Quelle est la différence fondamentale, si vous prenez le match d’hier, entre une équipe comme le Fola et la vôtre ?
On a fait trente, trente-cinq premières minutes de bon niveau où l’on a bien joué. Défensivement, on était assez bien en place. Mais une des grandes différences se joue assurément dans la vitesse, autant offensive que défensive. Ils ont très bien géré nos contres, qu’on n’a peut-être pas toujours optimisés, mais ils étaient toujours à trois ou quatre sur le joueur. C’est clairement dans cette gestion de tous les aspects du jeu que l’on voit une différence.
Est-ce une défaite difficile à avaler, ou passe-t-on vite à autre chose compte tenu de la situation en championnat ?
Dans ce genre de situation, on doit vite passer à autre chose. Quelques jours plus tard, on avait un match capital face à Mondercange pour la montée, sûrement décisif. On est dans la dernière ligne droite et le championnat est évidemment plus important pour la Coupe. On voulait tenter notre chance et on a essayé, mais le Fola était meilleur dans la majorité des domaines. En quart, on sait bien qu’il ne reste que de grandes équipes. Pour un match, on peut réussir l’exploit, mais cela reste très compliqué. La concentration est maintenant à 100 % sur la Promotion d’Honneur. À nous d’aller chercher cette BGL Ligue.
Käerjeng est proche de retrouver la BGL Ligue… Sur quoi cela va-t-il se jouer pour assurer cette place ?
On a encore un match en retard contre Steinsel, qu’il faut absolument gagner. On a perdu seulement trois points depuis le début de saison à domicile. Au mois de février, avec deux défaites, on en avait perdu beaucoup et gâché une excellente entame de saison. Mais depuis, on a su retourner la situation avec des résultats excellents. C’est maintenant à nous d’assurer cette montée. Si on gagne contre Steinsel, on pourra commencer à vraiment voir cette arrivée en BGL Ligue.
Quelle est la force du groupe cette saison ?
Avant tout, sur le plan sportif, on a un très bon groupe, avec une bonne quinzaine de joueurs qui ont un excellent niveau pour la Promotion d’Honneur, et quelques-uns auraient leur place en BGL Ligue. Avec Mondercange et Mamer, on était favoris en début de saison, et on a réussi à le prouver sur le terrain.
Par ailleurs, ce groupe est formidable, car on a réellement l’impression d’être une bande de copains. Il y a toujours des difficultés dans un effectif, avec tant de caractères et d’ego différents, mais on a su très bien gérer cela. Il y a une énorme solidarité, de la convivialité, etc. Quand on voit un Guillaume Mura qui vient du Fola à la trêve hivernale et qui, après quelques entraînements, est totalement impliqué dans le groupe, cela en dit long. Et ça a nécessairement un impact sur les bons résultats du club cette saison. Encore une fois, on a eu une sale période en février, mais on n’a pas baissé les bras, on s’est tous soutenus et on a su relever la tête. Après le match contre le Fola par exemple, on a trouvé les mots pour tout de suite maintenir la motivation.
Sur quoi faut-il encore s’améliorer ?
Si on monte, on a bien vu contre le Fola que c’était un tout autre rythme footballistique. On devra s’améliorer sur le plan physique, avec plus d’entraînements. Ce qui est important c’est d’avoir le bon groupe. Il faudra au moins vingt joueurs de qualité, car les saisons sont très longues et il faut pouvoir souffler. On le voit déjà cette saison. De plus, au niveau de la vitesse de jeu, on peut encore faire mieux et progresser, pour vraiment réussir cette dernière ligne droite et retrouver la BGL Ligue.
Qu’apporte l’entraîneur David Zenner au sein de l’effectif ?
On connaît tous le caractère de David. Il aime le foot et il aime Käerjeng, où il a fait presque toute sa carrière. Il vit vraiment tout ça à fond et cela se ressent sur le terrain. Il nous donne énormément de force pour nous dépasser.
Cela fait maintenant dix ans que tu es à Käerjeng, qui a réussi à plusieurs reprises à monter en BGL Ligue, sans jamais vraiment rester en place. Que manque-t-il pour obtenir cette stabilité ?
Je suis arrivé au club en 2012. En 2010 et 2011, on a joué la finale de la Coupe, ainsi que les places européennes en championnat. Les deux premières années après mon arrivée, on a joué le milieu de tableau en BGL Ligue. Puis beaucoup de joueurs ont pris une direction différente, rejoint d’autres clubs ou arrêté le foot. Et dans ce contexte, c’est difficile. On reste toujours un petit club avec beaucoup de jeunes. Si on perd chaque saison quatre ou cinq joueurs, c’est toujours très compliqué de trouver tant une team adéquate que de la stabilité. Il va falloir réussir à garder les joueurs clés et savoir comment se renforcer de manière intelligente, au niveau de la BGL.
Après dix saisons au sein du club, penses-tu parfois à aller voir ailleurs, ou resteras-tu ici ?
Je resterai à Käerjeng jusqu’au bout, car j’ai pris la décision d’arrêter en fin de saison. Il me reste cinq matchs, et après, c’est fini.
Qu’est-ce qui justifie cette décision ?
Il y a plein de raisons. J’aime toujours le football, mais au niveau privé, que cela soit pour le travail ou l’évolution dans la vie, j’ai envie de pouvoir m’ouvrir à d’autres choses. S’arrêter sur une montée serait une très belle chose. Les deux dernières saisons ont été très compliquées mentalement et physiquement pour moi. Je veux partir sur une belle note. On verra si j’ai encore un rôle au sein du club et si la nouvelle vie sans entraînement ni match est agréable. Je serai toujours supporter du club le dimanche, plus sur le terrain, mais à la buvette ! (rires)
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