Suzie Godart, l’éternelle championne apprend les bases du cyclisme aux plus jeunes

Alors qu’elle approche doucement mais surement de la retraite, Suzie Godart (60 ans) évoque son investissement dans le projet Bicycool, destiné à apprendre les bases du cyclisme aux plus petits. 

Mis en place par le Script (Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques), le projet « Bicycool: Sécher a mat Freed Vëlo fueren », propose des activités aux classes d’enseignement fondamental, avec un parcours d’adresse mobile pour les élèves des cycles 2 à 4, et également une activité draisienne pour les enfants du précoce et du cycle 1. 

C’est avec son entrain communicatif que Suzie Godart nous a reçu à Walferdange afin d’évoquer ce projet qui lui tient à coeur, et dont les débuts ont été comme tant d’autres contrarié par le Covid: « Cela existe depuis 2019, mais l’idée est née en 2014. Et puis on est tombé en plein Covid, et cela a failli arrêter tout le projet. Mais finalement on a pu reprendre, au départ on le faisait à l’extérieur cela nous a aidé ». 

Accompagné de son acolyte Sven Weynandt, Suzie Godart se déplace aux quatre coins du pays pour aller partager et transmettre son savoir et son amour pour le vélo. Ce jeudi matin, leur chemin les menait du côté de Berbourg: « Les inscriptions se passent sur notre site internet script.lu, et ensuite on joue un peu au Tetris pour placer les écoles, on leur propose une date, et le cas échéant on modifie ou non. Parfois on va sur place un peu avant afin d’apprécier l’environnement, parce qu’on a un projet prédéfini mais pour faire au mieux on s’adapte aux besoin de l’école. Si tel école nous dit on fait que avec les grands, on choisit les exercices en fonction. Mais nous allons partout au Luxembourg. Récemment nous étions à Clervaux, mais pour l’année prochaine il faudra tout de même penser à ne pas y aller en plein hiver (rires) ». 

« Le sourire des enfants »

Enseignante depuis 40 ans, Suzie Godart a toujours à coeur de transmettre aux plus jeunes générations, même si aujourd’hui le cadre est différent que celui d’une salle de cours classique : « J’ai commencé en 1983, j’aime toujours mon métier. Mais à la fin, faire toujours la même chose et avec toute les nouvelles réglementations, c’était quand même dur… Et là en fait, je me rends compte que j’ai vraiment la cerise sur le gâteau du métier d’enseignant. Je n’ai pas à me battre avec les parents (rires), et je viens voir les enfants pour quelque chose qui leur fait plaisir. Et je me fais plaisir aussi parce que je combine mes deux passions, transmettre aux enfants mon métier d’instituteur et ma passion pour le cyclisme ». 

Le cyclisme parlons en justement. Après avoir récemment décroché un titre de championne du monde de cyclo-cross en catégorie Masters en Angleterre, Suzie Godart commence à envisager la fin de sa monumentale carrière : « En 2017, mon objectif était de terminer ma carrière internationale sur les championnats du monde ici à Belvaux. C’était un rêve, cela s’est terminé par une belle gamelle où j’ai fini à l’hôpital. Je me suis dit ensuite qu’il fallait que je gagne ce titre Masters. La première fois je suis arrivée troisième. Et là en 2022 j’ai gagné. L’année prochaine ce sera à Hambourg et je vais y aller. Mais avec les bobos que je commence à avoir, je pense que je ne continuerai pas jusque 70 ans. Avec la retraite, j’arrêterai aussi les courses ». 

Au courant de l’année scolaire 2023/2024, Suzie Godart arrêtera donc son métier tant aimé à temps plein, car pas question de clore définitivement le chapitre non plus : « On a laissé un peu entrouverte la porte, au cas ou Sven tombe malade, que je sois encore disponible pour faire des remplacements, ce projet me tient tellement à coeur ! ». Pour conclure, la multiple championne du Luxembourg, évoque ce qui définit pour elle l’essence d’un cycliste, transmettre : « Un cycliste peut être un énorme champion, si il ne transmet pas, il est nul ». Le franc-parler de Suzie Godart ne devrait lui en revanche jamais prendre sa retraite !