Xénophon, philosophe grec né aux environs de 430 av. J.-C., auteur de l’un des premiers ouvrages sur l’art équestre, De l’équitation, nous disait : « Le cheval est un bon maître non seulement pour le corps, mais aussi pour l’esprit et pour le cœur. »
Cette sagesse ne s’est pas perdue au cours des siècles. Équithérapie, hippothérapie ou encore équitation adaptée… De quoi parlons-nous ?
De nos jours, la médecine, les traitements médicamenteux et les thérapies dites « classiques » ne sont plus les seules options afin d’améliorer le quotidien des patients.
Ainsi avons-nous vu apparaître diverses disciplines « non conventionnelles » telles que la musicothérapie, l’art-thérapie ou encore les thérapies équestres.
L’équithérapie se définit comme l’art de soigner l’esprit par la médiation du cheval. Elle a donc pour but d’améliorer des difficultés d’ordre psychique (angoisses, retard de langage, retard intellectuel, manque de confiance en soi, difficultés de communication, troubles du schéma corporel, problèmes de comportement…).
L’équithérapie n’est pas la pratique sportive de l’équitation, mais elle vise à permettre d’améliorer et de faciliter les relations aux autres, à soi-même, ainsi que la confiance et l’estime de soi.
Cette thérapie s’adresse principalement à des personnes présentant des troubles psychiques allant du véritable handicap aux simples difficultés sociales, même si tout le monde peut bénéficier de séances d’équithérapie, à n’importe quel âge.
La grande majorité des équithérapeutes sont des professionnels du secteur médico-social (éducateurs spécialisés, médecins, psychologues, infirmiers, psychomotriciens, orthophonistes, ergothérapeutes…), eux-mêmes cavaliers.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une profession réglementée par la législation, les différents organismes représentatifs s’accordent sur le fait qu’afin d’exercer dans de bonnes conditions, il est nécessaire que les thérapeutes aient reçu une formation paramédicale ou médico-sociale, ainsi qu’une formation spécialisée en équithérapie.
L’hippothérapie est une technique de réhabilitation qui utilise le cheval comme moyen de thérapie.
En effet, le mouvement naturel d’un cavalier mobilise de manière passive plus de 300 muscles, dont des muscles posturaux profonds. L’enjeu physique de la monte, mais aussi les mouvements associés à la préparation et aux soins du cheval, sont au cœur de cette pratique.
Cette approche permet l’amélioration de l’équilibre, du tonus musculaire, du contrôle postural, ainsi que de plusieurs fonctions neuromotrices et processus sensoriels.
L’hippothérapie correspond à des soins de rééducation motrice délivrés par des professionnels de ce secteur (kinésithérapeutes, ergothérapeutes…).
Il s’agit bien là d’une méthode de réadaptation neurologique et physique personnalisée permettant une plus grande autonomie des personnes en situation de handicap, ayant subi un accident de vie ou encore atteintes de maladies telles que la sclérose en plaques.
Il est important de ne pas confondre équithérapie et hippothérapie – qui sont toutes deux des techniques de soin utilisant le cheval comme médium – avec l’équitation adaptée, qui est quant à elle une pratique de l’équitation dans un but de loisir ou de sport, voire de compétition.
L’enseignement de l’équitation est du ressort des moniteurs et instructeurs.
L’Association de thérapie équestre s’est créée en 1982 au sein du grand-duché du Luxembourg, à Mondercange. Cette dernière propose des interventions pédagogiques, rééducatives et socio-intégratives mises en œuvre par le biais du cheval.
Elle a pour but de soutenir dans leur développement les enfants, adolescents ou adultes présentant des retards, troubles ou handicaps physiques, psychiques ou sociaux, et de favoriser et d’améliorer leur rééducation.
Françoise Folmer, présidente de l’association, nous parle de l’ATE : « Au début, nous nous concentrions principalement sur l’aspect médical des thérapies équestres. Par la suite, l’association s’est étendue aux domaines pédagogique, social et psychologique, notamment en mettant en place la “voltige pédagogique curative”. L’association a été reconnue “d’utilité publique” en 2000. »
Au fil des ans, l’ATE a développé bien d’autres domaines comme l’hippothérapie, l’éveil en psychomotricité précoce, ainsi que la thérapie assistée par des animaux de ferme.
« Afin de pouvoir continuer à développer notre activité et de manière à pouvoir répondre au mieux aux besoins de nos patients, nous avons déménagé début janvier 2022 dans des locaux plus adaptés. Avec ces nouvelles écuries, nous réfléchissons à proposer d’autres services. D’ici juillet, nous proposerons des pensions-retraite, ce qui nous permettra de créer un nouveau financement pour l’Association de thérapie équestre. »
L’équipe de l’ATE est composée de nombreux professionnels (kinésithérapeute, moniteur d’équitation, ergothérapeute, éducateurs gradués, etc.), mais une seule est salariée de l’association. Le reste de l’équipe est bénévole.
Sont également membres de cette équipe thérapeutique et pédagogique 13 chevaux et poneys choisis en fonction de leur caractère et éduqués à l’hippothérapie, ainsi que des lapins, des poules, des rats. Afin de compléter cette joyeuse ménagerie, l’acquisition de chèvres est en pourparlers.
Ce 12 juin 2022, l’Association de thérapie équestre a ouvert ses portes au grand public afin de fêter ses 40 ans.
Un grand merci à Madame la Présidente Françoise FOLMER pour son temps et sa gentillesse.
Catherine Wasmer
Mental Médias SARL
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