Est-il possible de voir le report des Jeux olympiques de Tokyo d’une année comme une bonne chose pour Ni Xia Lian ? Difficile de répondre. D’un côté, à un âge plus avancé comme le sien, il est probable que perdre une année peut-être pénalisant pour un corps plus fragile que d’autres participants plus jeunes. Mais, bien qu’amenant des complications supplémentaires, ce délai d’un an permet aussi à la pongiste de rentrer encore un peu plus dans l’histoire. En effet, en 2021, Xia Lian abordera ainsi ses cinquièmes Jeux olympiques – une prouesse énorme en soi – à l’âge spectaculaire de 58 ans.
Si ces 58 bougies ne lui permettent pas de se situer dans le top 10 des compétiteurs les plus âgés à concourir aux Jeux olympiques ou de récupérer le titre honorifique d’athlète la plus âgée à être présente (un honneur accordé à Lorna Johnstone, 70 ans, aux Jeux de Munich 1972), on remarque néanmoins en analysant la liste que Ni Xia Lian peut légitimement se targuer d’être la participante la plus âgée dans une activité dite physique.
En effet, la grande majorité des doyens de la compétition ont réussi leur exploit – car cela en demeure un – dans des disciplines où les qualités physiques semblent moins mises à l’épreuve. À l’image du Suédois Oscar Swahn, plus vieux participant à décrocher une médaille d’or en 1908 au tir au cerf, ou encore le Japonais Hiroshi Hoketsu, déjà doyen de la compétition en 2012 et normalement de retour pour les Jeux olympiques de Tokyo de 2021 dans la catégorie dressage, ces formidables athlètes s’appuient plus sur des compétences de concentration, de maîtrise et de sang-froid. Des aptitudes tout aussi nécessaires dans le tennis de table, mais qui ne sont rien sans une formidable condition physique extrêmement dure à maintenir. Ce qui rend la longévité de la mère de famille quinquagénaire encore plus admirable.
Plus proches du type de performance dingue offert par Xia Lian, se retrouvent des athlètes comme la Jamaïcaine Merlene Joyce Ottey ou Jeannie Longo, toutes deux sept fois participantes des Jeux olympiques dans leur longue et prolifique carrière. Et à ce petit jeu, c’est bien la naturalisée luxembourgeoise qui tire son épingle du jeu, puisque Ottey et Longo auront participé à leurs dernières olympiades à « seulement » 44 et 50 ans.
Néanmoins, loin de vouloir rentrer dans une comparaison malsaine entre athlètes à la longévité exemplaire, attardons-nous plutôt sur les extraordinaires capacités de ces compétiteurs hors-norme, dotés non seulement d’un physique répondant encore à l’appel de l’effort, mais aussi d’un état d’esprit, d’un dépassement de soi et d’une détermination que même les moins âgés sont loin d’avoir. Mais après tout, comme on le dit : « Être vieux, c’est simplement être jeune depuis plus longtemps que les autres. » Roulez jeunesse.
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