Si 2020 a été une année compliquée pour l’ensemble de la planète en raison de la crise sanitaire, Yury Wagner en gardera tout de même un excellent souvenir. Avec sa victoire en catégorie AM dans le Lamborghini Super Trofeo, le jeune pilote luxembourgeois a réalisé une superbe performance au volant de la Huracan Evo. Un succès qui s’est dessiné dans la deuxième partie de saison sur les circuits de Catalogne, de Spa-Francorchamps et du Castellet.
C’est au sein de l’équipe Leipert Motorsport que le jeune pilote a trouvé une structure avec laquelle exprimer tous ses talents derrière un volant. Fondée en 2002, l’écurie possède une expérience de la course dans de nombreuses catégories. De 2004 à 2012, elle a participé à la Formule 3 Cup en Allemagne, mais aussi à plusieurs championnats de voitures de tourisme avant de s’orienter vers le GT3 et le GT4 sur une Mercedes-AMG GT4.
Avec cette voiture, Yury Wagner se fait déjà remarquer en 2019 grâce à une victoire en Algarve dans les 24H GT Series, mais aussi en DMV Dunlop (classe 5) à Hockenheim. Depuis, il a accompagné le passage de son team vers d’autres latitudes, et désormais une présence en Lamborghini Super Trofeo au volant d’une Huracan GT3 Evo. Une véritable bête de course équipée d’un moteur V10 5.2 développant 610ch : « Ça prend un peu de temps afin d’appréhender sa conduite, car elle fonctionne autrement qu’une GT3. Mais une fois qu’on sait la conduire, c’est vraiment bien (rires). »
De Misano au Castellet
Mis en place depuis 2009, le Lamborghini Super Trofeo est un championnat monotype organisé par la marque italienne, réparti sur trois séries continentales : l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. Au programme, deux courses de 50 minutes par week-end, où le duo de pilotes de la voiture se relaie environ à mi-chemin. Avec cinq manches au programme et un début des hostilités repoussé au mois d’août en raison du Covid, la saison allait donc être plus dense qu’à l’accoutumée.
Démarrée à Misano, c’est véritablement en Catalogne qu’elle a commencé à être fructueuse pour Yury Wagner, après des victoires de l’Italien Massimo Mantovani. Le pilote revient sur le déroulement de la saison : « Je suis très satisfait de ma saison 2020, même si au début c’était la ‘merde’ on va dire. Lors des deux premières courses à Misano, j’avais un coéquipier qui était trop lent, et il est parti deux fois en tête-à-queue… » L’équipe change donc ses plans et associe Yury à l’Allemand Fidel Leib. « Notre cohabitation avec Fidel a bien fonctionné, aucun de nous deux n’a fait de fautes, enfin, presque pas, et il était presque aussi rapide que moi alors c’était bien », explique Yury.
Frayeur à Spa
Lors de la manche suivante, disputée en Allemagne au Nürburgring, ce sont des pépins mécaniques qui empêchent cette fois l’équipage de connaître un bon résultat : « Là-bas, on a connu des problèmes de boîte de vitesses au départ, et à ce moment-là j’étais un peu triste. Mais après, cela a commencé à aller mieux, dès la deuxième course au Nürburgring, où on a terminé deuxièmes. Et ensuite, on a tout gagné ! » Le duo Leib-Wagner bouscule en effet tout sur son passage lors des trois meetings suivants avec deux victoires en Catalogne, deux victoires sur le toboggan des Ardennes à Spa, et deux autres sur le circuit varois du Castellet, dans le sud de la France. Avec ces succès, Yury Wagner remporte donc le championnat en catégorie AM, de bons souvenirs que l’étudiant n’est pas près d’oublier. « La dernière course au Paul-Ricard, c’était vraiment super ! À ce moment-là, on réalise véritablement ce que l’on a fait », se remémore Yury, avec un sourire qui se devine facilement malgré le masque. Le circuit du Castellet est, en outre, avec celui de Spa, l’un des préférés du pilote grand-ducal : « J’aime ces deux-là, mais le Castellet, c’est vraiment rapide. » Le résident de Moutfort nous en dit également un peu plus sur son caractère personnel : « Je ne suis pas le type de personne qui s’énerve, j’essaie toujours de rester calme, de faire de mon mieux, et le plus souvent ça marche. Je regarde des vidéos, des datas, pour m’améliorer.»
Une saison en Super Trofeo marquée par un terrible accident survenu après le virage de la Source à Spa. Heureusement sans gravité pour les pilotes, et pour Yury Wagner, qui sortait des stands à ce moment-là, et qui a pu constater les dégâts : « Je sortais des box et quand je suis revenu sur la piste, j’ai vu cet énorme accident. Mais heureusement, le pilote a eu juste le pied ou la jambe cassé(e). »
Passe ton bac d’abord!
Comme beaucoup de pilotes, la passion du sport automobile lui a été transmise par son père : « Il m’a toujours pris avec lui sur les courses auxquelles il participait, il voulait que je roule aussi, et voilà comment tout cela a commencé. J’ai commencé à 16 ans sur une Scirocco, j’ai roulé en Porsche Cup aussi, et puis comme mon père roulait avec Leipert Motorsport, je les ai rejoints également.» Yury a également déjà pu échanger avec d’autres pilotes luxembourgeois de sa génération, et talentueux, comme Clément Seyler ou encore Dylan Pereira : « Une fois, à Dubaï, j’ai rencontré Dylan, j’ai beaucoup parlé avec lui et il est vraiment sympa. Il m’a donné quelques conseils, c’était bien.»
En 2021, c’est plutôt une année de transition qui attend Yury Wagner, qui doit terminer ses études avant de s’orienter vers l’université du côté d’Innsbruck, en Autriche. Un choix qui s’explique aussi par sa passion pour le ski l’hiver, et pour le vélo l’été : « Je fais aussi du fitness, du foot, j’aime vraiment le sport en général.» C’est seulement une fois les cours de l’année scolaire terminés que Yury Wagner va donc reprendre le volant, et il manquera a priori deux manches de la saison : « Ce n’est pas encore clair à cause du lycée, j’ai des examens. Peut-être que je ferai quelques courses en Lamborghini Super Trofeo, ou autre chose, les GT Masters éventuellement, mais je ne disputerai pas de saison complète. » L’aventure en sport automobile de Yury Wagner est en tout cas loin d’être terminée.
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