DO 2023, Promotion d’Honneur : Un podium évident

7 minutes
Zaritski
© Albert Krier

Promu en BGL Ligue et en finale de la Coupe de Luxembourg, Mikhail Zaritski est le vainqueur logique de ce Dribble d’Or 2023. Ismael Bouzid et Vitor Pereira complètent sans surprise ce podium.

  1. Mikhail Zaritski : Le meilleur joueur devenu meilleur entraîneur

Ce que Mersch réalise cette saison est tout simplement exceptionnel. Non seulement le Marisca a réalisé en championnat la meilleure saison de son histoire vieille de 115 ans, mais en plus, il a réussi l’exploit d’atteindre la finale de la Coupe de Luxembourg et se retrouve à un match d’une participation à une Coupe d’Europe, seulement une saison après avoir failli culbuter en D1. Pour l’ensemble de son œuvre, Mikhail Zaritski a été couronné meilleur entraîneur de Promotion d’Honneur.

Importants artisans de cette reconstruction payante, on retrouve un duo d’entraîneurs qui véhicule, dans cette période sombre de l’histoire européenne, un important symbole de fraternité. Le T1 n’est autre que Mikhail Zaritski, né à Saint Pétersbourg en Russie, et son assistant est Taras Senkiv, originaire de Lviv en Ukraine. 

Le parcours footballistique de Mikhail Zaritski est particulièrement atypique. Formé comme attaquant au Zenit St. Pétersbourg, il a été remarqué alors d’un tournoi en Allemagne et a signé en été 1991 au Borussia Mönchengladbach. Ce transfert était loin d’être anodin, puisqu’à l’époque, la rhétorique des deux blocs était toujours en vigueur. Après la Borussia, l’attaquant a atterri chez nous, du côté de l’Avenir Beggen, avec lequel il a remporté la Coupe de Luxembourg 1993/1994. Il est ensuite transféré au Sporting Mertzig qui évoluait alors dans le ventre mou de la Division Nationale. Il y reçut à deux reprises le titre de footballeur de l’année (en 1997/1998). Il fut sacré quatre fois meilleur buteur de la DN. Il a également porté le maillot des « Roude Léiw ».

Dans son parcours d’entraîneur, il a déjà connu bon nombre de clubs, à l’image d’Echternach, de Grevenmacher, d’Ehnen ou encore d’Itzig. Mais sa cote n’a jamais été aussi haute qu’à l’heure actuelle, compte tenu des exploits qu’il est en train de réaliser. Lui-même n’en croyait pas ses yeux à notre micro : « Si quelqu’un m’avait dit qu’on serait en tête à la trêve hivernale, je l’aurais envoyé en hôpital psychiatrique. » Son principal fait d’arme est la manière dont il a métamorphosé un Benjamin Bresch. Freiné, certes, par des blessures et dépassé par Gullit Ramos dans la hiérarchie en début de saison 2021/2022, Bresch a bénéficié du départ de ce dernier et de l’arrivée au pouvoir de Mikhail Zaritski pour s’installer durablement dans l’attaque du Marisca. La suite, on la connaît. Cette saison, il a même dépassé la marque des 30 buts.

Dès le départ, la vision du coach était claire : Mikhail Zaritski voulait pratiquer un football rapide, engagé et offensif. Le recrutement fait dans ce sens était extrêmement prometteur, à l’image des arrivées de joueurs tels que David Dadashev, Nicola Schreiner, Stéphan Moussima, ou plus récemment Joël Rodrigues, mais encore fallait-il trouver la méthode pour faire prendre la mayonnaise. Et cette méthode, Zaritski et son staff l’ont trouvée ! Le plus bel exemple cette année en Promotion d’Honneur était le déplacement de Mersch à Bettembourg, où le Marisca a tout simplement étouffé le Sporting, au point de mener 0-3 après une demi-heure de jeu. 

Malgré quelques petits passages à vide, à l’image du 1/9 lors de la première semaine d’avril contre Junglinster, Bettembourg et Luxembourg City, Mikhail Zaritski a toujours su trouver les mots justes et les améliorations tactiques nécessaires pour réinsuffler à ses troupes une nouvelle dynamique. C’est ce qui leur a permis de prendre, à l’usure, le meilleur sur Bettembourg en championnat et de sortir à la fois Wiltz et Mondorf en Coupe pour offrir au club la deuxième finale nationale de son histoire (après la finale de la Coupe FLF 2010/2011 perdue 6-0 contre Junglinster). 

Tentera-t-il de prolonger son titre à l’échelon supérieur avec Mersch ? Ce n’est pas certain si l’on considère son interview dans nos locaux au mois de janvier. « Un entraîneur doit s’en aller quand il a tiré tout le potentiel d’un club. » Il reste à savoir le FC Marisca Mersch a atteint son potentiel.

