THE LAST OF US PART 1
Après avoir marqué les esprits des joueurs PS3 et PS4, le jeu culte de Naughty Dog fait son retour sur PS5 dans une version entièrement revisitée grâce à la puissance de la dernière PlayStation. Une aubaine pour les nouveaux venus, ou de l’argent facilement gagné pour Sony ?
Alors que The Last of Us n’a même pas encore soufflé sa dixième bougie sur PS3 et qu’une version remastered – toujours solide techniquement, d’ailleurs – a déjà pointé le bout de son nez en 2014 sur PS4, voilà que reviennent Ellie et Joël pour en prendre une nouvelle fois plein la tronche. Sous-titré « Part 1 » pour coller à sa suite, ce remake est dans la même lignée que celui de Demon’s Souls, aussi ordonné par PlayStation. Très fidèle à l’œuvre d’origine, The Last of Us Part 1 comprend exactement le même contenu que le jeu d’origine, ainsi que son excellent DLC Left Behind. Ils ont été entièrement recréés avec un nouveau moteur graphique conçu pour la PS5, mais le gameplay, les niveaux, les ennemis, les personnages, les dialogues et l’histoire sont préservés à l’identique, à quelques détails près dans certains cas. Plus belle donc, cette nouvelle version l’est irrémédiablement. Mais pour celles et ceux qui comme nous ont déjà parcouru cette superbe aventure postapocalyptique, il est compliqué de véritablement justifier de repasser à la caisse pour payer 80 € ce lifting de luxe. Regardons quand même ce que propose cette version 2022.
Sans surprise, Naughty Dog propose deux modes d’affichage.
Le mode performance privilégie la fluidité avec 60 images par seconde en 4K dynamique, et le mode fidélité, surtout adapté aux grands écrans, privilégie l’affichage en 4K avec autant de détails que possible, mais avec 30/40 images par seconde. Bonne nouvelle, la section accessibilité du jeu s’est bien étoffée, avec différentes options modernes indispensables pour certains joueurs. À part ça, pas de grands changements fondamentaux avant de lancer sa partie. On notera aussi l’ajout d’un mode mort permanente, pour ceux qui aiment les défis. Pour les fans qui aiment dépenser sans compter, un mode speedrun n’est disponible que dans l’édition numérique Deluxe, vendue 89,99 €, tout comme 2 compétences et certaines améliorations d’armes. Sony ne lâche rien sur les prix et la monétisation dernièrement… Légèrement honteux, mais à vous de voir, surtout pour un jeu qui repose surtout sur l’ambiance et le scénario.
Pour les nouveaux venus, le titre de Naughty Dog propose de suivre les aventures de Joël et Ellie, deux personnages qui tentent désespérément de survivre dans un monde postapocalyptique, toujours affligé par la pandémie provoquée par un champignon parasite, le cordyceps. Et il faut bien reconnaître que le jeu en met plein les yeux sur PS5. Les graphismes sont plus détaillés à tous les niveaux, et on peut voir qu’hormis quelques animations, aucune facette du jeu n’a été négligée. Les environnements sont riches, les jeux d’ombres et de lumières sont encore plus réalistes. Plus important encore, les personnages ont l’air plus humains que jamais, ce qui est primordial pour une histoire aussi étroitement liée à ces derniers. Les visages ont eu droit à une attention toute particulière, ce qui renforce l’empathie et l’immersion lors des nombreux dialogues et scènes chocs qui ponctuent l’histoire. Préparez-vous à avoir plus d’une fois la gorge serrée. La sensation d’assister à un film interactif se fait encore plus ressentir avec cette version PS5.
Le gameplay en lui-même n’a pas forcément changé, il y a quelques légers ajustements ici et là, ainsi qu’une gestion de la manette DualSense, mais rien qui transcende l’expérience de jeu. Le remake a conservé ce qui faisait la force du titre d’origine, comme le fait que l’on puisse être tué en un instant si une situation est mal gérée. Bien sûr, le level design a pris un peu de plomb dans l’aile à certains endroits, et si nos compagnons sont toujours mystérieusement imperceptibles par l’ennemi – même quand ils traversent précipitamment la salle sous leur nez – casse un peu l’immersion, mais ce sont des sacrifices faits sur l’autel du gameplay et de l’équilibrage. Encore une fois rien de grave, même si le remake aurait été l’occasion idéale de trouver une solution un peu plus élégante.
