« Vous aimez qualifier vos joueurs de guerriers. C’était l’état d’esprit ce soir ? ». À son arrivée en conférence de presse, quelques instants seulement après la belle performance réalisée par son équipe, Carlos Fangueiro est interrogé d’emblée sur l’attitude de ses joueurs. Il faut dire que le Swift a mis le bleu de chauffe dès l’entame du match et ce, tout au long de la rencontre. En témoignent les vingt-et-une fautes commises par les joueurs d’Hesperange. « On savait qu’on n’était pas prêt pour jouer 90 minutes », reconnaît le tacticien portugais. « On vient d’entrer dans la quatrième semaine de préparation, alors qu’il en faut normalement six avant le premier match officiel. On n’était pas prêt, c’est pour ça que je dis que ce sont de vrais guerriers sur le terrain. Un esprit de sacrifice énorme, une envie énorme, le respect des consignes. Je tiens à saluer le comportement de mon équipe ». Pas impressionné par son adversaire du soir pourtant prestigieux – le Slovan s’est hissé en huitièmes de finale d’Europa Conference League la saison dernière – le Swift a su répondre au rythme imposé par les partenaires de Vladimír Weiss. Le capitaine slovaque n’a pas caché son agacement à force de sentir les joueurs du Swift sur ses mollets. Avec et sans ballon, les Hesperangeois ont dicté leur loi en première mi-temps, dominant les débats de la tête et des épaules. « Je suis très heureux de la première mi-temps, un peu déçu de la deuxième », tempère le Portugais. « En première, on était supérieur. On avait plus de possession, on n’était plus dangereux, on a contrôlé tous les moments du jeu. Je pense qu’on est revenu des vestiaires avec trop de confiance. »
« Notre stratégie était la bonne »
CARLOS FANGUEIRO
Entre la première mi-temps de haute facture et le retour aux vestiaires, le carton rouge est venu contrecarrer les plans du Swift, pourtant à 11 contre 10 pendant toute la seconde période, après que l’expérimenté Juraj Kucka ait perdu son sang froid en mordant Négo Ekofo. « On a demandé à faire circuler le ballon plus rapidement pour attirer l’adversaire d’un côté et renverser à l’opposé, mais ça n’a pas été respecté », regrette Fangueiro. « Avec la fatigue, les déchets techniques sont arrivés aux mauvais moments, donc on n’a pas réussi à gérer beaucoup de temps forts en deuxième mi-temps. Mais globalement, je suis très fier de ce groupe ». Ce groupe, déjà uni grâce au travail de Pascal Carzaniga qui l’a guidé vers le premier titre de champion de Luxembourg de l’histoire du club, a conservé ses liens forts malgré l’arrivée de nouveaux joueurs. La mayonnaise du chef Fangueiro a déjà pris après les quatre semaines de préparation qui viennent de s’écouler.
Avec désormais ses trois recrues à l’accent portugais, qui s’ajoutent aux trois Dudelangeois apportés dans ses bagages à l’intersaison, l’ancien coach du F91 avait, avant ce premier tour de qualification à la Ligue des Champions, tous les ingrédients nécessaires pour mettre en place sa recette favorite, le 3-5-2. Ou 5-3-2, question de point de vue. Aldin Skenderovic amène sa bonne qualité de relance et sa capacité à jouer sous pression, dans la densité et les petits périmètres. En première mi-temps, la défense a permis au Swift de jouer plus haut et d’effectuer un pressing de tous les instants. Pour son baptême du feu, le gaucher Simão Martins, pas encore à 100 % physiquement, a tenu son rang dans l’axe gauche de la défense. Au milieu de terrain, Charles Morren fait plus que remplacer Mehdi Terki dans l’entrejeu : le Belge semble faire partie de cette équipe depuis des années. Certes, le joueur de 31 ans a évolué sous les ordres de Carlos Fangueiro à Dudelange pendant trois saisons, mais le nouveau numéro 28 hesperangeois s’est tout de suite fondu dans le collectif du Swift. Placement, interceptions, retours défensifs, il a été, comme à son habitude, le véritable poumon de son équipe. Privé de Clément Couturier, blessé à l’ischio-jambier, Carlos Fangueiro a lancé Gustavo Hemkemeier, son premier match depuis décembre 2022. Le luxembourgo-brésilien a fait bonne impression dans l’entrejeu, par son abattage et sa qualité technique. Sans véritable ailier, sans vrai numéro 9, Bryan Nouvier, Blankson Anoff et Dominik Stolz se sont chargés d’animer l’attaque du Swift. L’ancien coach de Pétange a joué la gagne jusqu’au bout avec l’entrée de deux attaquants, Lado Akhalaia, finalement toujours dans l’effectif, et Paul Ayongo, fraîchement arrivé des Central Coast Mariners après une carrière passée au Portugal, alors que Lucas Correia, joueur de couloir, est resté sur le banc.
Un véritable casse-tête s’offre désormais à Carlos Fangueiro, certainement très heureux d’avoir le choix, obligé de composer avec un effectif restreint la saison passée. Entre Bryan Nouvier, Blankson Anoff et Gustavo, les places seront chères puisque Couturier sera certainement rétabli de sa blessure et Dejvid Sinani, retenu au Luxembourg pour ce déplacement, réintegrera le groupe. Un ex-Dudelangeois de plus pour mener peut-être le Swift, vers une qualification historique.
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