Entretiens sur les bienfaits du sport en entreprise mais surtout sur ses conséquences positives dans le quotidien d’un dirigeant : avec Marc Baertz, CEO d’Inowai, et Christine Theodorovics, CEO de Baloise Luxembourg.
MENTAL! : Quels sont les sports que vous pratiquez régulièrement ?
Marc Baertz : Je pratique le tennis et le golf, je fais du vélo et du ski en hiver!
En quoi votre pratique du sport est-elle bénéfique dans votre fonction ?
Pour moi, il est évident que la pratique sportive joue un rôle clé dans la résilience nécessaire à un poste de CEO. Dans une entreprise, le leadership passe aussi par l’exemple, et les collaborateurs s’inspirent naturellement de leurs dirigeants. Être en forme physiquement et adopter une hygiène de vie saine est donc essentiel, non seulement pour la santé, mais aussi pour inspirer nos équipes. L’activité physique a des bienfaits prouvés : elle améliore la concentration, la mémoire et la prise de décision en stimulant la circulation sanguine, y compris au niveau cérébral. Elle m’apprend également à repousser mes limites et à tirer des leçons de l’échec, des qualités indispensables dans un rôle de dirigeant. Le parallèle entre les défis sportifs et professionnels est frappant : ce sont deux domaines où la persévérance et la gestion des obstacles sont cruciaux.
Comment intégrer une routine sportive dans un emploi du temps de dirigeant ?
Pour intégrer le sport à un emploi du temps chargé, je le considère comme une réunion incontournable avec moi-même. Tout comme les rendez-vous d’affaires, il est important de bloquer des créneaux dédiés, de manière régulière, pour m’assurer de maintenir cette discipline. Ces moments ne sont pas un luxe, mais un investissement dans ma snté mentale et physique, qui me permet d’aborder mon travail avec une énergie renouvelée. Le sport m’aide à renforcer deux compétences fondamentales pour un CEO : l’organisation et la discipline. Ces qualités, développées dans ma routine sportive, se transposent naturellement dans ma gestion d’équipe et ma prise de décision stratégique.
Quels sont les bienfaits du sport (et notamment par le biais de Solirunbike) pour vos employés ?
Le sport, et en particulier des initiatives comme le Solirunbike, contribue à bien plus qu’à la simple activité physique. Ces événements renforcent la cohésion d’équipe et le sentiment d’appartenance à INOWAI, tout en donnant un sens à notre engagement en soutenant des causes importantes, comme l’intégration des personnes en situation de handicap. Chez INOWAI, nous encourageons nos collaborateurs à participer activement à des événements sportifs ou même à pratiquer ensemble durant la pause déjeuner. Ces moments créent des liens solides au sein des équipes et améliorent le bien-être général. Le sport enseigne des valeurs précieuses : atteindre des objectifs, même modestes, renforce l’estime de soi, une qualité indispensable pour relever les défis du quotidien. De plus, les sports d’équipe ou compétitifs aident à gérer les échecs, à persévérer et à rebondir – des compétences essentielles, tant dans la vie professionnelle que personnelle.
Propos recueillis par Rédaction Mental
Christine Theodorovics a débuté sa carrière au sein des institutions européennes à Bruxelles, avant de devenir consultante en études de marché en Allemagne, elle a par la suite intégré divers grands groupes d’assurance, évoluant sur plusieurs marchés en Asie, au Moyen-Orient et en Europe, où elle a occupé des postes de membre de comités exécutifs et de CEO dans plusieurs pays. En juin 2023, elle rejoint Baloise au Luxembourg. Sur un plan plus personnel, c’est surtout une grande voyageuse et une sportive accomplie.
MENTAL ! : Quelle est votre routine sportive et comment l’intégrez-vous dans votre emploi du temps chargé ?
Christine Theodorovics : Je cours plusieurs fois par semaine, généralement tôt le matin et le week-end. Cela me permet de commencer la journée avec énergie et de me libérer l’esprit avant de plonger dans mes responsabilités professionnelles. En plus de la course, j’essaie de pratiquer le yoga régulièrement, ce qui m’aide à maintenir ma flexibilité et à réduire le stress. J’intègre également des séances de musculation dans ma routine pour me renforcer et améliorer ma condition physique globale. Je planifie mes séances de sport comme des rendez-vous incontournables. Cela demande de la discipline et une bonne organisation, mais le bien-être physique et mental que j’en retire en vaut largement la peine. Le sport est pour moi une source d’équilibre et de motivation, essentielle pour maintenir un rythme de vie sain et productif.
Quels sports pratiquez-vous régulièrement ?
Le running est mon moment de recentrage. Il m’apporte régularité et persévérance, des qualités essentielles dans le monde des affaires. Courir me permet également de décompresser et de me vider l’esprit. La plongée sous-marine quant à elle m’enseigne la gestion du stress et la concentration. En plongée, chaque mouvement est calculé, chaque seconde demande une maîtrise totale et un calme profond, même face à des situations imprévues. Dans un rôle de direction où la pression peut être intense, cette capacité à respirer calmement, à évaluer la situation et à agir avec précision est primordiale. Enfin, l’alpinisme est plus qu’une passion, c’est une véritable école de leadership pour moi. Gravir un sommet exige à la fois du courage pour se lancer, une stratégie pour planifier chaque étape et une attention aux détails tout au long de l’ascension. Mais l’alpinisme m’enseigne surtout trois choses essentielles : l’humilité d’abord. Face aux montagnes, l’imprévisible fait toujours partie de l’équation. Être dans cette immensité naturelle me rappelle l’importance de l’adaptation et de la résilience. La préparation ensuite : chaque ascension nécessite une préparation minutieuse, tant physique que mentale. L’esprit d’équipe et la cordée enfin : la réussite en alpinisme repose sur la confiance et la coopération au sein de l’équipe.
