Natif de Perpignan, et joueur au sein du club de Saint-Cyprien, Timothée Briset débute le golf dès l’âge de cinq ans. Et y trouve, bien vite, un certain talent. Engagé dans un bon nombre de compétitions avant ses dix-huit ans, le golfeur s’y complait bien, et s’offre de nombreux titres. Une confirmation du talent et du potentiel du « gamin » d’alors, qui, vers l’âge de vingt ans, décide de franchir le cap, et de s’atteler au monde professionnel. Une aventure qui ne tourne pas aussi bien que désiré, la faute à plusieurs facteurs : « Cela ne s’est pas forcément très bien passé, car comme tout le monde sait avant tout que dans le golf, il faut avoir de grosses ressources financières pour réussir ». Un aspect financier, donc, mais pas que, puisqu’après des années de succès avec un entourage au sein de la fédération ou des clubs, le passage au monde professionnel amène vite à être confronté à soi-même, sans aide extérieure. « Quand tu passes pro, tu n’es plus encadré. Tu es livré à toi-même. Même si tu joues bien, cela crée forcément un handicap supplémentaire ». Une difficulté supplémentaire qui explique alors les difficultés sur le plan mental au moment de réussir. « Il y a eu des difficultés sur le plan mental oui, mais pas nécessairement du côté technique. Disons que c’était le brouillard dans ma tête ».
Devant cette difficulté et des résultats en berne, Briset se résout à enchaîner les petits jobs à côté, tant pour pouvoir se payer quelques tournois que vivre, tout simplement. Une évolution qui l’amène alors à passer son diplôme d’entraîneur, ce qui le fera atterrir au Grand-Duché, du côté de LuxGolfCenter mais aussi Allsquare, qui lui fournit l’équipement mais aussi d’organiser des stages à l’étranger.
Un rêve toujours dans le coin de la tête
L’ancien professionnel se range donc dans cette vie et met de côté les rêves de monde professionnel. À plusieurs reprises, son entourage lui conseille d’y retourner. Mais, malgré un désir présent, il manque un petit quelque chose pour définitivement relancer la machine. « L’envie était toujours là, mais il fallait attendre le bon moment » confirme ainsi Briset. Un feu intérieur qui se nourrit en particulier par une peur : celle de ne pas avoir tout donné pour vivre de son rêve. « Ce qui a toujours joué dans ma tête, c’est de me dire que le jour où je vais mourir, je ne veux pas avoir de regrets. Et je ne voulais vraiment pas me dire sur mon lit de mort que je ne suis pas allé au bout du truc… »
Alors, le golfeur se remet finalement dans le bain. Fort de ses 35 ans, il se rassure vite en remarquant que « les jeunes contre qui je joue ne tapent pas plus fort que moi, ce qui était rassurant, surtout après huit ans sans faire de compétitions… »
Avec dorénavant un entourage qui s’occupe de lui de tout le côté administratif (recherche de sponsors, création d’une société et autres activités chronophages et trop éloignées de la discipline en elle-même), Timothée Briset peut alors se consacrer de nouveau à la compétition. Et, la semaine dernière, la consécration arrive : suite à ces résultats, le trentenaire s’est qualifié pour le Pro Golf Tour, rejoignant ainsi la troisième division du DP World Tour. Un succès, un vrai, qui n’empêche pas l’athlète de viser haut. Alors que la compétition débutera mi-mars, Briset l’assure : l’objectif est bien de monter en seconde division.
Une ambition qui n’empêchera pas l’entraîneur de continuer à donner des cours au Luxembourg. « Le golf professionnel est très auto-centré. J’ai besoin de ce côté social pour continuer à maintenir une forme de stabilité. C’est certain que je vais continuer de donner des cours, même si cela sûrement un peu moins que par le passé. »
Dans quelques mois, donc, Timothée Briset débutera un second baroud d’honneur dans le monde professionnel du golf. Mieux entouré, plus sûr de lui, et toujours porté par une réelle ambition, le golfeur aimerait viser plus haut. Mais qu’il se rassure, une sacrée victoire a déjà été accomplie : les regrets sur le lit de mort se sont déjà considérablement éloignés.
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