Personne ne voulait les voir quitter la compétition. En vivant le traumatisme Christian Eriksen, le Danemark s’était attiré la solidarité de toutes les nations de football présentes dans cet Euro 2020. Alors quand, dos au mur, les Scandinaves ont réussi à retourner la Russie dans un dernier match absolument fou, tout le monde s’est réjoui de voir l’aventure continuer pour eux. Mais il serait faire injure à la sélection de n’attribuer cette qualification qu’à la simple rage. L’effectif semble particulièrement complet et a su se remettre de l’absence de son numéro 10. Avec un onze particulièrement homogène, et des joueurs qui semblent se révéler durant cette compétition à l’image de Mikkel Damsgaard, irrésistible, le Danemark avance sûr de sa force tant sur le terrain qu’en dehors.
Le Pays de Galles quant à lui, s’est qualifié sans particulièrement faire parler de
lui, mais sans réellement trembler non plus. Seulement vaincus par une Italie irrésistible, les Gallois ont partagé les points contre la Suisse, avant de faire tomber une Turquie particulièrement méconnaissable dans ce tournoi. Ainsi les coéquipiers de Gareth Bale – actif mais maladroit jusqu’à présent – peuvent continuer d’espérer rééditer l’exploit de l’Euro 2016, ou ils étaient arrivés jusqu’en demi-finales avant de se faire éliminer par le futur vainqueur de la compétition. Il faudra pour cela compter sur le jeune Daniel James, véritable poison durant ces poules et intenable sur son côté gauche. Il est difficile en l’état de dégager un favori. Si le Danemark reste sur trois victoires consécutives face à son adversaire, c’est la première fois que les deux sélections se rencontrent dans une compétition majeure. Comme souvent à ce niveau, on peut arguer que c’est au onze qui saura le mieux gérer ses nerfs que la victoire reviendra.
Le prono de la rédaction : Danemark 2 – 1 Pays de Galles : Parce qu’on a tous envie de voir jusqu’où la belle aventure danoise peut aller.
Samedi 26 juin, 18h00, Amsterdam Arena, Amsterdam
Jusque ici tout va bien pour les Pays-Bas de Frank de Boer. Avec neuf points sur neuf, huit buts marqués et deux encaissés, le bilan est largement au delà des espérances. Après les phases de poule, les Pays-Bas peuvent même s’enorgueillir de posséder la meilleure attaque de ce championnat d’Europe avec 8 buts inscrits, dont trois par Georginio Wijnaldum et deux par Memphis Depay.
Mais à quelques jours de retrouver la République tchèque, c’est une mauvaise nouvelle qui est venue frapper le camp batave. Luuk de Jong (30 ans) victime d’une blessure au genou à l’entraînement doit en effet renoncer au reste de la compétition. Une solution offensive en moins donc pour de Boer, même si le joueur de Séville n’avait eu à se mettre sous la dent seulement deux courtes entrées en jeu face à l’Ukraine (3-2), et l’Autriche (2-0).
Les Tchèques devant aux confrontations directes
La République tchèque arrive en tout cas sans complexe suite à son parcours plutôt correct en phase de poule. Après avoir débuté le Championnat d’Europe par une victoire (0-2) sur l’Ecosse, grâce à un magnifique but de Schick, la Tchèquie a ensuite tenu en échec la Croatie (1-1) avant de s’incliner sur la plus petite des marges contre l’Angleterre (1-0). Ce sera la troisième fois dimanche que les Pays-Bas et la République tchèque s’affronteront lors d’un Euro. Et à l’Euro 2000 c’est d’ailleurs Frank de Boer sur penalty qui donna la victoire aux Oranje. Quatre ans plus tard l’issue fut moins favorable à ces derniers avec une victoire spectaculaire de la République tchèque 3-2. Au total en onze confrontations entre les deux nations, les Pays-Bas ne se sont imposés qu’à trois reprises, contre cinq victoires pour les Slaves et trois matchs nuls. De quoi mettre en confiance les hommes de Jaroslav Silhavy ? L’entraîneur tchèque répond : « Je ne pense pas que nous le prenions de cette façon. C’est similaire à ce que nous disions avant le match contre l’Angleterre, mais nous ne voulons en aucun cas spéculer et calculer. C’est pareil maintenant. Nous devons nous préparer au mieux pour ce huitièmes de finale ».
