréchalerie et de voir à l’œuvre les plus grands spécialistes européens de la forge de fer à cheval.
Catherine Wasmer
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