Comment le sport contribue-t-il à la culture d’entreprise et à la cohésion d’équipe ?
Le sport joue un rôle significatif dans la culture d’entreprise et dans la cohésion des équipes. Il véhicule des valeurs essentielles comme le dépassement de soi, l’esprit d’équipe et la persévérance – des qualités que nous retrouvons également dans notre quotidien professionnel. Notre groupe l’a bien compris. Cet été, par exemple, nous avons organisé à Bâle nos « Baloise Sport Games » avec la participation de toutes les unités du groupe, et j’ai adoré ! C’est formidable de voir l’émulation que crée le sport. Cela permet de se dépasser ensemble et de mieux se connaître les uns les autres. On se découvre sous un autre angle, dans un cadre informel et dynamique, ce qui nous encourage à nous soutenir mutuellement, à travailler en équipe et à célébrer les réussites communes. Nous avons également plusieurs clubs sportifs internes gérés par les collaborateurs eux-mêmes : golf, badminton, paddle, running, vélo… et une salle de sport avec un coach qui vient régulièrement. Nous encourageons une culture d’entreprise résolument hands-on : orientée vers la performance et la recherche de solutions, tout en assumant pleinement nos responsabilités. Dans le sport, c’est la même dynamique : chacun donne le meilleur de lui-même, se dépasse, et la victoire est avant tout collective. Ces valeurs et ces comportements me plaisent profondément car ils reflètent notre esprit d’équipe. J’apprécie la rigueur que le sport impose, l’engagement dans l’entraînement, le bonheur de se dépasser et parfois l’acceptation de la défaite lorsqu’elle survient. Elle nous rend plus forts et nous enseigne la résilience.
Comment le sport s’intègre-t-il dans les politiques de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) de votre société ?
Le sport s’intègre pleinement dans nos politiques de RSE en tant que vecteur de solidarité, de bien-être et de soutien à des causes qui nous tiennent à cœur. Chaque année, nous sommes fiers de participer activement à plusieurs initiatives solidaires à travers des événements sportifs. Pour Octobre Rose, nos collègues organisent une course interne dédiée à la lutte contre le cancer du sein. Cette “course maison” rassemble plus d’une centaine de collaborateurs et agents qui, ensemble, courent pour soutenir la cause, collecter des fonds et sensibiliser à cette maladie. C’est une belle occasion de montrer notre engagement dans la lutte contre le cancer et d’incarner notre culture d’entreprise axée sur la solidarité. Nous nous engageons également pour la cause du cancer pédiatrique en participant à la course de Kriibskrank Kanner. Courir ensemble le week-end pour cette association nous permet de montrer notre soutien aux enfants et aux familles touchés par cette maladie, et de contribuer activement aux efforts pour financer la recherche et l’accompagnement. Enfin, notre participation au Relais pour la Vie est une autre illustration de notre engagement à travers le sport. Ce défi est un moment fort de solidarité, où nous unissons nos forces pour honorer les personnes touchées par le cancer et soutenir les initiatives de lutte contre cette maladie. Ces initiatives sportives incarnent notre volonté de nous mobiliser en équipe pour des causes importantes et de faire une réelle différence.
Quels conseils donneriez-vous à d’autres dirigeants qui souhaitent intégrer le sport dans leur quotidien et au sein de leur entreprise ?
Je n’ai pas de conseil universel, mais ce qui fonctionne pour moi, c’est d’essayer de faire un peu de sport chaque jour. Que ce soit 30 minutes de yoga le matin, une course de 40 minutes ou simplement prendre les escaliers pour aller jusqu’à mon bureau, l’important est de trouver ce qui vous correspond sans se trouver d’excuses. Just do it!
Selon vous, quels sont les principaux obstacles à la pratique du sport pour les dirigeants et comment peuvent-ils être surmontés ?
Le principal obstacle est souvent le syndrome du « je n’ai pas le temps ». Pour surmonter cela, il faut commencer par se rappeler que prendre une pause pour une activité physique améliore la concentration et la prise de décision. Plus sérieusement, il est crucial d’intégrer le sport dans sa routine quotidienne. Un footing pour commencer la journée ou quelques étirements après une réunion peuvent vraiment faire la différence. Il faut bloquer du temps pour cela dans son agenda, comme pour n’importe quel autre rendez-vous, et être régulier pour développer une habitude durable. Cela dit, il ne s’agit pas de devenir un extrémiste du sport ni de s’épuiser. Il y a 20 ans, j’ai fait un Ironman, mais je sais que je ne pourrais plus le faire maintenant. Cela demande trop de ressources et d’entraînement, et ce n’est pas compatible avec mon rôle actuel. L’important est de trouver un équilibre qui vous permette de rester actif sans compromettre vos autres responsabilités.
Propos recueillis par Sandrine Wesquy
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