Le prono de la rédaction : Pays-Bas 2 – 1 République Tchèque : L’aventure continue pour les Oranje, qui encaissera tout de même un but de l’inévitable Patrick Schick
Dimanche 27 juin, 18h00, Ferenc Puskas Stadium, Hongrie
L’Italie et l’Autriche partagent bien plus que 430 kilomètres de frontières, où l’on trouve toute à l’ouest de cette démarcation un des passages les plus connus entre les deux pays avec le col du Brenner. Italiens et Autrichiens ont par le fait de cette proximité géographique dû batailler à de maintes reprises les uns face aux autres. Des conflits et des luttes d’influence entre les deux pays qui ont connu leur dénouement lors de la Troisième guerre d’indépendance italienne (1866), étape décisive dans l’unification de l’Italie.
Mais ce samedi c’est bien de football dont il sera question à Wembley. Les Italiens auteurs d’un sans-faute lors de la phase de poule vont affronter des Autrichiens qui ont terminé à la deuxième place du groupe C, derrière les Pays-Bas. Sur le papier, l’équipe de Roberto Mancini va partir favorite de ce huitième de finale, d’autant plus qu’elle va bénéficier de la présence au milieu de Marco Verratti, de retour face au Pays de Galles et qui a rassuré toute l’Italie sur son état de forme.
En conférence de presse mercredi, le feu follet napolitain Lorenzo Insigne a tenu à rappeler de nouveau toute l’ambition que nourrit l’Italie dans cet Euro: « L’objectif est d’atteindre la finale, pas seulement de remporter le groupe ». Le numéro 10 de
la Squadra Azzurra, va retrouver un stade ou il a déjà trouvé le chemin des filets, c’était le 27 mars 2018 face à l’Angleterre. « C’était juste un match amical mais c’était super, même si on traversait un moment particulier après notre élimination pour la Coupe du monde ».
Une Italie sereine
Du côté de l’adversaire, l’Autriche par le biais de son sélectionneur Franco Foda ne semble pas faire de complexe face à l’un des favoris de la compétition. Mais le sélectionneur autrichien a également évoqué en conférence de presse le contexte sanitaire et ce déplacement dans la capitale anglaise: « Cela n’a aucun sens de jouer à Londres. La santé passe avant tout. Mais en regardant les règles d’entrée, étant donné la variante du virus en Angleterre, c’est vraiment regrettable que nos fans ne puissent pas venir assister à ce match. Ce premier huitième de finale est un moment spécial et on aurait aimé le vivre avec eux ». Car en effet ce samedi l’Autriche vivra une première historique dans son histoire footballistique avec un premier huitième de finale à l’Euro, après y avoir connu également sa première victoire face à la Macédoine du nord (3-1).
Dans leur camp de base à Coverciano, les Italiens ont donc eu au total cinq jours pour se remettre de leur victoire face au Pays de Galles (1-0), et se tourner vers leur huitième de finale. Un climat particulièrement serein et détendu règne au sein de la Nazionale, où les trois anciens compères de Pescara Marco Verratti, Lorenzo Insigne et Ciro Immobile ne manquent pas d’animer la vie de groupe.
Chiellini remis?
Mais cela n’empêche pas Roberto Mancini, comme nombre de ses homologues sélectionneurs, d’avoir quelques doutes concernant la composition qu’il alignera face à l’Autriche. Dans l’éventualité ou Giorgio Chiellini ne serait pas remis de sa blessure contractée face à la Suisse, Francesco Acerbi devrait une nouvelle fois être aligné en défense. Une autre solution pourrait venir avec Bastoni mais on imagine mal Mancini bouleverser ses plans à ce niveau. C’est moins clair au niveau du couloir droit, mais Di Lorenzo conserve encore une petite longueur d’avance sur Toloi. L’autre interrogation concerne Manuel Locatelli, comment se passer du joueur de Sassuolo après sa phase de poule brillante? Malheureusement pour lui le retour convaincant de Marco Verratti face aux Gallois pourrait tout de même le pousser hors du onze de départ… Réponse samedi soir.
Le prono de la rédaction : Italie 3 – 0 Autriche. Les joueurs de Mancini surfent sur une trop bonne vague pour s’arrêter.
