« Prenez le contrôle de Bruce Willis »
Si nous avions en quelque sorte déjà contrôlé la super star 2 ans plus tôt dans le très sympathique Die Hard Trilogy sur Playstation, Saturn et PC, c’est véritablement avec Apocalypse que les joueurs auront la chance de défourailler dans tous les sens dans la peau d’un personnage qui reprend officiellement les traits ainsi que la voix de l’acteur qui participera d’ailleurs activement à la création du jeu. Avec une aussi grosse vedette en tête d’affiche de sa grosse sortie de fin d’année, l’éditeur Activision va mettre le paquet pour tenter de donner envie tant aux gamers qu’aux fans de l’acteur qui pour la première fois pourront joueront un personnage qui aura l’apparence et la voix de leur idole. Avec sa jaquette explosive qui annoncent fièrement la participation de Willis tout en plaçant son visage au premier plan il ne fait aucun doute, c’est véritablement lui qui est censé faire vendre ce titre d’action qui sans sa présence, aurait peut-être eu du mal à sortir du tout venant des shoot them up de la 1ère console de Sony.
Apocalypse, c’est l’histoire de Trey Kincaid un ancien scientifique de premier plan qui décide de se rebeller contre des fanatiques religieux dirigés par Le révérend qui a en tête de déclencher la fin des temps en créant lui-même sa version des 4 cavaliers de l’apocalypse… d’où le nom du jeu quoi bravo les gars !
Une fois la galette Playstation mise en route, on se lance dans l’aventure qui se présente comme un jeu d’action solo à la 3ème personne où l’on enchaine les niveaux remplis d’ennemis à mitrailler grâce à un arsenal plutôt conséquent. Pour faire bouger le beau Bruce, on utilise la croix directionnelle et les boutons carré, rond, croix et triangle permettront de tirer dans les positions qui correspondent à leur direction. Pour éliminer un groupe d’ennemis il sera possible de déclencher une grosse explosion en appuyant sur R2 et afin de corser un peu les choses, des phases de plates-formes un peu trop délicates voir imprécises seront réaliser en utilisant du mieux que possible le bouton R1 dédiée au saut. Si l’on devait être honnête, il n’y a rien de fondamentalement incroyable dans ce que va proposer Apocalypse, mais s’il a – comme beaucoup de jeux Ps1 – pris un bon coup de vieux, impossible de nier qu’à l’époque il faisait plutôt bien le job. Profitant d’une réalisation vraiment correcte qui faisait la part belle aux explosions, le jeu bénéficié d’un gameplay assez efficace à défaut d’être original. Développé par Neversoft dans des conditions – comme nous le verrons plus tard – vraiment délicates, il parvenait sans problème à nous divertir à l’image des nombreux blockbusters avec Bruce Willis en tête d’affiche. Ça bouge sans arrêt, ça explose dans tous les sens et petit truc en plus, le personnage de Trey Kincaid ne se fait jamais prier pour balancer une petite punchline à la McClane entre deux tirs de roquette ce qui, avec la voix de l’acteur fait son petit effet. Pour les amateurs de VF, il est à signaler que la version française est assurée par Patrick Poivey son doubleur officiel qui malheureusement nous a quitté en 2020. On s’amuse donc comme il faut pendant les quelques heures que nous mettrons à parcourir la chose mais ça ne va malheureusement pas beaucoup plus loin. Avec du recul, c’est on peut le dire assez décevant vu le budget et les moyens technologiques utilisés pour un jeu mais il faut savoir qu’à la base, Activision avait en tête quelque chose qui était bien plus impresionnant.
C’est à la fin de l’année 1995 que le projet Apocalypse démarre avec dans l’idée de proposer un jeu ambitieux, très inspiré des films buddy movies comme L’Arme Fatale, 48 Heures ou encore Tango & Cash.. Dans la version d’origine, le joueur devait contrôler le héros alors surnommé The Kid et il était accompagné tout le long de son aventure par le personnage de Trey Kincaid qui lui serait dirigé par le jeu. Le but à ce moment-là, était de proposer une véritable interaction avec l’IA qui devait nous filer un bon coup de main lors des nombreux gunfights mais aussi approfondir l’histoire grâce à des dialogues explicatifs qui intervennaient à des moments importants de l’intrigue. C’est en 1996 qu’Activision fait appel à Bruce Willis pour donner vie à Kincaid grâce à différents procédés comme la motion capture pour les mouvements ou le cyberscanning pour intégrer le visage de l’acteur sur son personnage tout en 3D. Avec un contrat de plusieurs millions de dollars, l’acteur donne de sa personne et participe à de nombreuses séances de captures pour donner vie à celui qui au départ ne devait être que le compagnon de souffrance du joueur mais même si la Playstation était une machine de pointe à ce moment-là, plus le studio avançait dans le développement plus il se rendait compte qu’il n’arriverait pas à mettre en place ce qu’il avait en tête imaginant même à un moment annuler le projet pour éviter de perdre trop d’argent… C’est à ce moment que le studio Neversoft va entrer en scène.
« Sans Bruce Willis, pas de Tony Hawk »
Désireuse de récupérer ses dépenses initiales et d'utiliser au maximum la présence de Willis, Activision va mettre au défi Neversoft qui n’aura que six mois pour terminer le jeu pour qu’il sorte au moment des fêtes… autant dire que la pression est énorme et qu’il va y avoir des changements pour sortir le jeu titre dans les temps.
Principale modification, c’est la fin pour The Kid le héros initial qui sera tout simplement rayé de l’intrigue pour laisser la place à Trey Kincaid qui devient le personnage jouable. La mise en place du duo étant au cœur des soucis de développement, Neversoft décide de trancher en supprimant un personnage qui selon serait moins intéressant à contrôler que la méga star du box-office. Petit problème quand même, faute de budget supplémentaire, Willis qui avait déjà enregistré ses dialogues ne sera jamais rappelé pour réenregistrer des scènes ce qui provoquera parfois quelques incohérences entre ce qui se passe à l’écran et les punchlines balancées par un Kincaid qui à la base était là pour soutenir le héros.
En transformant l’ambitieux projet d’Activision en shoot them up linéaire et spectaculaire arrive à livrer Apocalypse en temps pour que les joueurs puissent ajouter le jeu dans leur lettre au père-noël. Certes l’accueil critique ne sera pas aussi chaleureux que prévu et nous ne sommes pas beaucoup à nous rappeler qu’il existe mais ce gros jeu de bourrin reste selon nous un jeu important de la ludothèque de la Playstation car il permettra mine de rien au studio Neversoft de développer un jeu qui lui marquera les esprits… Tony Hawk’s Pro Skater qui sortira en 1999.
Making of du jeu où l’on voit Bruce Willis en action
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