Le cavalier de dressage de haut niveau représentera à nouveau le sport équestre luxembourgeois aux Jeux Olympiques après Tokyo. Cette année, il se présentera à Paris en tant que cavalier individuel en selle sur son cheval de cœur absolu, le Hanovrien Quaterback Junior FRH, qu’il a formé lui-même.
Cavalier né
C’est à l’âge de 3 ans que sa mère, Martine Ehlinger, l’a mis pour la première fois sur un poney et depuis, Nicolas est devenu incontournable dans le monde du cheval. S’il s’intéressait aussi beaucoup au saut d’obstacles à ses débuts, il est finalement resté fidèle tout au long de son parcours au dressage, une décision qu’il n’a pas jamais regrettée.
En 2001, sa mère a fondé avec le célèbre entraîneur luxembourgeois et multiple champion national Marc Hengen la Société Hippique et d’Elevage à Elvange, où le jeune Nicolas a appris à monter. Quand l’école d’équitation a fermé, remplacée par la formation de jeunes chevaux, le cavalier a alors décidé de faire de sa passion pour l’équitation son véritable métier. Jeune adulte, il s’est rendu en 2014 en Allemagne au Haras de Rosendahl afin de suivre une formation d’écuyer auprès de Klaus Balkenhol, cavalier et entraîneur de dressage allemand renommé. C’est là que Nicolas a découvert son futur partenaire olympique : Quaterback Junior FRH. « Juni est arrivé d’Espagne quelques jours avant mon arrivée au Haras de Rosendahl et était très amaigri par son long voyage. Il était chétif et peu impressionnant, mais quelque chose m’a attiré vers lui. Je le voulais absolument! », se souvient-il avec tendresse. Un vrai coup de chance. Après avoir terminé sa formation avec succès, Nicolas est retourné au Luxembourg dans les installations familiales de
la S.H.E. et a commencé à reprendre l’exploitation petit à petit avec sa sœur Charlotte Remy Ehlinger. Non seulement responsable de la formation et de l’entraînement des chevaux, il s’occupe également du suivi des clients et de la gestion globale du site, et en collaboration avec un fabricant d’aliments, il fait en outre produire sa propre nourriture concentrée.
Deuxième Olympiade
L’un des plus grands succès de NW à ce jour reste sans aucun doute les Jeux olympiques de Tokyo en 2021, où il s’est classé 25e. Une belle performance, face à la concurrence acharnée des 58 participants, qui lui a attiré des éloges au niveau international, son cheval ayant montré des mouvements naturels et décontractés. Mais l’année 2024 semble également lui sourire : en février, au CDI5* à Doha, Al Shaqab, il décroche la 5e place dans le Grand-Prix Freestyle to Music. Fin mai, au CDI4* à Le Mans, il obtient à nouveau la 5e place dans le Grand-Prix Special.
« Participer pour la deuxième fois aux Jeux olympiques signifie énormément pour moi, car je suis fier d’être Luxembourgeois. Bien sûr, la récompense est encore plus grande pour moi, si l’on considère que mon cheval a été contraint de s’arrêter pendant six mois entiers pour cause de maladie pendant la période de qualification et que les concurrents ont déjà pu récolter de précieux points pour se qualifier pendant ces mois. Ce n’était définitivement pas un chemin facile pour en arriver là. »
Actuellement, Quaterback Junior est massé deux fois par semaine par une physiothérapeute et se voit appliquer une couverture magnétique avant chaque sortie, le maréchal-ferrant Eric Deville veille à ce que ses sabots soient parfaits, et la clinique équine belge Equitom s’occupe de toutes les questions médicales. Une monture chouchoutée mais aussi entraînée. Le programme actuel comporte cinq à six entraînements par semaine, en alternant des séances décontractées et
d’autres plus exigeantes pour ne pas le surmener : « L’objectif est de garder le corps frais et affûté pour que le cheval reste motivé dans sa tête. Je vais probablement passer les dernières semaines avant les Jeux olympiques chez mon entraîneur Norbert van Laak, pour travailler encore quelques détails et pour une dernière mise au point. » Par son expertise d’entraîneur et formateur, cette figure centrale du sport de dressage allemand tout comme à l’internationale a largement contribué à élever la qualité et le niveau de la discipline : son engagement et son talent font de lui un mentor apprécié et influent, fort de quatre olympiades et de nombreux championnats d’Europe et du monde à son palmarès d’entraîneur. Du pain béni pour Nicolas Wagner Ehlinger qui sera accompagné également de Petra Büttner, de la Société Hippique et d’Elevage.
En selle pour Versailles
Du 30 juillet au 4 août 2024, le Grand Prix, épreuve de qualification, marquera le coup d’envoi de l’épreuve de dressage. Les dix meilleures équipes peuvent s’y qualifier pour le Grand Prix Spécial, dans lequel les médailles du classement par équipe seront en jeu. Malheureusement le Luxembourg n’aura pas de représentant par équipes mais en individuel : les dix-huit meilleurs couples cheval/cavalier se qualifient pour la dernière épreuve, le Grand-Prix Libre. C’est là que se jouera le titre de champion olympique dans le classement individuel où concourront Nicolas Wagner Ehlinger et son hongre.
Les Jeux de Paris représentent un défi particulièrement difficile pour les cavaliers de dressage et leurs chevaux. Cette discipline, qui repose sur une précision et une harmonie maximale entre le cavalier et son cheval, est influencée par différents facteurs qui exigent à la fois des compétences techniques et une force mentale. En dressage, tout se joue sur des détails. Au plus haut niveau en particulier, les erreurs sont durement sanctionnées, le moindre écart peut entraîner une perte de points et faire reculer le précieux classement. Les évaluations sont basées sur des appréciations subjectives des juges. Des interprétations et des attentes différentes peuvent influencer les points, ce qui représente une incertitude supplémentaire. Les cavaliers doivent donc concevoir les programmes de manière à répondre à ces exigences, car l’équitation est le seul domaine olympique où il n’est pas seulement question d’un sportif humain. Le cheval fait partie de l’équipe « athlète » : la communication étroite entre eux est décisive. Tous deux doivent travailler en parfaite harmonie, ce qui exige une concentration et une sensibilité maximale. Cette
synchronisation est le résultat d’années d’entraînement et peut être fortement compromise par l’excitation et le stress de la compétition.
Cependant, la préparation aux Jeux olympiques ne requiert pas seulement des années d’entraînement intensif, elle inclut un conditionnement physique, un entraînement technique et une préparation mentale : les cavaliers doivent préparer leurs chevaux de manière optimale pour un tel événement, sans les surmener. Des séances d’entraînement trop intensives peuvent entraîner des dommages chez le cheval, ce qui suppose une planification minutieuse et une exécution cohérente du plan d’entraînement. Car le risque de blessure du cheval juste avant un tel événement, notamment lors du transport, est important. Pas de panique pour Nicolas Wagner qui sera l’un des dresseurs les plus proches du site : « Mon objectif sera de faire un tour harmonieux sans faute, afin de réussir au maximum à bien représenter le Luxembourg ! »
Nom : Wagner Ehlinger
Prénom : Nicolas
Profession : Dresseur
Née le : 2 janvier 1992
Meilleures performances :
2 participations olympiques (2020, 2024)
25e sur l’épreuve olympique de dressage (2021)
57e place du classement mondial de dressage de la FEI (2024)
Tania Wirth-Lahr, Marco Noel
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG
m : moien@mental.lu