Il y aura toujours ceux qui, par pure logique arithmétique, assèneront que la première place dans cette poule est encore atteignable. Et tout mathématicien qui se respecte pourrait en effet confirmer que oui, le Luxembourg peut techniquement encore remporter ce groupe. Cinq points de retard, et six encore à distribuer : c’est faisable. Mais la simple vérité d’une équation est assurément loin de celle du terrain et des probabilités footballistiques. Voir la Turquie perdre successivement contre les Roud Leiwen et les Iles Féroé est un scénario qui s’apparente à de la science fiction. Alors, l’enjeu est-il minime pour ce 5e match de cette poule de Ligue des Nations ? Assurément, non. Car, au-delà de réussir une grosse prestation, la sélection doit aussi réussir à trouver une solidité défensive dans les gros matchs. Si l’on excepte les rencontres en Lituanie et aux Iles Féroé, deux nations d’un standing inférieur, les Roud Leiwen ont toujours encaissé des pions, et ce depuis le 27 mars 2021, soit dix-huit mois. Rien de choquant, en soi, contre des nations du calibre du Portugal, la Serbie ou encore l’Irlande. Mais la progression passe aussi par cette capacité à conserver les cages inviolées.
À voir le sélectionneur, situé par hasard à nos côtés dans l’avion vers Istanbul, avant même le décollage sortir son ordinateur pour refaire une analyse tactique de la rencontre, le doute n’est pas permis. Cette rencontre contre le mastodonte de cette poule 1 est un véritable test, encore, pour le Luxembourg, qui avait cédé par deux fois à domicile contre cette même opposition. Avant, demain, de rejouer, cette fois dans un stade de Basaksehir certes modeste, mais probablement bouillant (Les 17 000 places auraient trouvées preneurs).
Adversaire confirmé, stade plein, public hostile : un énoncé que les Roud Léiwen ont rencontré plusieurs fois ces dernières années, à l’image des déplacements récents en Serbie, Portugal, ou Bosnie. Trois rencontres qui se sont achevées par des défaites, dont deux sur des scores fleuves. Un constat qui pourrait jouer dans la décision du coach quant à son choix d’un onze de départ qui parait encore complexe à anticiper.
Un onze dur à prévoir
Une chose est sûre : le sélectionneur ne pourra aligner la même équipe que celle du match aller. Car ils sont nombreux à s’être blessés pour ce rassemblement, à l’image de Christopher Martins, taulier précieux mais donc absent. Dans ce contexte, Sebastien Thill, candidat logique à son remplacement pourrait jouer gros lors d’une rencontre où l’abattage et l’interception de passes ayant pour objectif de faire exploser le bloc seront vitaux. La débauche d’énergie de l’ancien de Tiraspol semble en effet lui conférer une longueur d’avance avec les autres alternatives dans l’entrejeu.
Au rang des titulaires « assurés », ils sont plusieurs à, sauf énorme surprise, savoir qu’ils débuteront ce jeudi soir. Moris, Chanot, Pinto, Barreiro, Rodrigues et Sinani devraient ainsi entamer la rencontre. Un petit groupe à laquelle on peut ajouter Laurent Jans, quand bien même sa position, habituellement sur le côté, demeure sujette à interrogation. Les propos du sélectionneur lors de l’annonce du groupe semble tout de même pointer vers un rôle en défense centrale, qui libérerait donc une place sur le côté, logiquement pour Marvin Martins. Reste à savoir alors si l’axe, déjà composé de Chanot et Jans, verra un autre joueur y participer (Gerson, Skenderovic, Mahmutovic…) ou si Holtz partira sur une défense à quatre.
Enfin, devant, plusieurs options demeurent disponibles. Le trio composé de Borges – Sinani – Gerson est évidemment celui qui fait le plus saliver, tant le potentiel offensif de ces trois comparses est prometteur. Un trio particulièrement offensif, qui pourrait ne pas voir le jour, si Holtz faisait le choix de s’appuyer sur un profil plus en pivot à la Deville ou capable d’harceler comme Vincent Thill. La puissance athlétique d’Omosanya, elle, ne devrait pas, sauf énorme surprise, être utilisée dès le coup d’envoi du match.
Ainsi, à la veille de cette rencontre excitante, bien malin celui qui saura prédire le onze de départ, ainsi que l’animation collective. Défense à 4 ou 5 ? La puissance offensive avec Borges, ou une solution plus conservatrice ? Jans sera t-il définitivement dans l’axe, comme l’ont laissé poindre les propos du sélectionneur ? Tant de questions que le sélectionneur pourrait encore être en train de se poser, à moins que ses décisions aient été prises depuis un certain temps.
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