Strassen : Plaisir et résultats au rendez-vous

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Ce n’est pas une des équipes que l’on attendait de voir si haut au classement après un tiers du championnat. Pourtant, l’UNA Strassen, plus habitué au ventre mou du championnat, offre un début de saison qui surprend dans le meilleur des termes. Derrière un excellent recrutement se trouve aussi la patte du nouvel entraîneur de l’effectif Christian Lutz. Retour sur un début de saison particulièrement prolifique.

Après cinq journées de championnat, l’UNA Strassen se retrouvait avec neuf points sur quinze. Une très bonne entame pour un club de cet acabit, qui avait réussi à grappiller lors de rencontres face à des adversaires au pedigree similaire au sien. Pourtant, l’heure n’était pas du tout à l’emballement. Après tout, le club entraîné par Christian Lutz s’apprêtait à affronter trois candidats à l’Europe – si ce n’est au titre – consécutivement. Un enchaînement difficile qui, fort généralement calme les velléités de clubs modestes au début de saison réussi. Pourtant, ce fut absolument le contraire. Après un match nul extrêmement intéressant face au Fola, Strassen était allé chercher deux victoires absolument méritées face au Progrès et le Swift Hesperange.

Insouciance et jeu collectif

Ce qui a particulièrement marqué lors de cet enchaînement de bons résultats face aux cadors de BGL Ligue, c’est bien la manière dont les points ont été pris. C’est bien simple : tous les résultats ont été en adéquation avec ce qu’il se passait sur le terrain. La rencontre face au Fola, qui s’était achevée sur le score de 2-2 est d’ailleurs particulièrement symptomatique du style de jeu imprimé cette saison par Christian Lutz. Alors que les locaux avaient réussi à revenir au score face au tenant du titre à l’orée des vingt dernières minutes, au lieu de se replier, Nicolas Perez et ses coéquipiers avaient continué à jouer dans le but de l’emporter. Une attitude conquérante qui avait offerte une fin de match particulièrement spectaculaire dans laquelle les deux équipes se rendaient coup pour coup.

Cet état d’esprit, on l’avait retrouvé quelques jours plus tard sur le terrain d’Hesperange. Pour la grande première de Parisi sur le banc, le Swift s’était retrouvé face à une équipe dont l’objectif n’était pas d’accrocher le match nul, loin de là. Encore une fois porté par un jeu insouciant et décomplexé, le club du centre du pays n’hésitait pas à aller de l’avant et cherchait, passé l’ouverture du score, bien plus à breaker que défendre coûte que coûte ce maigre avantage. Cette attitude, encore vue contre le Progrès ou plus récemment Rodange – matraqué d’occasions jusqu’à perdre 4-1 – est assurément la patte Lutz.

Une philosophe de jeu parfaitement assimilée

Ce succès face à Rodange, justement, est plus intéressant qu’il n’y parait. Dans nos colonnes, Nicolas Perez, transféré cet été à Strassen expliquait les bons résultats face aux gros du championnat par la possibilité d’avoir « plus d’espace que les autres matchs. Ils sont plus dans l’offensive, ce qui nous permet, à la perte de balle, de pouvoir vite nous projeter et trouver des opportunités. Il y a aussi peut-être un peu de relâchement chez l’adversaire quand ils jouent une équipe un peu plus modeste ». Il n’est en effet pas rare pour les petits clubs de réussir à combiner plus facilement face à un adversaire prônant l’offensive. Et c’est bien là que le résultat face à Rodange devient révélateur d’une équipe qui tourne bien. Car ces fameux grands espaces, Strassen ne les avait pas cette fois-ci. Mais ceci ne l’a pas empêché de marquer quatre buts – et il aurait pu y en avoir plus – et de donner l’impression de rouleau compresseur.

Les principes de jeu chers à Lutz ont, selon les dires de plusieurs joueurs, pris quelques journées à être assimilés. Rien de choquant pour un club généralement habitué à se replier et développer un football plus direct. Mais, passé quelques semaines d’enseignements, les membres de l’effectif semblent maintenant parfaitement à l’aise avec cette philosophie. Le dégagement est devenu une solution de tout dernier recours, et la remontée de balle en partant par la défense est maintenant considérée comme parfaitement standard. Avec des ailiers qui combinent bien, rapides et dribbleurs, mais aussi un Nicolas Perez particulièrement précieux dans son rôle de pivot et finisseur, le système offensif de l’actuel dauphin du championnat semble particulièrement fluide et les automatismes déjà présents.

Reste maintenant à confirmer sur la durée. L’insouciance et l’effet de surprise devrait, comme bien souvent, disparaître, remplacés par la pression des résultats et d’adversaires plus au fait du style de jeu développé. Il reste donc maintenant à confirmer sur la durée, ce qui est toujours éminemment plus dur qu’arriver au sommet. Les joueurs de Christian Lutz auront besoin, pour continuer à engranger les résultats, se rappeler qu’à l’heure actuelle, personne ne les attendait là, et que tout nouveau résultat positif n’est que du bonus. Et, si les victoires et les belles prestations continuent de s’enchaîner, il sera peut-être l’heure de revoir les objectifs.

Moien Rédaction

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