Samedi 26 juin, 21h00, Wembley, Londres
Avec le groupe de la mort, il était quasiment certain qu’une affiche des huitièmes de finale serait particulièrement sexy. Là-voici : ce Belgique – Portugal promet d’être une des rencontres à ne rater sous aucun prétexte. Il y aura ce soir là une affiche à l’issue incertaine, avec une Belgique prétendante au titre et un Portugal qui aura à coeur de défendre son titre. Les hommes de Roberto Martinez ont confirmé en poules leur statut de candidat avec un parcours sans faute. Néanmoins, l’on a pu observer certaines lacunes, en particulièrement défensive, et quelques difficultés de temps à autre à déstabiliser les blocs bac. Des complications qui pourraient s’avérer particulièrement néfastes face à une équipe lusitanienne réputé pour son jeu défensif, à défaut d’avoir une équipe XXL sur le papier. Les hommes de Fernando Santos ne devraient pas déroger à leur style de jeu qui repose avant tout sur une assise défensive solide, et une finition clinique devant. Des forces que représente parfaitement Cristiano Ronaldo, meilleur buteur de la compétition avec déjà cinq buts et qui a montré encore une fois toutes ces capacités physiques et mentales pour prendre le dessus sur la défense adverse. Ses partenaires offensifs n’ont pas encore réussi à se mettre à son niveau, mais si cela débutait en huitième de finale, les choses pourraient clairement se corser pour la Belgique. Les Diables Rouges, qui ont récupéré leurs joueurs convalescents que sont Kevin de Bruyne, Eden Hazard ou encore Alex Witsel feraient bien d’analyser la victoire de l’Allemagne contre le Portugal pour bien comprendre comment retourner ce groupe compact, et qui sait, réussir à le faire voler en éclats. Une chose est sûre : le gagnant de cette rencontre fera assurément partie des plus grands favoris au titre par la suite.
Tout s’est joué lors de la troisième et dernière journée de leurs groupes respectifs, la Croatie et l’Espagne ont eu chaud, se sont faits peur mais ont fait le job pour pouvoir poursuivre leur route dans cet Euro 2020 (2021 ? on ne sait plus trop…). En battant respectivement l’Ecosse sur le score de 3 à 1 et la Slovaquie sur le score fleuve de 5 à 0, les deux pays ont composté leur ticket pour les matches à élimination directe.
Et pourtant, avant ces deux prestations sérieuses, les Croates et les Espagnols ont sacrément galéré. Le groupe du sélectionneur Zlatko Dalic avait entamé les festivités par une défaite face à l’Angleterre dans son antre de Wembley sur le score de 1 à 0 le 13 juin dernier. Cinq jours plus tard, la bande à l’éternel Modric réalisait un nul poussif face aux Tchèques sur le score de 1 partout.
Jusqu’à donc se défaire de l’Ecosse lors de la dernière partie et glaner la deuxième place du Groupe D qui la qualifie in extremis face à la Roja. La bande à Torres a sué aussi pour y parvenir. Un 0-0 soporifique face aux Suédois, puis un nouveau score de parité face aux Polonais (1-1) et ce succès libérateur face aux Slovaques permettent aux hommes de Luis Enrique de voir plus loin. Cette confrontation promet d’être haletante voire même tendue si on se fie aux dernières parties entre les deux pays. En effet, les deux groupes affichent un bilan équilibré avec deux victoires chacun depuis 2012. La Croatie a remporté le dernier duel sur le score de 3 buts à 2. Mais c’était en 2018, que va-t-il se passer trois ans plus tard ?
Le prono de la rédaction : Espagne 2 – 0 Croatie : L’Espagne a retrouvé sa carburation offensive. le diesel monte en puissance et semble pouvoir donner sa pleine mesure.
Lundi 28 juin, 18h00, Parken Stadium, Copenhague
À la sortie du match à rebondissements face à la Hongrie où l’Allemagne s’est faite peur, le capitaine Manuel Neuer a prévenu : « Contre l’Angleterre, ce sera un tout autre match. Tout est possible et nous voudrons continuer notre chemin. » La Mannschaft, résident habituel des derniers carrés de compétitions majeures, a failli ne pas en être comme lors du Mondial 2018. Son parcours dans le groupe F, au milieu de la France, de la Hongrie et du Portugal, a en effet été poussif. En ouverture, les gars de Joachim Löw, ont été contraints à la défaite face aux Français sur le plus petit des scores et suite à un but contre son camp de Mats Hummels. Les Allemands ont ensuite réagi face à la clique à Cristiano Ronaldo en l’emportant sur le score de 4 buts à 2. Puis, il y a eu cette partie face à la Hongrie, où ils ont alterné le bon et le moins bons et surtout la qualif’ et la non qualif.