Plus belle que jamais, l’aventure proposée par ce remake The Last of Us Part 1 exploite comme il se doit les capacités de la PS5. Il n’empêche que s’il reste un grand jeu, l’absence de contenu frais ou d’innovations significatives peut donner à ceux qui l’ont déjà parcouru sur PS3 ou PS4 la désagréable impression de payer un patch graphique au prix fort. On le conseille donc avant tout à celles et ceux qui vont y jouer pour la première fois.
Les plus :
Les moins :
Disponible exclusivement sur PS5
Aventure/Action/Horreur – 1 joueur – 79,99 €
SPLATOON 3
Après un second opus aussi efficace que chiche en surprise, la franchise multijoueur de Nintendo fait son grand retour, avec pour ambition de s’imposer définitivement comme un indispensable de la Switch. 15 ans après la sortie du premier épisode, les Octalings vont-ils réussir à suffisamment se renouveler pour éviter de nous lasser ?
Nouvel épisode, nouveau hub central, avec la place qui accueillera les nombreux splatfest de ce troisième épisode et dans laquelle vous pourrez aller faire vos achats d’équipements et laisser des dessins pour d’autres joueurs. Et s’il n’y avait pas cette introduction liée à la création de personnages, nous aurions du mal à croire que l’on est dans un jeu inédit. C’est assez symptomatique de l’expérience globale Splatoon 3, avec un univers et surtout un gameplay que l’on est contents de retrouver, mais qui n’ont pas franchement pris la peine de se renouveler en 7 ans.
Pourtant, on se laisse prendre au jeu, et les parties en guerre de territoires s’enchaînent avec beaucoup de plaisir. Enfin… jusqu’à ce que l’on retrouve les mêmes limitations présentes là aussi depuis 7 ans : si vous êtes affectés à un groupe de joueurs, impossible de s’en détacher ou de quitter le hall multijoueur normalement, la seule option étant simplement de relancer le jeu. Idem, dès qu’un joueur se déconnecte d’un match, tout le monde est renvoyé à l’accueil. Pour rester dans les défauts présents depuis les débuts de la saga, il n’existe toujours aucun chat vocal digne de ce nom intégré au jeu, il faut obligatoirement passer par votre smartphone et l’application dédiée. En 2022, c’est vraiment incompréhensible.
Fort heureusement, nous avons quand même pu approcher le contenu inédit du jeu en testant les nouvelles armes et attaques spéciales disponibles dans les kits d’armes vendus en ville. Le crabe robot qui balance des missiles et des salves de peinture à l’infini quelques secondes est assez cool, et pour les armes traditionnelles, le splatana est un bel ajout. En revanche, on est beaucoup moins convaincus par l’arc et son tir simultané de 3 flèches, moins fun à utiliser pour le moment. Poursuivons avec le mode Salmon Run, là aussi avec quelques fonctionnalités supplémentaires, mais qui ne bousculent pas ce que nous connaissions déjà. Simplement, cette fois, les joueurs pourront assister à un énorme combat de boss en remplissant une jauge associée au nombre d’œufs qu’ils ont récoltés. Chacune de ces rencontres donne de nouveaux tickets pour débloquer des tenues inédites, qui consistent simplement en de simples color swap… Un mode une nouvelle fois bien fun, mais qui avait déjà montré ses limites dans Splatoon 2. Pourquoi ne pas proposer un nouveau concept de PVE en coopération ? La bonne nouvelle concernant le Salmon Run, c’est qu’il ne s’agira plus d’un événement limité dans le temps.
Terminons avec la seule vraie grosse nouveauté, la campagne solo du jeu, qui cette fois est 100 % inédite et plutôt réussie. Dans le principe, rien de vraiment original puisque vous devrez enchaîner les niveaux en vous aidant de tout l’arsenal du multijoueur. Mais cela va vous permettre de maîtriser toutes les pétoires à peinture dans des stages au level design soigné ou lors de défis originaux. Avec ses 6 continents à explorer et ses bonnes idées, cette campagne solo est très clairement l(une des réussites de Splatoon 3.
