La presse parlait de crise. De révolution. De querelle interne, et d’un groupe proche d’imploser. Pourtant, on ne pouvait s’empêcher d’être en désaccord sur cette position, au vu de certains propos, et autres attitudes. Naïvement, on parlait d’un coup à jouer, d’une réelle opportunité, et d’un réel optimisme. Le tout en ayant peur de nous fourvoyer totalement malgré nos convictions. Mais, dès les premiers instants de la rencontre, les Roud Léiwen ont montré en termes de débauche, de solidarité, que l’union sacrée, en laquelle on croyait tant, était bien présente. Une attitude confirmée dès l’entame lorsque Yvandro Borges récupère à la rage une passe hasardeuse de la défense bosniaque. La jeune pépite récupère contre Barisic, élimine le gardien, et propulse au fond pour un début de match rêvé (0-1,4e).
Un Luxembourg des grands soirs
Un but qui climatise clairement un stade pourtant chauffé à bloc, et une sélection bosniaque décontenancée par ce début de match imprévu. Perturbés, les partenaires de Pjanic ne réussissent pas à trouver la solution et proposent un jeu trop stérile pour vraiment mettre à mal l’adversaire. Un centre fort que Moris arrête avec autorité, une tête sur corner qui frôle le cadre, et admettons-le, une vraie opportunité sur un coup de billard dans la surface que Kodro, opportuniste, récupère et fracasse de la tête… sur le poteau. La seule réelle occasion d’une équipe bosniaque bien contenue, et qui voit, au fil de la première mi-temps, le public se transformer de soutien à colérique contre un match assez fade. De l’autre côté, si les Roud Léiwen ne se procurent pas de réelles opportunités concrètes, on note une facilité à transpercer les lignes, et se rapprocher de la surface. Une excellente performance, entre pressing sans faille et tranquillité balle au pied, à l’image d’un Danel Sinani toujours aussi indispensable. Suffisant pour rentrer des vestiaires avec un avantage au score mérité, et prometteur.
Une victoire historique
On le sait, au football, une physionomie, un tempo, une domination : tout cela peut se jouer à rien. Et, lorsque Leandro Barreiro, sur un relais avec Sinani, récupéré après un contre favorable, se retrouve seul face au but, on se dit que la rencontre peut être définitivement pliée. Las, le jeune attaquant voit le portier adverse repousser sa frappe. Un très bel arrêt qui relance tant la sélection bosniaque que le public, surchauffé à bloc. Le début de trente minute particulièrement intense, dans laquelle la sélection plie mais ne rompt pas. A l’image de ce penalty, sur un (très) léger tirage de maillot, finalement validé la VAR. Mais l’union sacrée, indomptable, irréprochable, va apporter cette réussite qui voit Hadziahmetovic tirer au-dessus. Derrière, la pression demeure, et Moris, comme toujours, jaillit pour éviter l’égalisation sur une formidable horizontale. C’est alors, au plus dur, que les Roud Léiwen vont trouver la libération. Barreiro, héroïque, s’arrache au milieu de terrain contre une défense bien trop haute. Le milieu de terrain réussit d’un tacle rageur à servir Sinani. Le numéro 9, aux trente-cinq mètres, se retrouve face à un portier sorti trop précipitamment. Un contrôle, un décalage, un enroulé dans le but vide, et la folie est totale (0-2, 73e). Trop pour une Bosnie abattue, qui voit le public excédé demander la démission de l’entraîneur. Une colère en totale contraste avec l’euphorie d’un Luxembourg prodigieux qui s’offre là une des plus belles victoires de son histoire.
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