Finalement, après son nul accroché en toute fin de match face aux valeureux Hongrois, l’Allemagne finit parmi les meilleurs troisièmes et continue son chemin. Une route qui croisera les Anglais dans la suite de la compétition. Les hommes de Gareth Southgate se sont faits moins de frayeurs pour s’inviter dans les phases de matches à élimination directe. Ils ont tout d’abord battu les Croates sur le score minimal, puis ont été tenus en échec par les Ecossais dans le derby britannique et ont enfin battu les Tchèques lors de la dernière journée du groupe D. Premiers et invaincus, Sterling et consorts voudront passer l’épreuve allemande. Sans être réellement convaincants, il s’agira d’élever le niveau de jeu pour éliminer une équipe allemande certes irrégulière, mais toujours dangereuse. Et généralement, lors de ces affrontements, il y a toujours des dégâts…
Le prono de la rédaction : Angleterre 1 – 0 Allemagne. Les anglais, invaincus lors de la phase de poule, sont solides. Harry Kane va retrouver son efficacité. La Pils va couler à flots du côté de Londres.
Mardi 29 juin, 18h00, Londres.
Sur le papier, cette rencontre parait être du pain béni pour les Bleus. Pour la France et son effectif 5 étoiles, un huitième de finale face à la Suisse ne devrait être qu’une formalité. Après avoir terminé première de son groupe de la mort qui comportait l’Allemagne et le Portugal, les Tricolores se retrouvent à présent face à un adversaire plus abordable. Néanmoins, à bien y regarder, le groupe entraîné par Vladimir Petkovic pourrait offrir le match piège par excellence. Les hommes de Didier Deschamps ont en effet montré ces dernières années de grandes difficultés quand il s’agit de déstabiliser des blocs bas, et ont parfois encaissé dans ces rencontres des buts plus que pénalisants. La Nati devrait sûrement se recroqueviller en défense, et compter sur un exploit de Shaqiri ou Embolo devant pour réussir l’exploit de la compétition. Une stratégie qui a fonctionné, tant dans cet Euro à l’image de la Hongrie , mais aussi lors de l’édition précédente en 2016, quand la France avait été incapable de transpercer les filets face à… la Suisse.
Néanmoins, derrière ces motifs d’espoirs pour les Suisses, la France sera évidemment favorite. Benzema semble avoir enfin lancé son Euro avec un doublé capital contre le Portugal, et Kylian Mbappe, sans avoir marqué a constamment posé des soucis aux arrières-gardes adverses. Et, avec un Pogba de gala depuis le début de la compétition et un Kante fidèle à lui-même et au four et au moulin, il y aura fort à faire côté helvète pour réussir à ne pas se laisser dominer au milieu de terrain.
Le prono de la rédaction : France 2 – 0 Suisse. Un match pas fou, une victoire pas mémorable, et une qualification en quart de finale. Un succès made in Deschamps.
Lundi 28 juin, 21 heures, Arena Nationale, Bucarest
Première de son groupe E, la Suède a gagné le droit d’affronter l’Ukraine troisième de la poule C. Solide face à l’Espagne (0-0), efficace face à la Slovaquie (1-0), et même séduisante offensivement face à la Pologne (3-2), la sélection scandinave arrive en huitièmes de finale avec des certitudes et semble monter en puissance notamment au niveau offensif au fil des rencontres. Emil Forsberg a inscrit déjà trois buts,
et si Alexander Isak attend toujours pour débloquer son compteur, il s’est révélé incontournable dans l’animation offensive suédoise. Et en défense, elle peut compter sur un gardien comme Olesen en grande forme lui aussi depuis le début de la compétition. Qualifié pour le second tour de l’Euro pour la première fois depuis 2004, la Suède a atteint deux fois dans son histoire les quarts de finale de l’Euro cette année là et en 1964.
Du côté ukrainien on compte bien profiter du statut d’outsider dans ce match afin
de créer la surprise. Battue en fin de rencontre face aux Pays-Bas, l’équipe de la légende nationale Shevchenko a montré qu’elle avait le talent pour bousculer les meilleurs. Elle ne manque en effet pas de talent avec Yaremchuk, Malinovsky, Zinchenko ou encore Yarmolenko auteur d’un véritable bijou face aux Néerlandais. Des arguments convaincants pour bousculer la Suède. Mais attention pour les Ukrainiens à ne pas trop se laisser emporter par leur fougue, ce qui leur a parfois coûté cher au premier tour.
Au niveau de l’historique, la dernière fois que les deux nations se sont rencontrées c’était déjà à l’Euro, lors de l’édition 2012 co-organisé par la Pologne et l’Ukraine. Les Ukrainiens s’étaient imposés à Kiev grâce à un doublé de… Andriy Shevchenko. Ce huitième de finale parait en tout cas plus ouvert qu’il n’y parait.
Le prono de la rédaction : Suède 1 – 2 Ukraine. On n’y peut rien, on est désespérément amoureux d’Andrey Shevchenko.
Mardi 29 juin, 21h00
Hampden Park, Glasgow
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG
m : moien@mental.lu