Il y a avant tout la joie de la qualification. Pour son retour en Europe, le Progrès, tête de série, a fait respecter la hiérarchie en allant chercher sa qualification au Kosovo contre Gjilani. Un succès pas loin d’être vital, tant pour le prestige que pour les finances, au sein d’un pays dans lequel la moindre rentrée d’argent dans le football est devenue une denrée précieuse. Avec approximativement 240 000 euros qui rentrent dans les caisses d’un club au budget de 2 000 000, c’est un coup de pouce ici non négligeable.
Des recrues déjà dans le bain
Autre source de satisfaction : l’apport des recrues qui, pour leurs premières rencontres officielles se sont révélées décisives. Au match aller, Natami avait déjà offert une prestation en grande pompe avec le but du 2-1 et une activité incessante. Bis repetita lors de cette manche retour où l’ailier a, dès la quatorzième minute, provoqué l’expulsion de son vis-à-vis Sinani, pris de court et trop en retard pour reprendre la balle licitement.
Si Mixtur n’a pas encore ouvert son compteur, son attitude et sa combattivité constante en font déjà un élément précieux. Pressing incessant, appels de tous les instants, mais aussi une superbe remise pour Antoine Mazure sur l’ouverture du score. Le jeune attaquant, en provenance du Havre, a démontré, sur ces deux rencontres, être capable d’effectuer un véritable travail de sape tout en conservant une capacité à faire le geste juste quand nécessaire. Quant à Sanali et Jarmouni, tout deux rentrés en jeu au même titre que le match aller, ils ont su faire la différence, le premier – sûrement sérieusement blessé – servant parfaitement le second pour le but du K.O. Des recrues qui ont ainsi prouvé leurs capacités à se fondre dans le moule qui ne doivent pas néanmoins occulter que la prestation, dans son ensemble, n’a pas été particulièrement satisfaisant.
Se qualifier en jouant mal, c’est dorénavant possible
Si on se doute évidemment que le technicien et son staff vont regarder à plusieurs reprises cette rencontre pour essayer de cerner les raisons derrière les difficultés à maîtriser ce match, il y a néanmoins selon nous, quelque chose de profondément positif à cette prestation mitigée. Car cela signifie aujourd’hui qu’effectuer un match moyen pour un club luxembourgeois peut malgré tout être suffisant pour une qualification en compétition continentale. La performance parfaite n’est plus nécessairement obligatoire pour continuer d’avancer, et si, logiquement, on aimerait voir des rencontres bien plus abouties, on ne peut que se féliciter de ce que cela signifie en termes de l’amélioration globale du niveau de jeu. Un constat partagé par Jeff Strasser qui, en conférence de presse, affirmait être fier de son groupe et de « la qualification, du comportement, de la volonté, de l’agressivité, mais pas du contenu ». Questionné sur la symbolique de l’emporter sans avoir nécessairement fait le meilleur match, le technicien abondait : « Gagner comme cela est en effet un signe de la progression du football luxembourgeois. Un autre, c’est qu’aujourd’hui, les mecs sont tous venus pour se qualifier. Et ils le pensaient tous vraiment ». La présence de quatre clubs au second tour, une fierté pour Strasser amène en effet l’entraîneur à louer « tous ces gens qui font que le niveau et les structures augmentent et deviennent plus professionnels ». Avant, tout de même, de lâcher un message aux institutions. « Maintenant, il faudrait que tout le monde, y compris la fédération et certaines personnes qui sont là-bas mette un peu plus le championnat luxembourgeois en valeur ». Un message pour le moins direct, le dernier, avant de se lancer dans la préparation du match contre Midtjylland. Car le coach le sait : face à une telle écurie, cette fois-ci, un contenu moyen ne sera jamais suffisant.
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