En lice sur la liste du LSAP à Differdange à l’occasion des prochaines élections municipales, Thierry Wagner (49 ans) est toujours un passionné de sport et de politique. Il évoque ici sa candidature et sa vision du sport à l’échelle de la commune qui lui tient à cœur.
Thierry, pour ceux qui ne vous connaîtraient pas bien, pouvez-vous nous rappeler votre parcours sportif et politique ?
En tant que sportif, il faut remonter quelques années en arrière, comme j’ai déjà 49 ans (rires). J’ai joué au handball chez les Red Boys, j’ai été trois fois champion du Luxembourg, ainsi que joueur de l’équipe nationale. Ensuite, j’ai travaillé au service des sports de la ville de Differdange pendant 17 ans, j’étais responsable du service et j’ai commencé à construire ce département. Puis en 2020, je suis parti au ministère des Sports, où je travaille en tant que responsable de la Division projets et analyses. J’ai aussi été vice-président de la Fédération de handball quelques années, mais maintenant je suis juste membre du conseil d’administration. Dans ma formation, j’ai fait du management du sport, je suis un peu expert en la matière, grâce à mon parcours en tant que sportif. Le sport c’est ma passion, mais également ma vie.
Vous avez donc choisi de vous présenter aux prochaines élections municipales sur la liste LSAP. Pourquoi ?
Mon objectif est à nouveau de travailler au niveau du sport à la ville de Differdange. À l’époque, j’étais l’un des initiateurs du label « European City of Sport », que l’on a reçu en 2018, et c’était une première pour une ville luxembourgeoise. Mais je ne me retrouve plus dans le plan communal de la majorité actuelle. Pour moi, le sport c’est tout de même quelque chose de très important dans la société. Il y a la problématique du bénévolat, il faut que les clubs puissent travailler convenablement, il faut leur donner la possibilité d’engager du personnel professionnel pour leurs clubs. On en a de grands ici à Differdange, que cela soit en football, en handball ou en gymnastique. Il y a des gens qui disent « si on a des professionnels dans notre club, on a plus besoin de bénévoles », et en fait c’est le contraire, les bénévoles vont revenir, car ils vont voir qu’il y a une structure où l’on peut travailler convenablement. C’est une chose sur laquelle le ministère des Sports travaille également. On a besoin d’athlètes professionnels c’est sûr, mais les structures et l’encadrement doivent également être plus professionnalisés. On est également d’avis que les jeunes doivent pouvoir exercer une activité sportive gratuitement, sans payer de carte de membre ou de licence. Il y a des sports qui sont plus chers que d’autres, et certains jeunes – par manque de moyens de leurs parents – ne peuvent pas se lancer. Alors que par exemple, au niveau de la culture, les écoles de musique sont gratuites ? Alors pourquoi pas le sport ? On a fait des études pour savoir combien cela coûterait à la commune, et ce n’est vraiment pas beaucoup. C’est important pour la santé mentale des jeunes, la cohésion sociale, l’intégration, l’inclusion… Le sport, c’est une école de la vie.
L’accessibilité du sport, sa gratuité, c’est donc le moteur de votre projet pour la commune ?
C’est vraiment un des points que l’on veut souligner, oui. D’un autre côté, il faut aussi que les enfants en maison relais aient la possibilité de faire du sport en club. Actuellement, on agit de façon inverse, les clubs vont dans les maisons relais pendant la pause de midi pour proposer des cours. C’est intéressant pour les motiver à faire du sport, mais d’un autre côté, si les enfants n’ont pas la possibilité de s’entraîner dans leur club, avec leurs copains, ils ne vont pas s’intégrer ni s’identifier au club. C’est important dans les sports collectifs ; si on ne s’entraîne pas ensemble, ce n’est pas la même chose. Il faudrait que la commune mette en place une logistique pour libérer les enfants entre midi. C’est à la commune de voir comment gérer le transport, il faut faire une étude. Un autre point que l’on souligne, c’est l’engagement d’un coordinateur sportif au niveau de la commune. Il faut quelqu’un qui travaille sur le terrain, avec les clubs, pour trouver des solutions. Mais pas uniquement avec les clubs, car il y a aussi le sport-loisir, ou pour les personnes âgées. Il faut composer avec les différents acteurs sur le plan communal pour trouver des solutions et des synergies afin de travailler ensemble.
Quand vous vous êtes engagé en politique au LSAP, pourquoi avoir choisi ce parti plutôt qu’un autre ?
Je suis membre du LSAP depuis 30 ans, j’ai toujours été socialiste, et je me suis engagé dès l’âge de 17 ans. Ensuite, il y a eu ma carrière sportive, je n’avais plus beaucoup de temps pour la politique, puis j’étais fonctionnaire auprès de la commune, ce qui est une position où il est préférable de rester politiquement neutre. Mais malgré tout, je n’ai jamais laissé ma carte de membre de côté, j’ai toujours payé. Maintenant, j’ai la possibilité de m’engager, je vois qu’il y a quand même beaucoup à faire à Differdange, et pas seulement au point de vue sportif. Il faut également le faire pour le logement, la jeunesse… Au niveau communal, il faut s’attaquer aux problèmes. On ne peut pas toujours dire « c’est à cause du corona ». Ce n’est pas juste, et il faut le dire.
La politique, c’est souvent beaucoup de travail afin de trouver des compromis. Est-ce plus difficile à Differdange qu’ailleurs pour y arriver ?
Au niveau communal, il faut dire que les programmes se ressemblent beaucoup, bien qu’il y ait tout de même des différences au niveau des idées. Il faut souvent trouver des solutions quand les avis divergent avec un, voire deux partis. C’est très important, car on s’engage avec un programme auprès de nos électeurs et on veut faire de notre mieux pour qu’il soit appliqué avec nos partenaires de coalition. Mais il y a des possibilités de travailler ensemble, d’autant plus que les autres partis ont eux aussi tout intérêt à faire progresser Differdange pour la remettre à sa troisième place au niveau du pays, notamment concernant la sécurité, qui est un très gros problème. Il faut remettre les pendules à l’heure, et donc travailler tous ensemble.
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