Après son élimination hier contre Yingsha Sun, Xia Lian Ni était tout simplement la pongiste la plus demandée en zone mixte, montrant à quel point sa popularité dépasse les frontières luxembourgeoises.
Après l’effort, encore l’effort. Après un match ayant duré environ une demie-heure, c’est bien les réponses en zone mixte qui ont pris le plus de temps dans la journée de notre Grandma Ni nationale. Tous les journalistes des pays asiatiques présents sur place voulaient pouvoir poser quelques questions à la doyenne du ping pong mondial, tous très impressionnés par cette longévité forçant l’admiration. Une histoire singulière qui intrigue forcément à travers nos confrères venus du monde entier, tous ayant envie de recueillir les impressions de l’un des OVNI du ping mondial.
Notre athlète s’est même vu encouragée par tout le public français, venu assisté à la folle victoire du cadet des frères Lebrun, Félix de son prénom. La pongiste sexagénaire a encore un peu plus forgé sa légende en participant, à 61 ans, à ses sixième Jeux Olympiques. Cela combiné à quelques beaux échanges, des coups de haut niveau et un sourire communicatif, ont donné envie aux spectateurs de se ranger du côté de la 53e joueuse mondiale, une vraie réussite donc pour une rencontre dont l’issue ne laissait que peu de place au doute.
En zone mixte et malgré la cohue l’entourant, Xian Lian Ni a répondu à quelques questions pour les journalistes luxembourgeois, avec une énergie et une joie de vivre toujours aussi communicatives.
Qu’est ce que cela fait d’avoir pu affronter la numéro un mondiale de votre pays d’origine ?
J’étais très contente d’avoir eu cette opportunité ! Ce n’est pas quelque chose qui se présente tous les jours, c’est historique ! J’ai profité de chaque moment.
Qu’avez-vous pensé de l’ambiance ? On entendait que le public criait pour vous soutenir !
C’était exceptionnel ! C’est l’idée qu’on se fait de la France romantique à travers le monde. C’est vraiment un moment inoubliable que j’ai énormément apprécié et qui restera dans ma mémoire. Je suis sans voix, je ne peux que dire merci beaucoup.
Comment expliquez-vous que vous puissiez toujours jouer à cet âge au tennis de table ?
Je pense que la formation que j’ai reçue, et le travail important effectué sur la technique durant ma jeunesse m’ont été très utiles pour mener cette carrière et continuer à être performante au fil des années.
C’était vos sixième Olympiades, si vous deviez les comparer aux cinq précédentes, que diriez-vous ?
Chaque Olympiade est très spéciale. Cette fois-ci, c’était plus dur pour moi d’y participer, car les modes de qualifications ont changé, rendant plus compliqué la qualification olympique. Mais ce n’était pas un problème, puisque nous avons une très bonne équipe, nous avons réussi à nous qualifier et c’est une belle victoire. Et je tiens à remercier le Luxembourg pour son soutien, en passant par le COSL, la FLTT et tout le pays qui nous supporte et nous apporte ce surplus de motivation qui est vraiment important. Nous avons montré au monde que le Luxembourg est un merveilleux pays. Nous avons montré que n’importe quelle personne de n’importe quel âge pouvait jouer au tennis de table.
Vous avez parlé avec la famille royale, le Grand Duc notamment, qu’est ce qu’il vous a dit ?
Il m’a dit que j’avais joué un très bon match et qu’ils avaient apprécié, que c’était un très beau moment. J’étais très émue, car je me demandais si j’allais être au niveau, mais maintenant que j’ai reçu les félicitations de la famille royale, je ne peux qu’être contente.
Serez-vous à Los Angeles dans 4 ans ?
(Elle rit) Je ne sais pas encore, seul Dieu le sait !
Qu’avez-vous pensé de votre match ? Vous êtes passée proche de prendre un set (le 3e)
Oui c’était très proche ! Mais il m’a manqué ce petit quelque chose pour aller chercher ce set. Normalement, grâce à certains de mes coups, j’aurai pu remporter un point supplémentaire et par conséquent le set, mais contre ce genre d’adversaire… C’est ce qui explique pourquoi elle est numéro 1. La rapidité, la technique, la solidité sur les points importants, l’intelligence tactique, l’anticipation… Elle a tout.
Propos recueillis par Boris Saint-Jalmes, à Paris
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