Dans le monde de l’automobile luxembourgeois, Steve Fernandes s’est façonné une place de choix. Bercé par la mécanique depuis son plus jeune âge, il a gravi un à un les échelons aussi bien sportifs avec deux couronnes Champion de Luxembourg (2016 et 2021) et un titre de champion du Tour European Rally (2019), que professionnels avec le Garage Ell. Retour avec lui sur les événements marquants de sa carrière.
VROOM : D’où votre passion pour le sport mécanique est-elle née ?
STEVE FERNANDES : Je suis passionné par le sport mécanique depuis que je suis enfant. Mon père exerçait la profession de chauffeur et était particulièrement attiré par les voitures belles et rapides. Dès l’âge de 6 ans, je passais mes temps libres avec lui dans son garage. J’y ai développé un amour pour toutes les sortes de mécaniques, de la voiture aux camions en passant par les bulldozers! Et puis, quand j’allais donner un coup de main chez mon cousin, j’avais alors 14 ou 15 ans, je me rappelle avoir conduit des tracteurs dans les bois. Ça me plaisait beaucoup.
Comment êtes-vous entré dans l’univers du sport mécanique ?
On avait des moyens modestes à la maison. Je n’ai pas eu l’occasion de m’essayer au karting quand j’étais jeune. C’était donc devant la télévision que je vibrais pour ce beau sport. J’ai commencé à travailler avec George Wagner. Il faisait des rallyes et j’ai intégré son équipe d’assistance. Ensuite, dès que j’ai obtenu mon permis de conduire et que j’ai commencé à gagner mon argent, je me suis lancé. J’ai construit ma propre voiture, une VW Golf III et j’ai disputé mes premiers rallyes. Pour ne pas être seul dans sa catégorie et pour pouvoir me mesurer à d’autres, j’ai ensuite roulé sur une Suzuki Swift. De fil en aiguille, j’ai piloté des voitures de plus en plus rapides et le rallye a pris une place de plus en plus importante dans ma vie.
Parmi ces voitures, il y avait la fameuse Peugeot 207 S2000…
Ma préférée de toutes. La mécanique, le son, le plaisir du pilotage, … tout est superbe dans cette voiture. Évidemment, avec l’arrivée des R5 et des Rally 2, elle ne pouvait plus rivaliser avec le reste du peloton, mais cela reste pour moi un magnifique souvenir. C’était aussi un véritable challenge de la piloter. Par contre, j’ai pu essayer une WRC et je peux dire qu’il s’agit de l’une des voitures les plus faciles que j’ai eu à conduire. À l’avenir, j’aimerais bien piloter un jour une Porsche de la catégorie GT ou une vieille M3.
Quelle était votre plus belle saison ?
C’était la saison 2019 où, avec Olivier Beck, nous avons remporté le Championnat européen TER. C’était une expérience géniale de visiter les différents pays qui accueillaient des manches de ce championnat. Mais, à un moment donné, il faut se demander quelle direction on souhaite prendre. Est-ce que je veux rouler pour moi ou est-ce que je veux développer ma société? C’est la seconde option qui pour moi était la plus importante. Le monde du rallye est très petit et avant de pouvoir envisager de louer une voiture à un bon prix, il faut que le matériel se fasse une réputation. J’ai donc réduit mon nombre de rallyes sur une saison et j’ai laissé d’autres pilotes jouissant d’une bonne notoriété, à l’image de Marijan Griebel, essayer de tirer le maximum de mes voitures.
Justement, à côté de votre passion pour le pilotage, vous gérez la société du Garage Ell et celle de FS-Sport. Vous ne devez pas avoir une minute de libre…
Il y a énormément de travail. Mes gars et moi, on dépasse allègrement la barre des 8 heures de travail par jour. On n’a rien sans rien! La mécanique, c’est une passion qui demande du sacrifice de temps. Mais, quand on achève un rallye et qu’on voit les voitures FS-Sport revenir sans encombre à l’assistance, on en tire une énorme satisfaction.
Autre motif de satisfaction, le développement de l’infrastructure du garage?
J’ai toujours voulu progresser step by step. On a grandi petit à petit et on n’est pas près de s’arrêter. En tout cas, je l’espère. En 2016, on a agrandi une première fois et l’année prochaine, voire cette année si tout se passe comme on l’espère, on agrandira à nouveau. On aura un showroom sur trois étages et un nouvel atelier dédié au sport mécanique.
Au Grand-Duché, il n’y a plus qu’un seul rallye : le Rallye de Luxembourg. Qu’est-ce qu’il vous évoque ?
C’est mon rallye domestique et je suis très reconnaissant aux personnes qui sacrifient leur temps libre pour assurer la tenue de l’épreuve. Ce sont des passionnés qui permettent au sport mécanique de continuer de vivre. Bien évidemment, j’aimerais beaucoup le gagner, mais je sais rester réaliste. Je sais qu’il est excessivement difficile de gagner du temps sur un pilote de la trempe de Marijan Griebel qui roule en Rally 2 tous les weekends. Cette année, je visais le podium. Finalement, c’était une 4e place. Je ne suis pas satisfait, parce que j’ai mis trop de temps à trouver le rythme. Mais comme chaque année, j’ai pris beaucoup de plaisir !
Propos recueillis par Andy Foyen.
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