Quand vous reprenez ce poste, sur quoi axez-vous vos premiers pas ? Sur l’aspect tactique, mental ?
Il n’y a pas vraiment eu de priorité. Tout était important. On a agi sur différents leviers. La partie mentale, évidemment, mais aussi tactique, tout comme l’approche des matchs. La semaine a été courte mais il fallait agir sur plusieurs domaines.
Quelle différence amène fondamentalement la place d’entraîneur principal dans le rapport avec les joueurs, dans les changements à apporter ? Cela demande-t-il une période d’adaptation ?
J’ai déjà eu ce rôle par le passé, donc je n’étais pas non plus en terres inconnues. Par contre, c’est certain que cela demande beaucoup plus de disponibilité, mais aussi de proximité avec les joueurs. Cela implique aussi beaucoup plus de discussions avec le groupe, ainsi qu’une réflexion bien plus poussée vis-à-vis de l’approche des matchs. C’est un investissement beaucoup plus lourd, clairement.
Peut-on parler d’une vraie différence dans la manière d’aborder les entraînements, les matchs entre vous et Miguel Correia ?
Chaque entraîneur a sa philosophie, sa propre approche de la gestion d’un groupe ou de la compétition. Dans la vision di football, je pense que nous étions très proches avec Miguel. Maintenant, dans la gestion de l’effectif, et de chaque évènement, on a chacun notre sensibilité et philosophie.
Si on en vient au match de ce week-end, peut-on parler de débuts parfaits ?
Débuts parfaits, sur le plan de résultat, oui, c’est clair ! Cette victoire nous permet de travailler maintenant dans le calme et préparer la suite. Nous avons la Coupe ce week-end, et ensuite, deux rencontres clés contre Wiltz et la Jeunesse.
Mais est-ce-que le match face à Rosport est une indication du réel niveau qu’a ce club ?
On n’a pas eu besoin de ce match pour en être conscient. On sait qu’il y a de la qualité dans ce groupe, mais si on en est là aujourd’hui, c’est qu’il y avait aussi des manques. Encore une fois, ce résultat va nous permettre de travailler, et d’essayer de corriger ces problèmes. Mais ce qui est sûr, c’est que par rapport à notre discours, il n’y aura pas de miracles : il va falloir les efforts. Individuellement, collectivement, il faut faire beaucoup plus. Ce qu’on a proposé jusqu’aujourd’hui était insuffisant, il ne faut pas s’en cacher. On en a fait beaucoup plus ce week-end, et on a été récompensé, ce qui apporte de la crédibilité au discours.
L’électrochoc semble avoir fonctionné ce week-end avec cette victoire contre Rosport, mais le véritable travail commence-t-il maintenant, avec la nécessité de maintenir cet état d’esprit ?
C’est exactement ça. On n’a fait qu’un seul match. Il y a eu une réaction, maintenant c’est sur la durée qu’il faut voir comment le groupe va se comporter. Jusqu’à la trêve nous allons affronter Wiltz, la Jeunesse et Hostert, soit trois équipes qui se retrouvent dans la même partie de tableau que nous. Ces matchs vont être extrêmement importants, et il faudra y mettre tous les bons ingrédients.
Avec la moins bonne défense du championnat, comment réussir à renforcer l’arrière-garde, et être moins vulnérable derrière ?
Il y a déjà l’approche mentale. Sur le plan individuel, il faut que les joueurs soient capables de se faire mal, d’aller dans les duels, et de relever les défis. Et sur l’aspect tactique il y a aussi du travail à faire selon ce que l’on souhaite voir sur le terrain. Que cela soit les déplacements, le replacement, des situations dans lesquelles on veut voir évoluer les joueurs, il y a beaucoup de boulot… Ce succès nous a offert des bases sur lesquelles on peut travailler plus calmement.
En un été, le Fola est passé d’un club jouant l’Europe voire le titre, à une écurie en lutte pour son maintien. Dans ce contexte, n’est-ce pas logique que certains joueurs aient du mal à s’adapter à ce changement de statut ?
Le club était et demeure un club phare du championnat, avec des titres jusqu’il y a encore deux ans, et une place sur le podium l’an passé. Sauf que ces succès ont pu poser le groupe dans un certain confort, et faire oublier justement certains principes. J’ai bien précisé cela dans ma causerie avant le dernier match : il faut regarder autour de soi. Regarder les trophées qui sont dans la vitrine. Le Fola, c’est un club qui a une ADN, une histoire, un gros vécu, mais pour aller chercher tous ses titres, il y a eu un travail et un investissement énormes. Aujourd’hui, on doit être à ce niveau-là. On ne peut pas être dans le confort. Il y a un historique qui nous permet de dire qu’on est dans un grand club, qui va vivre et survivre. À nous d’être à la hauteur. On en est capable, je le sais, mais cela ne tient qu’à nous. Ce n’est pas qu’une question de talent.
Après ce premier match, l’idée de ne pas continuer en tant qu’intérim mais bien entraîneur sur le long terme vous tente-t-elle ?
Aujourd’hui, je ne me focalise pas sur ma situation. Je suis très bien au club, et cela m’allait parfaitement d’être avec les gardiens. Le club a été en difficulté et m’a demandé d’aider, ce que je fais avec grand plaisir. Cela ne m’empêche pas de me rappeler de ceux qui étaient là avant moi, à l’image de Miguel à qui je dédie la victoire d’hier et avec qui j’entretenais d’excellents relations. La priorité est de se concentrer sur l’équipe et les joueurs. Sincèrement, le sujet n’a pas encore été abordé. Que cela soit avec moi ou sans moi, je donnerais toujours le meilleur.
Mais en l’état, si la direction vous propose le poste, l’acceptez-vous ?
Je n’ai pas eu cette discussion, donc je ne peux pas répondre (rires) ! Mais je pense qu’un poste d’entraîneur au Fola, c’est difficile à refuser…
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