Sydney 2000, Pékin 2008, Londres 2012 et Rio 2016… Ni Xia Lian a déjà eu le privilège de disputer quatre éditions des Jeux olympiques. À Tokyo 2021, elle sera la joueuse la plus âgée à participer aux compétitions de tennis de table de toute l’histoire de ce sport, olympique depuis Séoul 1988.
Sydney 2000
À l’occasion des derniers jeux du millénaire, l’Australie accueille l’olympiade pour la deuxième fois de son histoire, 44 ans après Melbourne en 1956. Les compétitions de tennis de table se déroulent au State Sports Centre de la capitale de Nouvelles-Galles du Sud, du 17 au 24 septembre 2000.
« C’est vraiment drôle, car je ne pensais jamais disputer les JO. La première fois, le COSL a été très sérieux, ils m’ont demandé ce qu’il me fallait pour être dans de bonnes conditions, et ma sœur est venue de Chine pour s’occuper de mes enfants. Ma vie était facile, même si j’avais dû disputer beaucoup de tournois pour me qualifier », se remémore Ni Xia Lian.
En 64e de finale, Ni Xia Lian (tête de série numéro 11) rencontre la Hongroise Csilla Batorfi, qui dispute à ce moment-là sa quatrième olympiade. Mais la pongiste luxembourgeoise, pourtant néophyte à ce niveau, vient à bout de son adversaire en cinq sets après un match très disputé (3-2).
En 32e de finale, la Luxembourgeoise va faire face à une adversaire beaucoup plus solide en la personne de la Chinoise Li Ju. Le suspense ne dure pas longtemps, et Ni Xia Lian s’incline en trois sets (0-3) face, tout de même, à la future médaille d’argent du tournoi olympique de Sydney.
En double, elle est associée à Peggy Regenwetter, face à la paire australienne composée de Miao Miao et Shirley Zhou. Les deux Luxembourgeoises doivent s’incliner 3-2 après avoir pourtant remporté le premier set.
Pékin 2008
Après avoir manqué Athènes 2004, Ni Xia Lian est de retour aux Jeux olympiques huit ans après, et cela dans son pays natal, la Chine. Un sentiment forcément particulier pour la pongiste originaire de Shanghai. Le tournoi début le 18 août 2008 au gymnase de l’université de Pékin, construit spécialement pour accueillir les épreuves de tennis de table des JO.
« En 2008, au début je ne voulais pas y aller, et au dernier moment, j’ai été qualifiée après les championnats d’Europe. Donc j’y suis allée, alors qu’il y avait vraiment peu de tickets pour les pongistes européens, surtout avec les pays asiatiques qui trustent les places, mais mon classement mondial était bon. Après 22 ans, j’étais excitée de voir comment Pékin avait changé, mais la nourriture était délicieuse en tout cas (rires). Mais tous les JO auxquels j’ai participé ont tous la même importance pour moi. »
Ni Xia Lian fait son entrée dans la compétition au deuxième tour, avec pour adversaire la Taïwanaise Huang Yi-hua. La Luxembourgeoise s’impose 4 sets à 1 dans cette rencontre. Une victoire qui lui permet d’avancer au troisième tour. Et à ce niveau de la compétition, elle trouve face à elle une pongiste d’origine chinoise, mais qui défend les couleurs des Pays-Bas. Malgré avoir empoché le premier set, Ni Xia Lian doit s’incliner 4-1 face à la Néerlandaise. Contrairement à Sydney 2000, on ne retrouve pas de doublette luxembourgeoise dans la compétition par équipe.
Londres 2012
Pour sa troisième olympiade, rendez-vous dans la capitale britannique pour Ni Xia Lian. C’est dans l’Est londonien que les pongistes ont rendez-vous à partir du 28 juillet 2012 pour les compétitions de tennis de table, au centre de convention international ExCel London. Le tirage au sort effectué en fonction du classement international de l’ITTF, où Ni Xia Lian est classée 19e à l’époque, place la Grand-Ducale directement au deuxième tour de l’épreuve en simple féminin.
« Pour Londres 2012, même chose, au début je ne voulais pas y aller, mais j’ai vu que tout le monde attendait de moi que j’y aille. J’ai donc tenté de me qualifier et j’ai réussi. À ce moment-là, mes deux enfants avaient bien grandi et ils ont pu venir me voir au village olympique et partager ces moments avec moi. Et après les Jeux olympiques de Londres, ils voulaient absolument que je continue à jouer (rires). Ils m’ont donné la motivation pour poursuivre ma carrière. »
Ni Xia Lian hérite d’une adversaire a priori à sa portée lors du deuxième tour, avec la jeune Américaine Ariel Yenhua Hsing. Et pourtant, la pongiste d’Ettelbruck va connaître une cruelle désillusion en s’inclinant en six manches, une défaite que personne n’avait vu venir à l’époque…
Rio 2016
Après l’Océanie, l’Asie et l’Europe, direction l’Amérique du Sud pour la quatrième olympiade de la pongiste luxembourgeoise, qui affiche désormais 53 ans au compteur. À Rio, rendez-vous est pris du 6 au 10 août 2016 au Riocentro, plus grand centre de convention de l’Amérique latine. 70 compétiteurs issus de 43 pays différents ont fait le déplacement jusqu’au Brésil. Mais cette fois-ci, Ni Xia Lian n’est pas tête desérie et doit passer par les tours préliminaires.
« Pour 2016, la FLTT et le COSL voulaient vraiment que je me qualifie, ils m’ont poussée, poussée… Car je ne pensais pas pouvoir y arriver, je me suis dit que je ne pouvais pas le faire. Mon mari aussi m’a toujours soutenue dans ces moments. Et ensuite, ils m’ont demandé pour 2020, et j’ai dit ‘c’est fini pour moi ! ’. Et eux ne l’entendaient pas de cette oreille. J’ai réfléchi, je n’avais pas envie d’échouer. Et finalement, j’ai réussi à me qualifier pour Tokyo, en dépit de mon âge, de mon corps et de ma fatigue. Je suis très heureuse de l’avoir fait. »
Au premier tour de la phase préliminaire, l’Ettelbruckoise fait face à la locale Caroline Aiko Kumahara et prend le dessus en remportant la rencontre 4 manches à 3. Direction ensuite le deuxième tour, et c’est de l’Espagnole Shen Yanfei dont hérite Ni Xia Lian. Le match est à couteaux tirés, et les deux joueuses d’origine chinoise se rendent coup pour coup. Mais c’est bien la quinquagénaire qui sort victorieuse de la rencontre, là encore par 4 sets à 3.
Au troisième tour, c’est cette fois une joueuse issue du continent asiatique qui va défier notre pongiste. La Singapourienne Feng Tianwei s’incline lors des deux premières manches face à Ni Xia Lian, mais parvient à retourner la situation en remportant les quatre suivantes. Le beau parcours de la Luxembourgeoise s’arrête là. Et qui sait désormais ce que Tokyo va lui réserver ?
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