Toujours grandement considéré au Grand-Duché quand vient le moment d’évoquer la formation, le club de la capitale a opéré un virage important cet été, avec Delvin Skenderovic à la tête de ce projet ambitieux.
Lorsque l’on parle formation au Grand-Duché, impossible de passer à côté du Racing. L’ADN même du RFCUL vient de sa capacité à former les futurs stars nationales de demain, en témoigne les nombreux joueurs qui portent aujourd’hui les couleurs des Rout Léiwen et qui sont passés par le club de la capitale étant jeune. Mais ce savoir-faire se cultive, et il faut parfois faire peau neuve dans l’optique de se renouveler et de continuer à s’améliorer, dans l’interêt des jeunes comme du club dans sa globalité.
C’est dans ce but que Delvin Skenderovic, au club depuis 2021, a pris le rôle de responsable du département jeunes cet été, avec un projet clairement établi qui s’étend des bambinis au sommet de l’équipe senior, Yannick Kakoko ayant eu son mot à dire dans la mise en place des nouvelles méthodes de travail au sein de l’Académie, de même que Fahrudin Kuduzovic et Romain Ruffier, en charge de la direction sportive du club ou encore Joe Da Silva, coordinateur. Un vrai « projet club » qui en mobilise toutes les strates vers un objectif commun : préparer au mieux les joueurs formés pour leur transition des catégories jeunes au football senior.
Pour ce faire, l’idée était d’améliorer la capacité de compréhension des espaces et d’intégrer le jeu de position comme identité du club. Un système de jeu clairement établi et qui permettra de remédier à certains manques que les jeunes peuvent parfois avoir dans leur compréhension des espaces et au niveau de la prise d’information. Le tout en favorisant leur intégration chez les seniors et en les rendant opérationnels plus rapidement, le temps d’adaptation étant réduit du fait de la connaissance du système. Le football moderne demande des joueurs capables d’avoir un volume de jeu de plus en plus important et qui soient capables de répéter des courses pour ouvrir des espaces à leurs coéquipiers avec une maitrise globale du ballon, au centre du projet du RFCUL.
Et pour mettre ce projet audacieux en place, le Racing se base sur des cycles de six semaines, où un aspect du jeu va être travaillé tout particulièrement de manière hebdomadaire. Les passes, la conduite de balle, tout y passe. Et une fois qu’un cycle se termine, on recommence, la répétition étant la base de l’apprentissage, en football comme ailleurs. Le volet mental n’est évidemment pas oublié, Delvin Skenderovic y accordant une importance toute particulière. À cet âge, les joueurs sont encore en développement et le directeur des jeunes n’hésite pas à allouer son temps pour discuter avec eux et transmettre son expérience, ainsi que de précieux conseils qui pourront être bénéfiques pour les futures pépites de l’académie. Des clefs vers le succès.
Une révolution bien pensée pour un club qui était déjà au sommet de la pyramide formation mais qui est toujours à la recherche de mieux, pour tirer ses jeunes vers le haut. Cette réputation a d’ailleurs un prix : la demande est telle que le club est obligé d’organiser des séances de détection ainsi qu’une période d’essai pour toutes les catégories d’âge afin de ne conserver que les meilleurs éléments. Un mode de fonctionnement qui n’est pas sans rappeler celui pratiqué par certaines grandes institutions professionnelles. Cette exigence et ce sérieux portent leurs fruits, le club voyant de plus en plus de clubs pro les solliciter pour programmer des matchs amicaux contre leurs différentes catégories de jeunes. Ces rencontres peuvent également permettre aux joueurs du club de la capitale de se faire repérer et de passer des essais dans des structures professionnelles, « une reconnaissance et une fierté » d’après Skenderovic. Le club est d’ailleurs toujours très prompt à faciliter les essais chez les pros, conscient de son statut de club formateur d’excellence au Grand-Duché. Et même si le football d’aujourd’hui peut parfois mener à certains excès, notamment chez des parents un peu trop pressants ou convaincus que leur enfant serait le nouveau crack de sa génération, le Racing a aussi mis en place trois bilans effectués au cours de l’année afin de faire le point avec les tuteurs des joueurs du centre. Et aborder les points importants tout en laissant les éducateurs faire leur travail sereinement. L’importance de l’école est également un critère qui compte dans la formation, les éducateurs n’hésitant pas à intervenir pour faire comprendre aux joueurs que la scolarité reste une priorité et que d’une manière générale le volet social reste au coeur du projet.
Enfin, le Racing étant l’un des principaux pourvoyeurs des équipes nationales de jeunes, la collaboration avec la FLF n’a pas été oubliée, avec la mise en place de rapports de match détaillés qui facilitent la transmission d’information. Les entraineurs dressent leur rapport de match après chaque rencontre, en notant les joueurs et en mettant les commentaires pour décrire la prestation de chacun. Ces documents sont ensuite envoyés à la FLF, qui peut donc avoir un suivi des performances de tous les éléments, et ce qui va aussi permettre de motiver tous les joueurs à performer avec le club le week-end, y compris ceux qui peuvent parfois accorder plus d’importance à la FLF qu’au Racing. De plus, si un jeune n’a pas effectué un minimum de 80% des entrainements durant la saison (sauf blessure ou autre empêchement majeur), il n’est pas sûr de pouvoir continuer la saison suivante. Une exigence qui a un coût : le Racing est le club qui a le plus haut budget du pays alloué à son académie, avec environ 10% du budget du club qui est dédié à l’académie.
Et même si le CFN ne permet pas d’avoir les joueurs à disposition la semaine, là aussi, le RFCUL s’adapte dans la mesure du possible : une deuxième séance a donc été ajoutée le samedi matin, en plus de celle du vendredi, afin de pouvoir travailler un peu plus avec le club, ainsi que des vidéos qui sont envoyées régulièrement sur les groupes WhatsApp dédiés où certaines phases de jeu sont transmises aux joueurs. Les échanges sont réguliers avec la FLF afin de savoir ce que les joueurs travaillent au CFN et pouvoir aussi adapter les séances le vendredi et samedi lorsque ils retournent dans leurs clubs respectifs.
Un nombre important de mesures qui ne démontre au final qu’une chose : le club semble toujours autant animé par cette ambition de former les nouveaux Gordon Braun, Robby Langers, Jeff Strasser, Leandro Barreiro ou autre Gerson Rodrigues, tous passés dans leur jeunesse par l’Académie du club de la capitale.
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