Jeff Strasser le disait lui même : « Le football est aussi une histoire de différence de niveau. Il n’y a pas à discuter, qualitativement, tant individuellement que collectivement, notre adversaire était supérieur à nous ». Pourrait-on vraiment parler de surprise sur ce constat de la part du technicien de Niederkorn ? Évidemment, non. Lorsque la majorité des transferts d’un club pour un seul joueur excède le budget global de l’équipe qui se présente à vous, il y a fort à parier que vous avez devant vous un net avantage en termes d’effectif.
En ce sens, Midtjylland a fait honneur à son statut d’immense favori, en offrant une partition digne de ce que l’on pouvait attendre de lui. Un pressing constant, une qualité technique impressionnante et, comme on était en droit de l’imaginer pour une équipe danoise, un impact physique de tous les instants. Face à une équipe qui ne semblait présenter aucune réelle faiblesse, le Progrès a tout donné et n’a, en soi, pas à rougir de sa prestation. Mais les coéquipiers de Metin Karayer peuvent néanmoins avoir quelques regrets. Si encaisser deux buts de la tête face à un adversaire dont les gabarits était en grande majorité impressionnants n’est pas à ranger dans la case remords, la justesse offensive, elle, en fait bien partie.
Une lucidité et justesse à retrouver
Pour battre un adversaire au budget vingt-cinq fois supérieur au vôtre, il faut réussir le match parfait. Dans l’abnégation, la solidarité, la concentration et la rigueur. En ce sens, le Progrès a fait le job. Mais, et c’est là que le bât blesse, l’exploitation des rares opportunités aurait pu être meilleure. Ils ont été nombreux à faire le mauvais choix ou à n’avoir pas eu la justesse nécessaire au moment de conclure. On pense à Bijelic, qui, à plusieurs reprises, a fait preuve d’une maladresse technique ou d’un manque de vision de jeu préjudiciables. Il y a aussi Omar Natami, remplacé, ou Kenny Mixtur, remplaçant, qui ont parfois privilégié la piste individuelle au détriment de la réussite collective.
Face à un adversaire d’un moindre calibre, ces petites fautes auraient été vite oubliées. Mais, lorsqu’on est dans une telle confrontation, qui plus est dans un contexte européen, alors ces failles se voient bien plus. Et se doivent d’être impérativement corrigées alors que le FC Midtjylland débarque au Stade Municipal de Differdange.
Alors, quels sont les motifs d’espoirs ? D’abord, que les hommes de Jeff Strasser n’ont tout simplement jamais abandonné. Un but juste avant la mi-temps alors que l’on commençait à croire en un retour aux vestiaires sans avoir encaissé ? Pas suffisant pour lâcher prise. Un second pion à l’heure de jeu, au moment ou le Progrès faisait le plus jeu égal avec son adversaire ? Pas de quoi baisser les bras. Cette solidarité, ce courage, il faudra les revoir ce jeudi au Grand-Duché, pour espérer faire un coup.
Il faudra aussi compter sur d’autres facteurs : la très belle ambiance imposée par les supporters du FCM ne sera plus présente pour porter le club danois. Le stade sera lui aussi une inconnue pour Isaksen et ses coéquipiers. Une pelouse plus petite, des supporters acquis à la cause du Progrès et un certain dépaysement : voilà tant de raisons de croire, peut-être, en un exploit.
Mais pour cela, il faudra savoir être létal. Clinique. Froid. Il sera alors vital de laisser les émotions de côté pour, comme en BGL Ligue, analyser la situation, choisir la meilleure solution et y ajouter la justesse technique pour avancer les pions de son échiquier. Et même avec tout ceci, rappelons-le, cela ne sera pas nécessairement suffisant face à un adversaire d’un calibre tout autre. Mais, une chose est certaine : si ces ingrédients ne sont pas réunis, alors il ne servira à rien, réellement rien, de croire en un potentiel exploit historique.
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