Avec 19 buts et 6 passes décisives au moment où nous écrivons ces lignes, Elias Filet a activement contribué à la saison exceptionnelle du Progrès Niederkorn en BGL Ligue. Prêté par le FC Sochaux, le jeune attaquant de 21 ans a crevé l’écran pour sa première saison dans une équipe première. Arrivé saignant, le jeune Filet repart du Grand-Duché plus aguerri, avec logiquement le DRIBBLE! d’Or du Meilleur Espoir dans ses bagages. Prêt à être dégusté.
Tu viens de région parisienne et tu es arrivé de Sochaux au mercato estival. Quel a été ton ressenti à ton arrivée ici, au Luxembourg ?
Au début, je ne connaissais pas du tout le Luxembourg. J’ai presque tout découvert sur place. Je n’ai pas essayé de me renseigner avant de venir, je voulais voir de mes propres yeux. Ça s’est bien passé dès le départ, la préparation a été bonne. S’entraîner le soir, c’est différent, il y a aussi l’autonomie et le fait de vivre tout seul. Je pense que les deux premiers matchs de la saison, face au Swift et face à Dudelange, ont été mes deux meilleurs matchs. On n’a pas su gagner, mais après on a enchaîné et on a pris nos marques. Ensuite, je n’ai plus trop joué. Ça m’a piqué, ça m’a remis dedans, ça m’a motivé et poussé à faire mieux. Je trouvais dur le fait d’être sur le banc mais quand les résultats sont là, tu n’as pas forcément ton mot à dire. C’est ce qu’il y avait de mieux pour l’équipe à cet instant.
Entre novembre et mars, tu crèves l’écran et inscris 10 buts en 7 matchs. Quel a été le déclic, qu’est-ce qui a changé ?
Ce n’était pas vraiment un déclic mais quand j’inscris mon doublé contre le Fola Esch, je me dis « ça y est, la mauvaise passe est terminée ».
« À un moment, je n’ai plus trop joué. Ça m’a piqué, ça m’a motivé et poussé à faire mieux »
ELIAS FILET
C’est aussi ta relation avec les autres joueurs offensifs qui s’est améliorée au fil des mois ?
Effectivement, au fur et à mesure des entraînements, on s’est mieux entendu sur le terrain, on a eu plus d’automatismes et la sauce a commencé à prendre.
Quel a été le rôle et l’apport de ton entraîneur, Jeff Strasser, dans ton jeu ?
Il m’a beaucoup conseillé dans les duels. Il m’a demandé d’être plus costaud, de davantage utiliser mon pied droit aussi. On a eu beaucoup de discussions et j’ai bien progressé.
Tu citais les matchs allers contre le Swift et Dudelange comme tes matchs références. Pourquoi ?
Contre le Swift par exemple, je ne marque pas mais dans le contenu, j’ai fait un bon match. Dans les duels aériens, dans la profondeur, dans mes remises. J’ai fait un match complet où j’ai tout réussi.
Au moment où on se parle, tu as inscrit 19 buts et délivré 6 passes décisives. Tu t’attendais à marquer autant ? Tu t’étais fixé un objectif de buts ?
Je ne suis pas du genre à me fixer des chiffres. Je joue comme ça vient. Je suis venu avec l’ambition de marquer le plus possible. À chaque match j’avais l’envie d’être décisif, que ce soit par le but ou par la passe.
En voyant Rayan Philippe et Dominik Stolz en tête du classement des buteurs, tu as eu aussi l’envie d’aller les chercher ?
À vrai dire, je me suis surtout concentré sur moi. C’est vrai qu’à un moment donné, je n’étais pas très loin d’eux, mais maintenant c’est mort, ils ont pris trop d’avance ! (rires)
« Je ne me définis pas comme un joueur qui marque uniquement des buts. Dans la construction, je suis capable de faire jouer les autres »
ELIAS FILET
Tu as beaucoup marqué, mais tu comptes également plusieurs passes décisives. Te définis-tu uniquement comme un joueur qui marque des buts, un finisseur ?
Non. Dans la construction, je suis capable de faire jouer les autres. Je ne vais pas forcément faire la passe qui casse directement une ligne, mais je vais faire une remise de la tête pour un de mes coéquipiers qui, lui, va créer le décalage.
Il paraît que tu es râleur avec tes coéquipiers. C’est vrai ?
Qui a dit ça ? (rires). Pas sur le terrain, quand je suis dans mon match, je reste concentré, mais peut-être après. Parfois, je peux bouder parce que je n’ai pas marqué, ou qu’on aurait pu me faire une passe à un moment donné, ou parce que j’ai raté un geste. Je dirais boudeur plutôt que râleur. C’est parce que je suis jeune ! (rires)
Cette saison, tu portes le numéro 13 et il t’a plutôt porté chance. Certains sont superstitieux avec ce numéro. Pas toi ?
J’ai grandi dans le 13e arrondissement de Paris, c’est pour cette raison que j’ai choisi ce numéro. Je suis superstitieux mais dans le bon sens du terme, pour le coup. Moi, ma superstition, c’est de ne pas en avoir, parce que tu peux vite en devenir dépendant.
Pas de rituel d’avant-match, donc ?
Parfois si, mais j’essaie tout de suite de changer la semaine suivante pour justement ne pas en installer.
Tu vas retourner au FC Sochaux à la fin de la saison, à l’issue de ton prêt. Il y a déjà des rumeurs de départ (SC Bastia, où évoluent Florian Bohnert et Kevin Van Den Kerkhof, deux anciens pensionnaires de BGL Ligue). Tu te sens prêt pour la Ligue 2 ?
Mon objectif, c’est de continuer à progresser. J’ai commencé en National 3 avec Sochaux où j’ai performé. Ensuite, je suis venu ici dans l’optique d’évoluer à un échelon supérieur. Là encore, j’ai été performant et j’ai progressé. La saison prochaine, si je joue en Ligue 2, ce sera encore un échelon supérieur, donc oui, je me sens prêt.
Et la France est une priorité absolue, ou tu es prêt à partir à l’étranger ?
Pas forcément. La priorité, c’est surtout d’être dans un projet où je joue et où je prends du plaisir.
Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG
m : moien@mental.lu