Avec un Luc Holtz expérimenté et empli d’humilité, la sélection se déplace dans quelques heures au Kybunpark pour y défier une Nati remaniée et en plein doute. L’occasion de sortir du chapeau une nouvelle surprise tactique ?
Le sélectionneur avait étonné tout le monde en alignant un 4-3-1-2 nouvelle version samedi, s’inspirant des positionnements haut de Kiki Martins auteur d’un doublé contre Saint-Pétersbourg et de Leo Barreiro en Champions League. Il avait également bluffé les observateurs en alignant dans son XI de départ un adolescent aux allures de titan, le tout jeune Brian Madjo. Il s’était même probablement surpris lui-même en faisant enfin évoluer Mathias Olesen à son poste, si bas devant la défense qu’on pouvait le prendre pour un libéro à l’ancienne. D’une efficacité redoutable.
Luc Holtz l’a reconnu lui-même en conférence de presse hier soir : « je n’invente rien, j’essaie juste de mettre les joueurs dans les meilleures dispositions. » Or, si cela n’a pas toujours été le cas, force est de constater que le pari était si réussi tactiquement samedi qu’on redemande un peu de surprise. Et de génie.
Si, face à l’absence de pas moins de 7 titulaires indiscutables de l’équipe suisse, on revenait à une charnière à trois pour projeter nos latéraux bien plus haut, profitant de la forme exceptionnelle montrée par Vincent Thill depuis le début du stage ? Et si l’on parlait vraiment d’intégration et de motivation par le jeu sur le terrain en titularisant d’entrée un Tomáz Moreira ou un Alessio Curci convaincants, voire un Yvandro Borges boudeur ?
Car le risque quand tout l’effectif est apte, fit, et performant, quand on transforme le plomb en or en renversant la Suède, c’est d’avoir des problèmes de riche face au coffre-fort suisse… Et devoir jongler entre cohésion de groupe, egos individuels, leviers de motivation. Si bien que certains de nos confrères luxembourgeois attisent la concurrence entre un Anthony Moris colossal en club comme en sélection et le jeune Tiago Pereira propulsé n°1 au Borussia Mönchengladbach à la faveur de blessures. La concurrence, son jeune coéquipier Yvandro Borges en a fait les frais et n’avait pas caché sa déception le soir de fête au Stade de Luxembourg, passant une grande partie de l’échauffement seul et immobile, assis sur un ballon pendant de longues minutes, le regard perdu dans le vide à côté de ses coéquipiers en plein toro…
C’est le revers de la médaille quand on n’est plus une petite nation du football : il ne suffit pas d’intégrer un grand club, il faut y jouer. Il ne suffit plus d’avoir fait quelques bonnes prestations, il faut mériter sa place, y compris à l’entraînement. Et le sélectionneur n’est pas avare en récompense de ce travail : Madjo titulaire dès sa première liste en est un exemple flagrant. Pas tant une surprise. On aimerait même reprendre un peu de dessert au coup d’envoi à 20h45 à Saint-Gall.
Sans parler des entrées quasi certaines de De Pina Duarte ou Veiga, on serait presque déçu si Holtz ne nous concoctait pas dans sa marmite une surprise contre des Helvètes prêts à fondre… Alors prêtons-nous au jeu du foot-fiction et imaginons un onze de départ ultra offensif pour le spectacle !
LUXEMBOURG (Sél. : Luc Holtz)
Attaque : G.Rodrigues – B.Madjo – D.Sinani
Milieu : A.Curci – L.Barreiro – T.Moreira – V.Thill
Défense : D.Carlson – S.Korac – L.Jans
Gardien : A.Moris
De notre envoyé spécial à St.Gallen, Marco Noel
Mental Médias SARL
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