Viktoria Häussler, une cavalière de saut d’obstacles luxembourgeoise très performante, a participé à sa première épreuve de saut d’obstacles de niveau S à l’âge de 14 ans. Viktoria n’est pas seulement une cavalière de saut d’obstacles couronnée de succès, elle a également une solide formation professionnelle d’ingénieur IGO. Rencontre avec un talent multi-casquettes.
Comment es-tu venue à l’équitation ?
Ma mère avait déjà des chevaux quand avant ma naissance. Elle était une cavalière de dressage passionnée, mais elle n’a jamais participé à des compétitions. C’est ainsi que je suis montée à cheval dès mon plus jeune âge et que j’ai découvert le plaisir des chevaux. À l’âge de trois ans, je pouvais déjà monter seule à cheval. Je n’ai toujours eu que des grands chevaux, je n’ai jamais possédé de poney.
J’ai eu assez rapidement mon propre cheval, un vrai maître d’apprentissage, avec lequel j’ai pu faire mes premières expériences sur le parcours de saut. J’ai toujours voulu faire du saut d’obstacles, car je trouvais le dressage trop ennuyeux. Ma mère a toujours attaché beaucoup d’importance à ce que je suive une formation de dressage raisonnable. J’ai obtenu tous mes brevets d’équitation jusqu’au brevet d’argent en réussissant les épreuves, je ne les ai pas obtenus en remportant des concours. Chez mon ancien entraîneur, Pit Grevenstein, à Senningerberg, il fallait participer à deux leçons de dressage par semaine, sinon on n’avait pas le droit de participer à la leçon de saut d’obstacles. Il était très strict à ce sujet. Mais j’apprécie finalement beaucoup cela, car le dressage est très important pour les classes supérieures.
J’ai fait mon premier concours de niveau S à l’âge de 14 ans, c’était en 2003.
Quels sont les entraîneurs qui t’ont le plus influencée au cours de ta carrière équestre ?
Je dirais que c’est Pit Grevenstein qui m’a le plus marquée. J’ai appris mes bases équestres avec lui et il m’a beaucoup appris. Je m’entraîne depuis des années avec Stefan Abt, qui vient encore régulièrement m’entraîner.
As-tu exercé le métier de cavalier professionnel dès le début ?
Non, mes parents ont toujours tenu à ce que je suive une solide formation scolaire en plus de l’équitation. Il peut toujours arriver quelque chose d’imprévu, ce qu’on n’espère évidemment pas, mais on a au moins un atout dans sa manche.
J’ai obtenu un master en économie à l’université et j’ai ensuite suivi une spécialisation en logistique. Mais j’ai toujours su que je ne voulais pas effectuer un travail de bureau normal. J’ai besoin d’être dehors et de travailler physiquement. Quand j’ai étudié à Münster, j’y ai emmené quelques chevaux. Lorsque j’ai poursuivi mes études à Düsseldorf, j’ai laissé mes chevaux à la maison. Je montais toujours le week-end ou les chevaux d’amis pendant la semaine. Stefan et ma mère ont gardé mes chevaux à l’entraînement pendant cette période.
Pendant un temps, j’ai travaillé à temps plein chez Eventclearing. Ce travail se combinait très bien avec l’équitation, car je pouvais organiser moi-même mes horaires de travail et les décomptes étaient de toute façon effectués lors des concours. Le pire, c’était les trois concours successifs à Roeser il y a deux ans. Les deux premiers week-ends, j’étais seule chez Eventclearing. J’ai dû faire tous les décomptes seule et j’ai encore pris le départ du concours. Je n’avais pas de groom pendant ces deux week-ends, j’ai donc dû préparer et m’occuper des chevaux toute seule. Après le troisième week-end, j’étais à bout de forces. Mais quand on veut quelque chose, on est prêt à se battre pour l’obtenir.
Cela fait maintenant un an que je travaille à l’Ecurie Saint Georges à Reckenthal. J’y suis manager, entraîneur, écuyère, pour ainsi dire tout en une seule personne. Je gère l’écurie. Je donne des cours d’équitation et je m’occupe aussi des chevaux des pensionnaires. J’ai quatre de mes chevaux ici au Reckenthal.
Parle-nous de ton parcours équestre et de ta carrière. Quel était ta plus grande victoire ?
Mon plus grand succès personnel a définitivement été ma troisième place dans le Grand-Prix du CSI3* il y a deux ans à Roeser. J’étais alors la meilleure luxembourgeoise. Bien sûr, mes nombreuses victoires en S font également partie de mes plus grands succès. En fait, j’avais prévu de participer au prochain CSI3* de Roeser, mais ce n’est pas possible cette année. Un cheval est blessé et je n’ai mon nouveau cheval que depuis un mois et je ne le connais pas encore assez bien. Kapuki est le seul cheval que je peux faire courir dans la catégorie lourde. J’ai encore deux autres chevaux, mais ils n’ont que 5 et 6 ans. Un cavalier sans cheval n’est rien. L’équitation nous apprend définitivement l’humilité. Mais j’ai aussi ma fonction d’entraîneur et je peux très bien m’investir dans ce domaine.
Qu’est-ce qui te plaît tant dans le « Réiser Päerdsdeeg » ?
J’aime beaucoup le concours international de « Réiser Päerdsdeeg ». C’est un concours où j’ai connu mes plus grands succès dans ma carrière équestre, mais aussi mes pires échecs, où j’ai parfois échoué dans les douves. Soit ça s’est très bien passé à Roeser, soit tout s’est mal passé. Mais je suis également membre du comité du CEL depuis de nombreuses années et j’aide à l’organisation du « Réiser Päerdsdeeg ».
Quel est le cheval qui t’a le plus marqué jusqu’à présent ?
Sans aucun doute Hartman. Avec lui, j’ai pu participer aux épreuves les plus difficiles, notamment les Coupes des Nations. Il a un caractère très particulier et nous avons un lien très fort. C’est définitivement mon cheval « Once-in-a-Life time-Horse ».
Tania Wirth-Lahr
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