Avec ce nouveau Splatoon, Nintendo ne prend absolument aucun risque et nous propose une suite maigre en nouveautés, mais toujours aussi agréable à prendre en main. Côté contenu, si l’on met de côté les nouvelles armes, c’est surtout sa campagne solo bien solide et bourrée de bonnes idées qui parvient à redresser la barre de cet épisode efficace, mais qui manque d’ambition.
Les plus :
Les moins :
Disponible exclusivement sur Nintendo Switch
TPS multijoueur – 59,99 €
MULTIVERSUS
Dire que nous n’étions pas entièrement convaincus par MultiVersus quand il a fuité est un euphémisme. Certes, voir Bugs Bunny et Batman se foutre sur la tronche pouvait intriguer, mais ce n’était pas la première fois qu’un éditeur voulait se la jouer Super Smash Bros avec son casting de stars et généralement, le résultat était loin d’être à la hauteur. Pensée émue pour le fadasse PlayStation All-Stars Battle Royale de Sony, qui pourtant proposait un casting intéressant. Septembre 2022, il est temps de donner notre verdict… et c’est agréable de voir que nous avions tort de vendre la peau de Bugs avant de l’avoir affronté !
Pour commencer, précisons que ce brawler qui rassemble presque une vingtaine de personnages issus de l’univers Warner est entièrement free to play. Vous pourrez donc vous battre gratuitement en local ou contre les joueurs du monde entier (le jeu est cross-play et cross-save) en 1vs1 ou en équipe via des combats 2vs2. Si bien entendu vous êtes fortement limités au départ, il vous sera possible, à mesure de votre progression, d’utiliser la monnaie du jeu pour acheter de nouveaux combattants ou des éléments cosmétiques pour vous la raconter sur l’une différentes arènes de combats inspirées par exemple des univers de Batman, Wonder Woman ou encore des Looney Tunes[EL1] . Comme dans tout bon free to play, si vous êtes du genre pressé(e), il vous sera permis d’utiliser votre carte de crédit pour dilapider votre fortune afin d’accélérer les choses. Différents packs sont d’ores et déjà disponibles, tout comme l’indispensable battle pass qui vous permettra de débloquer tout un tas d’éléments aussi inutiles qu’indispensables, là aussi pour personnaliser votre expérience de jeu au maximum.
Avec son concept simple et efficace, et sa réalisation réussie, MultiVersus fait mouche dès les premières parties. Ça bouge bien, c’est fluide et si vous avez déjà touché à un Smash Bros dans votre vie, vous retrouverez vite vos marques pour botter les fesses de vos personnages préférés. Bonne nouvelle pour les novices, grâce à un tutoriel bien pensé et à une zone d’entraînement, vous pourrez vous aussi vous amuser rapidement. Pour aller à l’essentiel, le but est de frapper vos adversaires afin d’augmenter leur jauge de dégâts dans le but de les éjecter de la zone de combat. Plus le pourcentage est élevé, plus vous pourrez facilement dégager vos adversaires pour marquer un point. En plus des coups classiques et des esquives, il est aussi possible d’ajouter des atouts spécifiques à chaque personnage. Autre détail intéressant qui permet également au jeu de Warner de se démarquer de son concurrent direct, l’accent est particulièrement mis sur la coopération. Il est donc important de ne pas se la jouer perso en 2vs2 et certes, les personnages proposés ont une palette de coups limitée, mais ils ont été conçus pour combattre en synergie, apportant de la stratégie dans ce qui ressemble de prime abord à un gros bordel coloré et fun.
Belle surprise donc que ce MultiVersus qui permet enfin à des consoles hors Nintendo de profiter d’un jeu du calibre d’un Super Smash Bros. Percutant, accessible et vraiment bien réalisé, le titre profite aussi d’un casting cinq étoiles qui va continuer de s’étoffer, vu le carton monumental du jeu depuis sa sortie. On ne peut que vous conseiller de vous y essayer au moins une fois pour vous faire votre avis, mais en ce qui nous concerne, c’est du tout bon.
Les plus :
Les moins :
Disponible sur Switch, Xbox One, Xbox Series X, PS4, PS5 et PC.
Jeu de combat – Free to Play
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