Pétange veut grandir en dehors des terrains

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Petange
Pétange veut se professionnaliser en dehors des pelouses.

Après une très belle saison l’an passé, Pétange veut confirmer sa progression sur les terrains de BGL Ligue cette saison. Une ambition qui se confirme aussi en dehors des pelouses puisque le club l’affirme : il veut se moderniser, et offrir une structure professionnelle en tout point. Entretien avec Vanessa Antunes et Lucas Carnevalli, responsables du marketing au sein de l’Union.

Pourquoi ce désir de se moderniser dans la communication et le marketing au sein de l’Union Titus Pétange ?

Vanessa Antunes : On voit que le marché est en train de devenir compliqué pour les clubs de football. Il faut totalement changer l’approche envers les sponsors, pour qu’ils n’aient plus l’impression de seulement donner sans rien avoir en retour. On veut proposer plus, tout simplement. On voit que les simples panneaux publicitaires au stade, ce n’est plus trop de cette époque. Personnellement, je sais que je ne les regarde pas. On se rend compte qu’il est très important d’avancer sur le digital, un médium qui est très en retard au Luxembourg, en particulier dans le sport.

Lucas Carnevalli : On sent que le désir est de devenir de plus en plus professionnel au Luxembourg. Et cela commence par mettre en place tout cela dans toutes les structures, y compris le marketing. Il y a beaucoup de choses à faire, et on peut être bien meilleur à ce niveau-là.

En quoi ces désirs de modernisation vont-ils se matérialiser ?

V.A : On a déjà plusieurs idées que l’on a commencé à mettre en place. Déjà, nous allons automatiser une conférence de presse avec notre entraîneur tous les mercredis à 15h afin de revenir sur le match précédent ainsi qu’aborder celui à venir. On voit aussi que certains panneaux au stade doivent être changés de par leur état vétuste pour donner une meilleure image du club. On s’active aussi sur les réseaux sociaux. On essaie vraiment de faire en sorte que tout le monde arrête de toucher à tout. Ceux spécialistes en vidéo doivent s’occuper de cela et rien d’autre. Il faut structurer le tout avec des cadres bien précis pour chacun.

Dimanche, contre Hesperange, nous allons faire une action sociale : les gens auront le choix de payer leur entrée normalement, ou de payer avec le simple don d’un kilo de produits alimentaires (pâtes, riz, etc…)

Depuis quelques temps, Pétange est déjà particulièrement actif sur les réseaux sociaux. Voyez-vous des résultats dans cet investissement ?

V.A : Absolument. Encore hier, on a eu un feedback du coach qui nous a félicité et qui nous a confirmé lui-même voir une différence. Même au niveau de l’engagement, les gens répondent aux story, aux sondages ou autres interactions. Les clics montent beaucoup. C’est du même acabit pour les likes, qui sur certains posts sont cinq à six fois plus nombreux que par le passé. On voit plus d’abonnements, plus de passions, etc…

En dehors des réseaux sociaux, quels sont les axes d’amélioration ?

L.C : On va commencer à essayer de se connecter avec la population encore plus au-delà du digital et des réseaux sociaux. On aimerait créer des liens avec les écoles de Pétange pour aller vers eux, et aussi proposer aux enfants de venir faire des cours d’éducation physique au sein même du club. Cela va permettre de se faire connaître chaque jour encore plus avec la communauté locale.

V.A : On veut travailler plus pour la commune et ses commerçants. Et on veut réussir à mettre en avant tout ceux qui font grandir un club au-delà du ballon rond. Un jour de match, il y a tous les bénévoles, ces gens qui écourtent un repas de famille pour être présents plus tôt au match. Ils méritent d’être reconnus. Notre contenu ne sera donc pas que foot, mais bien sur l’ensemble de tout ce qui permet de faire avancer un club. Et aussi, nous voulons donner plus de visibilité aux jeunes.

L.C : Il y a aussi le désir d’aider sur le plan social. Dimanche, contre Hesperange, nous allons faire une action sociale : les gens auront le choix de payer leur entrée normalement, ou de payer avec le simple don d’un kilo de produits alimentaires (pâtes, riz, etc…). On transmettra ensuite cela à une association, Stëmm vun der Strooss, pour pouvoir aider les plus démunis. 

V.A : Ce sont des choses qui permettent de rappeler qu’on peut avoir un rôle au-delà du foot, et faire une différence par le biais de ce sport. On fait cette aide à l’entrée pour la partie sociale, mais aussi parce qu’il faut être honnête : si tu viens à quatre et que tu commandes un petit quelque chose à la buvette, tu en as minimum pour soixante, soixante-dix euros… Quand tu es au salaire minimum ou que tu es limité financièrement, c’est juste impossible d’aller voir deux matchs. C’est aussi une manière d’offrir donc une possibilité à des gens qui aimeraient venir, mais n’en ont pas forcément les moyens.

Dans nos colonnes, Thomas Gilgemann a parlé du désir de diversifier les horaires des rencontres de BGL Ligue. Partagez-vous cette position ?

V.A : Sans aucun doute. On voit que les gens qui veulent aider ou simplement venir ne peuvent pas nécessairement car leurs enfants ou d’autres membres de la famille jouent à la même heure. Aussi, en termes de visibilité sur les réseaux, quand il n’y a que deux clubs qui publient après un match, on va voir bien plus d’attention et un coverage plus conséquent.

L.C : Il ne faut pas oublier les passionnés. Quand on a tous les matchs à la même horaire, ce n’est pas possible d’aller voir plusieurs rencontres. Avec une diversification des créneaux des affiches, on pourra aller à un match le vendredi, le samedi, le dimanche…

Malgré ces désirs d’avancées et de professionnalisation, à quel point l’engouement demeure-t-il dépendant des résultats sportifs ?

L.C : Bien sur que les résultats sont importants, je ne vais pas venir ici dire le contraire, cela serait malhonnête. Mais la chose sur laquelle nous pouvons nous concentrer, c’est notre boulot : le marketing, les actions sociales, la connexion avec la communauté… Si ça ne se passe pas bien sur le terrain, cela ne doit pas nous empêcher de faire notre travail. Ce sont deux taches très distinctes.

V.A : On va mettre toutes ces choses en place et on fera un bilan de saison de ce qui a bien marché, moins bien marché, etc…

L.C : On fera un rendez-vous avec la direction tous les deux ou trois mois pour parler des prochaines étapes. Cela nous permettra de bien nous organiser et planifier le tout.

Y a-t-il aussi d’autres pistes que vous explorez actuellement ?

V.A : La création d’un club pour les sponsors est aussi en réflexion. Nous aimerions pouvoir faire en sorte que tout le monde puisse se réunir deux fois par saison. On aimerait éviter que la simple tâche d’un sponsor soit de donner un chèque et rien d’autre. On veut fidéliser et récompenser ceux qui, depuis des années, nous soutiennent.

L.C : Cela sera une excellente occasion pour eux de discuter entre eux, de faire travailler le networking, et évidemment renforcer les liens avec le club. On espère réussir à instaurer cela dès cette année, tout comme on veut mettre en valeur ceux qui nous soutiennent, par exemple lors des conférences de presse. Notre focus est bien là-dessus : ne pas chercher des nouveaux sponsors, mais améliorer la relation et l’expérience que nous avons avec ceux déjà existants.

admin

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