Véritable patrouilleur, le marshal est l’un des employés les plus connus des joueurs de golf. Confident, régulateur, mais aussi garant des règles et de la sécurité, il permet à un parcours de garder le même dynamisme tout au long de la journée.
Ils se baladent régulièrement sur le green à bord de leur voiturette à la rencontre des golfeurs, agitent parfois un panneau « Quiet » (surtout dans les grands tournois) et peuvent également être appelés rangers. Eux, ce sont les marshals, des personnes qui gèrent principalement le flux autour d’un terrain de golf… mais pas seulement.
Un métier qui ne semble, à première vue, pas des plus indispensables, puisque tous les golfs n’en comptent pas dans leurs effectifs. Louis Cuny, responsable sportif au sein du golf d’Aix-les-Bains, y occupe également le rôle de marshal. « Hormis dans quelques très grands golfs, un marshal est rarement occupé à plein temps par son rôle. Aujourd’hui, il passera environ 60 % de son temps à le remplir. Dans certains, un marshal peut être en soutien sur des tâches de greenkeeping, par exemple. Moi, je suis plutôt en soutien sur le sportif, dans l’organisation des compétitions. Mais globalement, il y a des golfs qui n’ont pas de marshal attitré, quand d’autres peuvent en avoir quatre, voire cinq selon l’importance qu’ils donnent à leur rôle », explique-t-il. Un métier pas présent dans tous les golfs, mais qui n’est pas moins indispensable pour autant. « Le marshal est le garant de la sécurité, de la préservation et de la bonne gestion des flux sur le parcours. Mon rôle est de m’assurer que tout le monde se déplace comme il faut. Comme toutes les parties se suivent, il faut éviter qu’il y ait un joueur qui fasse attendre tout le monde. Il faut aussi contrôler les bons usages sur le parcours. » Et lors des journées de compétitions, la présence du marshal est tout aussi primordiale. « Ce sont les moments où je suis le plus sur le terrain. Les gens sont contents de voir que quelqu’un est présent. Quand ça commence à s’envenimer, c’est là que la présence du marshal est la plus importante. »
Un aspect social primordial
Et d’un point de vue relationnel, le marshal doit être irréprochable, à commencer par la connaissance qu’il a des joueurs et de leurs habitudes. Pour cela, rien de mieux que d’aller à leur rencontre quotidiennement. « Il y a un aspect social très fort. Le marshal, il faut qu’on le voie le plus souvent possible sur le terrain, pour que les gens l’identifient, sachent qui il est. Au premier coup d’œil, si un joueur voit que le marshal est dans les parages, il jouera plus vite. Quand je suis sur le parcours, je vais voir les parties les unes après les autres. Si je n’ai rien d’urgent à faire, je ne pars pas sans leur dire un mot, leur demander si tout va bien. Les gens sont dans leur partie, donc c’est important de recueillir des feed-back à ce moment-là. Le directeur du golf peut venir se renseigner auprès du marshal, parce que c’est parfois à lui que les golfeurs se confient le plus. » Un rôle de confident pour éviter le maximum de répercussions. « L’objectif, c’est que la personne n’ait jamais besoin d’appeler l’accueil pour se plaindre, sinon c’est qu’il y a eu un loupé et qu’un problème n’a pas été anticipé. » Et quand un problème avec un joueur survient au sein du parcours, le rôle du marshal prend tout son sens. Entre répréhension et sanction, « il faut savoir jongler. Il y a des moments où tu dois être tranquille avec les gens, et d’autres où tu dois sanctionner plus durement. Mais on doit savoir amener les choses avec tact, sinon on passe des journées remplies de conflits avec les joueurs, qui vivent une mauvaise expérience. Ils ne doivent pas se sentir agressés, on ne doit jamais perdre de vue qu’ils restent des clients. Quand je vois un visiteur, je sais qu’il a payé 90 euros pour être là. Mais cela implique forcément des règles, sinon ça peut vite être l’anarchie. » Si les sanctions restent rares, notamment dans un golf de membres, elles existent tout de même. « Ici, la sanction la plus dure est l’interdiction de jeu durant une certaine durée. L’année dernière, on y a eu recourt une fois pour un golfeur qui venait jouer tous les jours à cinq heures du matin et embêtait les jardiniers. Mais les trois quarts du temps, c’est de l’éducatif. »
Le marshal se doit donc de faire parler ses qualités de sociabilité, mais aussi… de golfeur. Car contrairement à d’autres employés qui travaillent au sein d’un golf, « il est important que le marshal soit golfeur, parce qu’on est sur le terrain avec les joueurs pendant les parties, on est obligé de connaître parfaitement l’environnement dans lequel on travaille, ajoute Louis Cuny. C’est ce qui plaît aussi aux gens. »
D’où vient le nom marshal ?
Bien que nous n’ayons trouvé aucun document faisant référence à la provenance du nom « marshal », on se doute qu’il se rapporte au même nom que les policiers américains, puisque le rôle d’un marshal de golf est similaire : celui de faire respecter les règles.
Le Tagmarshal, véritable alternative ?
C’est l’invention d’un Sud-Africain, Bodo Sieber, qui un matin du printemps 2013 s’est rendu compte qu’une belle journée pouvait être gâchée à cause de l’attente qu’un groupe pouvait générer pour d’autres. Une frustration qui l’a poussé à créer le Tagmarshal, un appareil qui gère des données de géolocalisation, que l’on installe sur une voiture électrique ou sur un sac de golf, et qui est fourni à un groupe qui prend le départ. Cela permet de voir la progression des différents groupes sur le terrain de sorte à pouvoir intervenir avant qu’un embouteillage ne se forme sur le green. Une idée qui s’est démocratisée assez rapidement puisque, après avoir été présenté au PGA Show d’Orlando en 2015, plus de 300 clubs du monde entier en possèdent désormais un.
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