2. Ismaël Bouzid : Celui qui a « réussi à inculquer la culture de la gagne »

Derrière Mikhail Zaritski au classement, on retrouve un entraîneur qui a connu une success story similaire sur les deux dernières saisons, Ismaël Bouzid. L’ancien international, qui a porté le maillot des fennecs d’Algérie à 13 reprises, a réussi l’exploit de ramener le FC Schifflange 95 en BGL Ligue, 23 ans après. 

Lui aussi a repris une équipe en pleine difficulté et en a fait une véritable machine de guerre. Il a pris ses fonctions le 28 octobre pendant la saison 2021/2022, au moment où Schifflange était dernier du championnat. Comme nous l’a confié Mohamed Akab, après match de la montée contre Bettembourg, Ismaël Bouzid a « réussi à inculquer la culture de la gagne » à un effectif qui était en totale crise de confiance. Il a réussi à maintenir Schifflange en PH aisément et regrettait même à notre micro les moments d’absence que son équipe éprouvait à certains moments clés. Certainement sentait-il déjà alors qu’il avait en ses mains la qualité nécessaire pour jouer la montée. 

Orphelin de son goalgetter, Kevin Agovic, parti en BGL Ligue du côté d’Hostert, il était difficile de prévoir la place de Schifflange en début de saison. Le FCS95 a longtemps été cet underdog dont on ne sait pas trop quoi penser et ce statut leur allait si bien. 

Ce qui était impressionnant dans l’équipe de Schifflange, c’était tout d’abord le niveau de discipline. Ismaël Bouzid ne supporte pas les critiques de joueurs envers l’arbitre et le fait très bien comprendre le long du terrain. Ce qui a fait sa marque de fabrique tout au long de la saison, c’est que cette équipe est capable de souffrir et de résister. Et puis, sur un contre, la classe d’un Frédéric Marques ou le placement d’un Naby Soumah faisait la différence. 

Dans cette gestion impeccable des temps faibles, on retrouve indéniablement la griffe de l’ancien défenseur central. Leur victoire 1-2 à Weiler-la-Tour en est un cas d’école.

3. Vitor Pereira : Celui qui métamorphosa Steinsel

Après une saison 2022/2023 difficile, on attendait Steinsel plus haut dans le classement pour cette nouvelle saison. Pourtant force était de constater que ce n’était pas vraiment le cas à la mi-championnat, puisque l’Alisontia occupait une place de barragiste vers le bas. Vitor Pereira, qui n’avait pas été prolongé à Mamer la saison dernière, était appelé à la rescousse. 

D’une manière plus spectaculaire qu’un coup de lingette de Monsieur Propre dans les publicités pour produits ménagers, il changeait radicalement la donne. Steinsel devint extrêmement solide défensivement, enchaînant en février et en avril les clean sheets comme les perles. Lorsque la défense ne pouvait pas rester hermétique à 100%, Steinsel pouvait également compter sur sa force de frappe offensive. Le triplé de Khaled Ayari lors du partage 3-3 contre Schifflange en est la preuve. 

C’est pour toutes ces raisons que Vitor Pereira s’est classé en 3e position de notre classement des meilleurs entraîneurs de PH. On a même un temps pensé qu’il pouvait créer le hold-up de la saison en venant arracher un ticket pour les barrages pour monter en toute fin de saison. Mais une baisse de régime est venue rendre la tâche impossible. Dommage, parce que l’Alisontia aurait eu une chance de réaliser l’exploit monumental de partir de la plus basse division et de gravir échelon par échelon pour accéder à la BGL Ligue en seulement 12 années. Peut-être que Steinsel trouvera résonnance dans les parcours récents de Mersch et de Schifflange pour les imiter la saison prochaine ? Ce sera néanmoins avec un autre entraîneur à sa tête. En effet, les performances de Vitor Pereira se sont faites remarquer et le tacticien a signé pour la saison prochaine du côté de Strassen. Sera-t-il le premier entraîneur à être nominé consécutivement pour le titre de meilleur Entraîneur de Promotion d’Honneur, puis pour le titre de meilleur Entraîneur de BGL Ligue ? C’est l’avenir qui nous le dira.

Andy Foyen

Moien Rédaction

31 mai 2023

Formation foot : graines de stars

26 novembre 2024 par
Marco Noel

U19 : La liste des Rout Léiwinnen pour l’Euro

26 novembre 2024 par
Boris Saint-Jalmes

Résumé PH J13 : Bissen s’affirme, Rumelange se rassure

25 novembre 2024 par
Moien Rédaction

PH : Schifflange au mental

25 novembre 2024 par
Marco Noel

Differdange champion d’automne !

24 novembre 2024 par
Marco Noel

PH : Käerjeng affronte Bissen, leurs concurrents

24 novembre 2024 par
Moien Rédaction

Restez informés

Abonnez-vous à notre newsletter
Suivez-nous !

Mental Médias SARL
15 Rue Emile Mark
L-4620 Differdange LUXEMBOURG

m : moien@mental.lu

Abonnez-vous à notre newsletter
Suivez-nous !