Yannick Schreiner : « Ramener le CS Grevenmacher à sa vraie place »

6 minutes
Yannick Schreiner
Crédits : UMM

Ne nous voilons pas la face, il est quasiment impossible de voir le CS Grevenmacher remporter le classement de la Promotion d’Honneur en fin de saison. Mais si ce classement portait sur l’ambiance que mettent les supporters, le CSG serait l’un des grands favoris pour accéder à la BGL Ligue. L’un des ambianceurs s’appelle Yannick Schreiner. Membre fondateur et leader du groupe d’ultras de Grevenmacher, l’UMM (Uvae Militarius Machera), il nous a expliqué les coulisses de ce monde souvent méconnu et est revenu avec nous sur l’état de son club de cœur.

À l’époque où Grevenmacher jouait en BGL Ligue, lambiance y était toujours impressionnante et il y avait toujours beaucoup de monde, comparé aux autres clubs au Luxembourg. Quen est-il maintenant ?

Oui, c’est vrai. Ça a toujours été mon but. On a créé l’UMM le 1er mai 2010, il y a 12 ans. J’étais actif dans une fan base de Dortmund et j’ai essayé de reproduire le plus possible ici. Mais on allait déjà voir Grevenmacher depuis longtemps. Et je pense qu’à l’époque, on avait réussi à faire quelque chose de pas mal pour un si petit pays. On avait entre 100 et 150 personnes dans notre bloc pour les plus beaux matchs. Même contre les plus petites équipes comme Käerjeng ou Pétange, on pouvait toujours compter sur 90 à 100 personnes. C’est plus que ce à quoi je m’attendais. Les dernières saisons en BGL Ligue, on a remarqué que le club était à bout de souffle et que la culbute pouvait arriver à tout moment. On a joué notre rôle de supporters. Ce qui a maintenu l’équipe si longtemps en BGL Ligue, c’est l’esprit de famille qui y régnait, parce que sur papier, chaque autre équipe de BGL Ligue était meilleure que nous. On avait souvent des joueurs en prêt de clubs comme Dudelange par exemple, et ceux-là ne parvenaient pas toujours à s’identifier au club. Et un jour, l’esprit de famille, ça n’a plus suffi pour le maintien… On s’est retrouvés en Promotion d’Honneur et ça a continué sur la même dynamique. On est descendus en D1 et aujourd’hui, je suis content que nous soyons de retour en Promotion d’Honneur. Mais j’espère que ce ne sera qu’une étape. On souhaite évidemment retrouver la BGL Ligue. Pendant cette période, on a perdu certains supporters, mais le noyau dur, lui, est resté. Même en Division 1 ! Maintenant, notre nombre grandit de nouveau. Mais ce n’est pas une surprise. Regardez en Allemagne. En D3, Kaiserslautern jouait devant 18000 spectateurs. Maintenant qu’ils sont dans une meilleure dynamique, ils ont plus du double. Si le succès grandit, le nombre de fans grandit avec lui.

Est-ce que vous êtes satisfait du début de saison de Grevenmacher ?

Franchement, je savais que ce serait difficile. Mais au final, quand je repense aux matchs, c’était finalement plus facile que ce à quoi je m’attendais. On a fait des conneries, je pense par exemple à notre défaite 4-1 contre Schifflange la semaine dernière où on leur a offert leurs buts. En ouverture contre Steinsel, on n’était tout simplement pas réveillés. Qualitativement, ce match n’était pas bon. Contre Canach, on n’a pas vraiment eu de chance. On ne peut pas être satisfaits du bilan comptable. J’espère juste que les gars vont vite se faire au rythme de la PH et qu’on va récupérer les points qu’on a perdus. Nous devons nous établir en PH et ce ne sera pas aussi simple que certains le pensent. Je pense que quand on aura trouvé notre rythme, on sera une équipe du milieu supérieur du classement. Il faudra ensuite renforcer les postes clés pour revenir en BGL Ligue. C’est le vœu de tout le monde, je crois : Ramener le CS Grevenmacher là où est sa vraie place.

Quest ce qui attire le public au CS Grevenmacher ?

Grevenmacher est un club de tradition. Il y a toujours eu de l’ambiance à Grevenmacher et encore plus depuis qu’on joue dans le nouveau stade. On a toujours eu un bon public et c’est devenu un « mythe » au niveau luxembourgeois. Nous ne faisons que perpétrer ce qui a toujours existé. Mais ce n’est pas tout, le CS Grevenmacher est également un lien intergénérationnel pour beaucoup de personnes. Prenons l’exemple de Pol Haas. Son papa a joué chez nous et son oncle aussi. Maintenant, c’est à son tour de porter le maillot du CSG. Et ce n’est pas le seul exemple dans notre noyau.

Quelle est la relation de votre club de supporters avec le comité ?

À l’heure d’aujourd’hui, elle est devenue excellente. Ça n’a pas toujours été aussi bien qu’aujourd’hui, mais on a beaucoup travaillé pour arriver à ce point. C’est simple, jamais l’entente n’a été aussi bien que maintenant. On a beaucoup d’échanges, par exemple quand on lance une chorégraphie. Pour faire simple, quand on a un projet et que le club sait nous aider à le réaliser, il le fait. Notre relation, aussi bien avec le comité qu’avec les joueurs, est très familiale. Les joueurs nous connaissent tous. C’est vraiment bien. Ce n’est pas le cas partout et on peut vraiment en être fiers.

Combien de temps par semaine consacrez-vous à l’UMM ?

Environ 10 à 15 heures par semaine. J’ai deux tâches : Je m’occupe de la logistique (où va-t-on ? comment ? où est-ce qu’on se retrouve ? etc.) et aussi de la préparation pour mettre de l’ambiance, comme écrire de nouvelles chansons de supporters, trouver des nouvelles mélodies etc.

Disons que vous venez d’écrire une nouvelle chanson. Quest-ce que vous devez faire pour quelle soit chantée par tout votre bloc ?

Une fois que la mélodie et les paroles sont prêtes, je partage le tout avec les membres principaux de mon groupe. On en discute, on échange nos idées pour améliorer, et après le feedback, on fait une répétition qu’on envoie dans notre groupe sur WhatsApp. Et si les autres aiment bien, la chanson est chantée lors du match suivant. Pour faire bref, les têtes pensantes proposent et les autres donnent leur avis.

Vous navez pas souvent de la concurrence des supporters adverses pour lambiance…

Jusque-là en Promotion d’Honneur, c’est vrai. Mais en Division 1 et d’ailleurs un peu partout dans le Grand- Duché, ça s’est bien développé et j’en suis vraiment fier. Des équipes comme Kehlen ou Remich-Bous sont vraiment en train de développer leur fan base. Et puis, il y a aussi les clubs comme Beggen qui ont leur soutien traditionnel. J’espère que Mamer va venir avec des supporters qui mettront l’ambiance dimanche. Parce que c’est vrai que c’est un peu triste en Promotion d’Honneur. C’est pour ça qu’on aimerait vite revenir en BGL Ligue. Là, on aurait de nouveau de la concurrence. Si je peux m’exprimer ainsi…

Propos recueillis par Andy Foyen

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