Promotion d’Honneur : jeunesse décomplexée

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Promotion d'Honneur

Dans un précédent numéro de Dribble, nous avons dressé le portrait de trois jeunes joueurs qui ont déjà marqué de leur classe la Promotion d’Honneur. Dans cette deuxième partie, nous allons vous présenter deux autres louveteaux aux dents longues, à savoir Tim Martins (19 ans – Medernach) et Tom Nennig (17 ans – Weiler-la-Tour). Le piston gauche des bleu-et-blancs et l’ailier droit des jaune-et-noirs partagent beaucoup plus qu’une passion commune pour le ballon, à commencer par une ambition qui, ils l’espèrent, les mènera jusque dans les plus grands championnats étrangers.

Tim Martins (FC Blo-Wäiss Medernach)

On le sait tous, réussir sa post-formation est quelque chose de très compliqué. D’un coup, le jeu devient beaucoup plus rapide et il faut savoir s’adapter. Ajoutez à cela la difficulté de changer de club et d’évoluer dans un environnement nouveau et vous obtenez un défi de taille pour un jeune joueur qui se retrouve à des kilomètres de sa zone de confort. C’est exactement ce qui attendait Tim Martins. Formé à Wiltz et passé pendant deux saisons sous la vareuse de l’Etzella chez les jeunes, il s’est fait rapidement une place de titulaire dans l’équipe d’Olivier Lickes au poste d’arrière gauche. Tim Martins nous expliquait son choix de carrière : « J’ai très vite intégré le noyau de l’équipe première de Wiltz. À seize ans je m’entraînais déjà avec eux. Tout semblait en bonne évolution pour que je devienne titulaire régulier dans l’équipe. Mais ensuite, on est monté en BGL Ligue et tout est devenu plus difficile. Le noyau s’est agrandi avec beaucoup de joueurs de qualité, renforçant la concurrence. De mon point de vue, je pense que j’aurais mérité de recevoir ma chance. Malheureusement, le coach n’était pas du même avis. Après une saison où je n’ai pas joué une seule seconde, mon contrat a pris fin. J’ai pris un autre chemin et je me suis retrouvé à Medernach. »

Tim Martins s’est heurté à la dure loi de la post-formation. Les enjeux sportifs dans son club formateur contraignant son temps de jeu, il est forcé d’aller voir ailleurs. Mais à la différence de Dany De Sousa par exemple, c’est sous forme définitive que le piston gauche a intégré les rangs de Medernach. « J’ai été à deux ou trois entraînements de Medernach », relatait-il. « L’ambiance m’a bien plu et le niveau de jeu était bon. En plus, même s’il y a un peu de route, ce n’est pas trop loin d’où j’habite. Tout cela a fait que je me suis décidé pour Medernach. »

Son intégration était rapide comme l’éclair. À l’exception de l’ouverture du championnat, il a toujours été titulaire et a souvent disputé les 90 minutes de la rencontre. « L’intégration dans l’équipe était plus que facile. On a un très bon groupe, les joueurs s’entendent bien et sont très aimables. En plus, il y a beaucoup de Portugais et comme je suis Portugais, c’était d’autant plus facile à m’intégrer. Mais même sans ces origines, ce n’aurait pas été un problème », nous expliquait-il. 

Medernach a la particularité que trois de ses défenseurs titulaires ont Martins pour nom de famille. C’est trois-là ont sans aucun doute contribué à la bonne santé du FC Blo-Wäiss cette saison avec d’ailleurs un match de coupe qui les a opposés au Champion de Luxembourg en titre, le Fola (défaite 0-2). Actuellement, Medernach joue dans la première partie du tableau et Tim Martins compte bien y rester : « On joue chaque match pour le gagner. Ce n’est évidemment pas toujours possible. Mais je pense que viser une troisième ou une quatrième place n’est pas un objectif démesuré. On doit avoir des objectifs ambitieux. En Promotion d’Honneur, tout le monde peut battre tout le monde et tout le monde peut être battu par tout le monde. Tout est encore possible. »

Tim Martins, où plutôt Schoulmeeschter Tim, puisqu’il travaille comme remplaçant dans une école fondamentale en dehors du football, est évidemment satisfait de son début de saison, mais un petit quelque chose lui manque quand même. « Je veux apporter le plus possible à mon équipe, aussi bien défensivement qu’offensivement », nous expliquait-il. « Je joue à une position qui peut avoir un impact non négligeable sur les deux secteurs. J’aimerais bien marquer mon premier but et délivrer mon premier assist. Je veux jouer autant de minutes que possible. »

Fan inconditionnel du Vitória Guimarães, il rêve évidemment de porter un jour les couleurs du club portugais. Mais il se concentre à 100% sur Medernach et verra ce que l’avenir lui réservera.

