Swift : une stabilité à consolider

Le retour de Pascal Carzaniga sur le banc du Swift, conjugué au départ de Sofian Benzouien à la direction sportive, serait-il synonyme du renouveau du club hesperangeois ? Rien n’est sûr, même si on tend à y croire.

Est-il enfin fini, le temps où le Swift voulait de grands noms pour diriger son équipe et où le moindre faux pas entrainait une pression sur les épaules de son entraineur ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais il y a une certitude : le retour de Pascal Carzaniga sur le banc du stade Alphonse Theis a vraisemblablement remis de l’ordre dans les idées d’un club qui a parfois eu les yeux plus gros que le ventre. La preuve : depuis le premier départ du technicien français en juin 2021, le Swift a engagé Aniello Parisi, manager des U18 de l’AS Roma avant son arrivée, qui a tenu jusqu’à la fin de la saison mais dont le passage a été pour le moins décrié par les joueurs ayant évolué sous son aile, tant d’un point de vue tactique qu’au niveau de l’adaptation à son groupe (il ne parlait ni français, ni anglais, ni allemand…), et juste avant Vincent Hognon, ex-entraîneur du FC Metz (en Ligue 1 notamment), dont le séjour a duré quatre-vingt-un jour et huit petits matchs. Mais c’est bien le passage de ce dernier qui a pu poser question, tant son vécu aurait pu (et même dû ?) être une force pour un club aux ambitions démesurées sur le plan national et certaines sur le plan continental. Mais une préparation tronquée par une arrivée courant juillet, quelques jours avant un premier tour de coupe d’Europe face à une équipe aguerrie telle que Domzale avaient en partie eu raison d’un début de saison compliqué pour le club hesperangeois. En interne, la situation était très tendue entre le coach français et sa direction. Le premier voyait une progression de son effectif sur le moyen terme, quand le Swift voulait immédiatement récolter les fruits de ses investissements. Résultat : en septembre, la séparation entre les deux parties était déjà actée. 

Reculer pour mieux sauter

Cette époque semblait encore être celle où le Swift ne voyait que par le prisme du résultat et de la conquête du titre coûte que coûte, sans établir une véritable stratégie et identité à une équipe qui en avait pourtant bien besoin. La deuxième partie de saison 2021/2022 ont été une partie du renouveau du club, avec une seule défaite entre janvier et mai. Pourtant, la saison dans sa globalité laisse un terrible goût d’échec avec une quatrième place au classement, non qualificative pour le premier tour d’UEFA Europa Conference League. Exit Aniello Parisi et Bertrand Crasson, Hesperange rappelle Pascal Carzaniga, un ancien de la maison qui avait réalisé un retour honorable dans l’élite avec une troisième place au classement obtenue en mai 2021. Terminé les noms clinquants, le Swift a fait le choix de la stabilité avec un entraineur qui connait parfaitement la BGL Ligue puisqu’il l’avait déjà côtoyé avec le F91 Dudelange, le Progrès Niederkorn, Differdange et donc le Swift Hesperange. Un an plus tard, le Français a ainsi fait son retour avec une ambition toujours aussi importante, mais aussi et surtout un peu plus de convictions que lors de son premier passage. La non-participation à la campagne européenne de cet été était finalement un mal pour un bien, et le technicien a pu bâtir un groupe complet (peut-être trop) composé de joueurs aguerris du championnat : Stolz, Prempeh ou Garos sont restés, Gustavo, Delgado ou encore Nouvier sont arrivés pour consolider un effectif pléthorique qui ne se démarque plus seulement par des individualités, mais par un collectif soudé, enfin capable de faire face à bien des montagnes. 

Dernière pierre d’un édifice qui tend encore à se consolider, le changement de directeur sportif il y a peu. Bras droit de Flavio Becca depuis de nombreuses années, Sofian Benzouien a quitté le Swift Hesperange en septembre dernier. Son départ, annoncé à une période surprenante de la saison, a pu faire rejaillir ce pourquoi Hesperange est parfois négativement perçu d’un point de vue extérieur (et parfois même intérieur). Si le nom de Henri Bossi, homme au plus de 200 matchs sur un banc de BGL Ligue, pour le remplacer peut aussi poser question, personne ne doute de la progression du Swift sur un point si important pour un club de football : la stabilité.