Tom Nennig (FC Yellow Boys Weiler-la-Tour)

Contrairement à tous les joueurs que nous vous avons présenté jusque-là, pour Tom Nennig, ailier droit de Weiler-la-Tour, la post-formation s’est très bien passée. Du haut de ses 17 ans, il s’est très vite fait une place de titulaire à Weiler-la-Tour et est une véritable révélation cette saison avec ses trois buts et ses trois passes décisives. Mais le jeune loup a encore faim : « Pour être franc, ça pourrait être mieux », se justifiait-il en ajoutant quand même être satisfait de sa première saison complète en Promotion d’Honneur.

Cela fait douze ans maintenant que Tom Nennig porte les couleurs de Weiler-la-Tour. Il nous a raconté comment son histoire avec les Yellow Boys a commencé : « J’habite dans la commune de Weiler-la-Tour et comme mon père (n.d.l.r. Guy Nennig) a joué ici, j’ai commencé le football à Weiler-la-Tour à l’âge de quatre ans. Pour être honnête, j’ai toujours voulu jouer en équipe première de Weiler-la-Tour, parce que j’allais voir tous les matchs avec mon papa quand j’étais petit. » Ce rêve, il l’a réalisé à seize ans, lorsqu’il fut sélectionné pour un match amical contre Bettembourg. « C’était une sensation particulière de jouer mon premier match chez les Seniors », expliquait-il. « Dès le début j’ai senti que c’était un tout autre niveau. J’ai d’abord dû m’y faire, et après un certain temps, ça a été. »

Il nous détaillait d’ailleurs bien volontiers en quoi consistaient ces différences : « La différence est avant tout d’ordre physique. Ensuite, les déplacements sont aussi très différents. Chez les Seniors, il faut être plus réfléchi dans ses courses et ne pas être comme un chien fou sur le terrain. Dans les équipes juniors, on a beaucoup plus tendance à défendre homme contre homme. Chez les Seniors, l’approche est beaucoup plus tactique. Le jeu est aussi plus rapide. »

Il s’est néanmoins vite imprégné du style de jeu des Seniors et à seulement seize ans, la saison dernière, il avait déjà une place importante dans l’effectif. Il ne lui manquait plus que les statistiques individuelles, ce à quoi il a pallié cette saison. Si sa post-formation s’est très bien passée, les difficultés chez lui ont été d’un autre ordre. « J’ai eu des problèmes physiques à cause d’une croissance trop rapide », regrettait-il. « J’ai eu aussi d’autres pépins çà et là. Comme je suis un joueur qui provoque des duels, j’ai eu divers problèmes avec la cheville. »

Bien qu’embêtantes, ses blessures lui ont néanmoins permis de développer sa force mentale : « J’ai toujours perçu mes blessures comme des coups d’arrêt. Je n’ai pas perdu mon niveau, par contre c’est toujours difficile d’en revenir. En plus, à ces moments-là, il y a toujours des personnes de l’extérieur qui viennent et te disent ‘Ah, tu es de nouveau blessé’. C’est quelque chose qui peut être très démotivant. Mais j’ai réussi à en faire ma force. Je voulais leur montrer que je reviendrai encore plus fort. »

Pour les Yellow Boys de Weiler-la-Tour, le début de saison a été compliqué, comme le justifiait le jeune ailier : « Pendant les quatre premiers matchs, on a eu des difficultés à se trouver. On avait beaucoup de nouveaux joueurs et on n’avait pas encore les automatismes nécessaires. » Mais les jaune-et-noirs se sont bien repris, enchaînant des victoires importantes, dont celle contre Mondercange, 1-0. Dans une Promotion d’Honneur extrêmement dense, Tom Nennig pense que Weiler-la-Tour peut viser un top 6. De ce que sera fait son avenir, il ne sait pas encore, mais il aimerait tenter une aventure à l’étranger. « Je vais voir comment cette saison va se passer. Si je fais une bonne saison et que j’ai une offre pour jouer à l’étranger, j’y réfléchirai », nous expliquait-il. À contrario, jouer en BGL Ligue ne constitue pas un véritable objectif pour lui. Un tel transfert pourrait en effet le bloquer dans son objectif de tenter sa chance hors de nos frontières nationales. 

Quitter Weiler-la-Tour sera à coup sûr un défi de taille pour l’ailier qui a toujours porté le maillot zébré de jaune et noire, choix qu’il ne regrette d’ailleurs pas du tout. Sélectionné en équipe nationale d’âge, il s’entraînait quatre fois par semaine à la fédération et revenait les vendredis à Weiler-la-Tour pour préparer le match du weekend. Ce rythme professionnel d’entraînements a forgé chez lui un goût à l’effort important et nul doute qu’il continuera de nous régaler dans cette deuxième partie de Promotion d’Honneur qui s’annonce palpitante.

Andy Foyen

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